Boulanger de Besançon en grève de la faim contre l’expulsion de son apprenti guinéen : une affaire qui remonte jusqu’au ministère de l’Intérieur

Depuis le 3 janvier 2021, Stéphane Ravacley, le patron de la boulangerie La Huche à Pain au centre-ville de Besançon, est en grève de la faim suite à la menace d’expulsion de son apprenti guinéen, une information qui a fait le tour de la presse française. La maire de Besançon a par ailleurs écrit au ministre de l’Intérieur à ce sujet, apprend-on ce mardi 5 janvier.

Laye Fodé Traoréiné ©DR ©

Depuis un an et demi, Laye Fodé Traoréiné, originaire de Guinée, se forme au métier de boulanger avec Stéphane Ravacley. Son prochain objectif est de passer son CAP au printemps 2021. Problème : aujourd'hui majeur, cet apprenti est menacé d'expulsion parce qu'il n'aurait pas fourni les papiers en bonne et due forme. Le Guinéen a saisi le tribunal administratif de Besançon sur le fond pour contester l'OQTF (obligation de quitter le territoire français) et le refus d'octroi de titre de séjour de la préfecture de la Haute-Saône. Son recours sera examiné le 26 janvier, a précisé le tribunal administratif à l'AFP. Il avait été débouté d'un premier recours en référé en décembre.

Son patron n'est pas d'accord avec cette menace d'expulsion et pour la dénoncer, il a entamé une grève de la faim depuis 3 jours. Il souhaite que son apprenti finisse son cursus avec lui.

Stéphane Ravacley raconte au micro de France Bleu Besançon que "c'est évident qu'on ne peut pas garder tout le monde, mais là c'est incompréhensible, ce jeune qui a de bonnes notes, qui travaille, c'est un bon gamin et à 18 ans tout à coup, c'est un bon à rien, on lui au revoir Monsieur, là c'est la frontière".

Une pétition a été lancée il y a une semaine sur la toile pour aider Laye Fodé Traoréiné à éviter l'expulsion. Ce mardi 5 janvier, elle compte plus de 95.900 signatures.

Cette information a fait le tour de la presse nationale notamment sur France Inter, Rfi, BFM TV, RMC, SudOuest.fr ou encore RTL.

Anne Vignot demande la régularisation du jeune homme à Gérald Darmanin

Dans son courrier adressé au ministre de l'Intérieur le 5 janvier, la maire de Besançon Anne Vignot lui écrit : "abandonnons cette vision administrative qui consiste à accueillir, protéger, former pour, au premier jour de la majorité, rejeter et expulser. Ouvrons les yeux sur la réalité sur laquelle sont confrontés ces jeunes migrants. Offrons-leur une autre politique d'accueil et de formation débouchant sur un véritable projet de vie dans notre pays."

La maire souligne que "les élus de l'exécutif de la ville de Besançon se joignent à moi pour vous demande solennellement Monsieur le Ministre, de vous opposer à cette expulsion et de régulariser la situation de Laye Fodé Traoréiné."

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