Rencontre avec le champion de moto Vincent Philippe à quelques jours du Bol d’Or…

À quelques jours de la 81e édition du Bol d’Or 2017 ces 15, 16 et 17 septembre sur le célèbre circuit Paul Ricard, Vincent Philippe s’est arrêté à Besançon pour la projection en avant-première à la Rodia de « I want to be a champion ». Ce film retraçant le parcours du champion de moto endurance sera diffusé au Bol d’Or, sur les chaînes télévisées, dans les concessions Suzuki fin septembre et sur les réseaux sociaux.

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Carte d'identité :

À 39 ans son palmarès est impressionnant :

Fils d'un dessinateur industriel, Vincent Philippe grandit à Trépot dans un village de 400 habitants dans le Doubs : "ma famille était simple, sans fortune personnelle, il n'y avait pas de magasin de moto", explique le champion. Après avoir été au collège à Ornans, il effectue un bac scientifique au lycée Pergaud et à Jules-Haag. "J'étais bon élève", nous dit-il, "j'ai toujours eu un petit esprit de compétition et cela m'a servi".

Pendant l'année du baccalauréat, il commence sa carrière avec 16 compétitions. Il entre ensuite en équipe de France Espoir. C'est ainsi que débute la carrière professionnelle de Vincent Philippe.

Guy, le papa amateur de moto

Guy, le papa, n'est jamais très loin de son fils lors des compétitions. Là encore, pour la projection du film "I want to be a champion" à la Rodia, il s'affaire à aider l'équipe pour l'organisation.

Vincent Philippe a eu très tôt le plaisir de faire et voir des motos : "Mon père faisait de la course-moto quand j'étais petit et il m'emmenait avec lui sur les compétitions", explique-t-il. "Au début c'était un jeu, cela est ensuite devenu une passion. Pour finir, j'ai rêvé d'en faire mon métier, d'être champion du monde. Je placardais dans ma chambre tous les posters des champions", se souvient-il.

La moto : un univers difficile

"Après quelques années de compétition, je me suis aperçu que cela allait être très compliqué. C'était un rêve de gosse mais très vite je me suis rendu compte de la réalité de la chose", précise-t-il. "À force de travail, d'ambition, chacun fait son chemin et puis un jour on y arrive".

"Je sais d'où je viens "

"Je suis têtu c'est certain, je pense être courageux et teigneux" se décrit-il. Au fil du temps, Vincent Philippe n'a pas eu de difficulté à garder la tête sur les épaules :"je suis issu d'une famille modeste de la campagne. Je sais d'où je viens. Mes racines sont ici", affirme-t-il.

Après ses compétitions et ses championnats du monde gagnés, Vincent Philippe nous raconte qu'il revenait très souvent dans sa région pour retrouver sa famille, "je retournais à ma petite vie presque ordinaire".

Un regret ?

"Je ne vis pas dans le regret. La seule chose que j'aurais aimé faire c'est le championnat du monde de vitesse Super bike et certaines années avoir du meilleur matériel". Avec des –"si"- on referait le monde", souligne le champion.

Un métier "usant" pour l'entourage

Absences répétées pour des compétitions, le stress, les risques du métier. Vincent Philippe n'a pas choisi un métier des plus simples. D'ailleurs, il nous raconte que sa passion l'a emporté sur sa vie privée. "Cela m'a coûté mon mariage. Nous prenons très souvent des risques. Il y a aussi les blessures et la tension que nous véhiculons autour de nous. Les gens qui nous entourent ne s'y habituent pas. Cela les usent".

Un conseil pour les jeunes qui rêvent d'avoir votre carrière ?

"Les jeunes sont très branchés sport mécanique. C'est compliqué pour les parents et les enfants de mettre cela en œuvre. Aujourd'hui, ça coûte beaucoup d'argent. Il faut y aller tranquillement, par la petite porte. Un jour peut-être, en ayant bien les pieds sur terre, il sera possible d'y parvenir. Je crois qu'avec beaucoup de persévérance et de travail on peut aller très loin".

À venir …

Quand on lui demande s'il souhaite atteindre un 11e titre mondial, l'athlète nous répond modestement : "Le nombre de titres sont anecdotiques". Toutefois, le champion participera au prochain Bol d'Or (15, 16 et 17 septembre) avec un nouvel équipement. Pour lui, "gagner avec ce nouveau matériel serait exceptionnel. Nous pouvons déjà en rêver car nous sommes contents de la performance. Je veux amener satisfaction à mon équipe et faire rêver le public".

PORTAIT CHINOIS :

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