Le nombre de cancers du foie pourrait doubler d’ici 25 ans en France

Une meilleure couverture vaccinale contre l’hépatite B et des politiques ciblant obésité et consommation d’alcool sont nécessaires pour faire baisser le nombre de cancers du foie, affirme une étude internationale publiée dans The Lancet mardi 29 juillet 2025.

© TM

Ce n’est pas tout : selon cette même étude, faute d’action publique, le nombre de cas du sixième cancer le plus fréquent (et le troisième plus meurtrier) pourrait avoir quasiment doublé dans le monde en 2050.

Des facteurs de risque évitables

D’après les chercheurs, trois cancers du foie sur cinq sont dus à des facteurs de risque évitables sur lesquels il faudrait agir : hépatites virales, consommation d’alcool et stéatose hépatique non alcoolique (caractérisée par une accumulation de graisse dans le foie, souvent associée à l’obésité).

Les virus de l’hépatite B et C devraient demeurer les principales causes de cancer du foie en 2050, tout en voyant leur part diminuer (36,9% des cas contre 39% pour le premier, 25,9% contre 29,1% pour le second).

Alors que la vaccination contre l’hépatite B est le moyen de prévention le plus efficace, "la couverture reste faible en Afrique et dans les régions aux ressources faibles" en raison de son "coût, des réticences à se faire vacciner et de la méconnaissance de son efficacité" et faute d’obligation vaccinale, dit l’étude.

La part des cancers du foie dus à la consommation d’alcool et à la stéatose devrait, elle, augmenter : l’accumulation de graisse dans le foie sera en cause dans 11% des cas en 2050 (contre 8% en 2022), soit une hausse de 35%, et l’alcool, de 21,1% des cas à cet horizon, selon leurs calculs.

1,52 million de nouveaux cas par an

Les travaux menés par une commission d’experts de six pays (Chine, Etats-Unis, Corée du Sud, Italie, Espagne et France, où l’Inserm a collaboré notamment) soulignent par ailleurs "l’urgence d’une action mondiale" contre le cancer du foie, après avoir passé au crible les études et données disponibles.

Selon l’Observatoire mondial du cancer, à l’échelle de la planète en 2050 le nombre de nouveaux cas grimpera à 1,52 million par an, soit un quasi doublement. 1,37 million de personnes en mourront. 

Huit sur 10 de ces cancers sont des carcinomes hépatocellulaires, une forme particulièrement présente en Asie de l’Est, Afrique du Nord et Asie du Sud-Est. Au niveau mondial, le taux de survie des malades à cinq ans allait de 5% à 30% entre 2000 et 2014.

(AFP)

Quitter la version mobile