Alors que la grippe classique fait entre 8.000 et 10.000 morts par an en France, pourquoi prend-on autant de précautions avec le coronavirus ? Nous avons posé cette question au professeure Catherine Chirouze, chef de service des maladies infectieuses et tropicales qui nous a gentiment répondu en souriant : "Je ne sais pas si je vais donner mon point de vue personnel", lance-t-elle en poursuivant : "Il y a une décision nationale qui est faite. Dans une période de crise sanitaire, ce que l'on demande aux soignants et à la population générale c'est d'obéir à la doctrine nationale. Je pense que c'est important que tout le monde le fasse et de ne pas remettre en question ce qui est fait".
"Je ne comprends absolument pas le bazar qui est fait autour de ce virus. Il faut relativiser les choses"
Un pneumologue, praticien en Bourgogne-Franche-Comté, s'est exprimé sur le sujet sous couvert d'anonymat :
"Je ne comprends absolument pas le bazar qui est fait autour de ce virus. Il faut relativiser les choses. Il ne faut pas rentrer dans une psychose ou vivre sous cloche, la grippe saisonnière fait plus de morts. Je ne comprends pas cet état de panique. On l'annonce comme très contagieux, mais il est manifestement infiniment moins contagieux qu'une épidémie grippale saisonnière", explique-t-il en précisant que le premier cas est arrivé en France il y a un mois et demi et il y a désormais quelques milliers de personnes infectées contre 500.000 malades sur la même époque avec la grippe saisonnière.
Le pneumologue s'insurge du "délire médiatique" : "Je ne comprends pas du tout le comportement des autorités sanitaires face à ce virus. C'est le virus du SRAS, c'est un coronavirus. En trois mois la Chine a eu 3.000 morts et ce que l'on a tous les ans en France avec la grippe traditionnelle". Pour rappel, la population chinoise c'est 20 fois celle de l'hexagone. "De plus, nous avons un bon système de santé. Il faut calmer le jeu", conclut-il.
