La maire de Besançon appelle l’État à renforcer les moyens contre les violences faites aux femmes

À la suite du féminicide récemment survenu à Besançon et d’un quadruple féminicide le même jour en France, la maire de Besançon, Anne Vignot, a adressé le 25 novembre 2025, journée internationale pour l'élimination des violences à l'égard des femmes, un courrier à la ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé. Elle y relaie les inquiétudes locales sur la persistance des violences malgré les dispositifs existants.

© Cassandre B.

La maire rappelle les propos de la ministre : "Les féminicides ne sont pas des affaires de familles. Ce sont des faits de société. Ce sont des faits politiques. Nous avons triplé les moyens. Nous irons plus loin : sur la formation, sur la détection, sur le droit, sur les moyens".

Un territoire marqué par des violences persistantes

Besançon, commune de plus de 120 000 habitants au cœur d’un département de 548 662 habitants, reste selon la maire "marquée par des féminicides qui se déroulent malgré des moyens qui ont été mis".

Anne Vignot souligne l’investissement des services de l’État et de la justice : elle "salue l'engagement constant et les investissements des différents préfets qui se sont succédé – Messieurs Mathurin, Colombet et Bastille ; ainsi que de la Justice, à travers Messieurs les Procureurs, Manteaux et Logelin, nouvel arrivant".

Dix ans de dispositifs et de coordination renforcée

La maire énumère plusieurs actions déjà mises en œuvre dans le Doubs :

Elle indique qu’à Besançon, "toute la communauté est investie pour lutter contre les violences faites aux femmes et aux enfants" et que la collectivité "consolide actuellement la coordination et la visibilité de l’aide".

La Maison des femmes : un projet en deux volets

Le courrier met en avant la création d’une Maison des femmes, pensée en deux implantations : l’une au CHU de Besançon, l’autre en ville, coordonnée par un réseau associatif.

La maire salue le CHU pour la mise en place d’un guichet permettant aux femmes de porter plainte directement en son sein. Ce premier pôle a été inauguré le 8 novembre 2024 par Geneviève Darrieussecq, alors ministre de la santé.

La Maison des Femmes et de l’Égalité, installée en ville, doit réunir de très nombreux acteurs et améliorer la coordination et la visibilité des actions et des aides, alors que jusqu’ici les associations intervenaient dans des sites dispersés.

Des financements fragilisés

La Ville de Besançon affirme avoir investi 3 millions d’euros pour rénover le bâtiment et 24.000 € pour son fonctionnement. La préfecture et l’ARS ont soutenu le projet, cette dernière contribuant à hauteur de 30 000 € pour le fonctionnement.

Cependant, Anne Vignot alerte sur "une fragilisation des moyens alloués aux associations", confrontées à un nombre croissant de femmes et d’enfants à accompagner. Les subventions arrivent "en fin d’année, sans visibilité préalable", rendant difficile la planification de leurs actions.

Elle souligne également qu’"en dehors de la Ville de Besançon et de l’ARS, aucune subvention de fonctionnement n’a à ce jour été accordée au projet de Maison des Femmes".

Une demande de moyens pérennes

La maire conclut sa lettre en demandant au gouvernement un engagement financier durable. Elle sollicite la ministre "afin que des moyens pérennes soient accordés au projet de Maison des Femmes", en soutien aux associations engagées dans cette "lutte sociétale".

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