Lecornu suspend la réforme des retraites, dans l’espoir d’éloigner la censure

La "crise de régime" n'aura "pas lieu": Sébastien Lecornu a annoncé mardi 14 octobre 2025 devant l'Assemblée nationale la suspension de la réforme des retraites, condition exigée par les socialistes pour épargner la censure au gouvernement, et repousser ainsi la dissolution.

© Capture écran Youtube Assemblée nationale

"Je proposerai au Parlement dès cet automne que nous suspendions la réforme de 2023 sur les retraites jusqu’à l’élection présidentielle", a annoncé le Premier ministre, mettant un terme à plusieurs semaines de suspense. "Aucun relèvement de l’âge n’interviendra à partir de maintenant jusqu’à janvier 2028, comme l’avait précisément demandé la CFDT. En complément, la durée d’assurance sera elle aussi suspendue et restera à 170 trimestres jusqu’à janvier 2028", a-t-il précisé.

Dans une déclaration de politique générale sobre d'une demi-heure, M. Lecornu a également confirmé l'abandon de l'utilisation de l'article 49.3 de la Constitution, qui permet l'adoption d'un texte sans vote. "C'est la garantie pour l'Assemblée nationale que le débat, notamment budgétaire mais pas seulement, dans tous les domaines, vivra, ira jusqu'au bout, jusqu'au vote", a-t-il ajouté.

Une dissolution à venir en cas de censure jeudi

L'exécutif peut ainsi espérer souffler, après une nouvelle crise ouverte la semaine dernière par un gouvernement Lecornu 1 n'ayant pas tenu une journée, fragilisé dans l'oeuf par la contestation du président des Républicains (LR) Bruno Retailleau.

Avant cette déclaration à l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron avait mis la pression sur les oppositions lors du Conseil des ministres, qualifiant les motions de censure à venir de "motions de dissolution". La France insoumise et le Rassemblement national ont déjà déposé la leur, pour un débat prévu jeudi matin.

Le PS, qui demandait "la suspension immédiate et complète" de la réforme des retraites de 2023, la confirmation de l'abandon du 49.3 et du relâchement de la trajectoire budgétaire, menaçait de déposer sa propre motion de censure dès mardi soir en cas de réponse négative ou évasive du gouvernement.

(AFP)

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