Pour protester contre l’expulsion de son apprenti, le boulanger bisontin Stéphane Ravacley continue sa grève de la faim…

9e jour de grève de la faim • Depuis le 3 janvier 2021, Stéphane Ravacley, gérant de la boulangerie La Huche à pain à Besançon est en grève de la faim pour protester contre l’expulsion de son apprenti guinéen, Laye Fodé Traoréiné. Une information qui fait le tour de la France et au delà… jusqu’en Allemagne.

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Depuis un an et demi, Laye Fodé Traoréiné, originaire de Guinée, se forme au métier de boulanger avec Stéphane Ravacley. Son prochain objectif est de passer son CAP au printemps 2021. Problème : aujourd'hui majeur, cet apprenti est menacé d'expulsion parce qu'il n'aurait pas fourni les papiers en bonne et due forme. Le Guinéen a saisi le tribunal administratif de Besançon sur le fond pour contester l'OQTF (obligation de quitter le territoire français) et le refus d'octroi de titre de séjour de la préfecture de la Haute-Saône. Son recours sera examiné le 26 janvier, a précisé le tribunal administratif à l'AFP. Il avait été débouté d'un premier recours en référé en décembre.

Son patron n'est pas d'accord avec cette menace d'expulsion et pour la dénoncer, il est en grève de la faim depuis 9 jours. Il souhaite que son apprenti finisse son cursus avec lui.

Une pétition qui dépasse les 211.500 signatures

Une pétition a été lancée il y a deux semaines sur la toile pour aider Laye Fodé Traoréiné à éviter l'expulsion. Ce lundi 11 janvier, elle compte plus de 211.580 signatures.

 Des articles dans la presse nationale et internationale

Cette information a fait le tour de la presse nationale notamment sur Mediapart, France Inter, le Nouvel Obs, Causeur.fr, Le Huffington Post, Rfi, BFM TV, RMC, SudOuest.fr ou encore RTL.

Stéphane Ravacley est également passé dans l'émission TPMP pour parler de cette affaire.

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En Allemagne, l'information a été relayée dans le journal (presse et web) Bild.

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Les réseaux sociaux s'emparent également de ce sujet polémique.

Les politiques s'en mêlent...

La maire de Besançon Anne Vignot a écrit au ministre de l'Intérieur pour lui faire part de sa volonté de régulariser le jeune guinéen.

"Abandonnons cette vision administrative qui consiste à accueillir, protéger, former pour, au premier jour de la majorité, rejeter et expulser. Ouvrons les yeux sur la réalité sur laquelle sont confrontés ces jeunes migrants. Offrons-leur une autre politique d'accueil et de formation débouchant sur un véritable projet de vie dans notre pays."


Nous avons interrogé la ministre du Travail, de l'Emploi et de l'a Formation sur cette affaire vendredi lors de sa visite officielle à Valdahon. Elle nous avait répondu : "Il y a une procédure qui est en cours avec une contestation. En l'occurrence, il y a une difficulté liée notamment aux déclarations que le jeune homme a pu faire. Je ne peux donc pas me prononcer sur cette affaire particulière" tout en précisant que la logique pour les mineurs non accompagnés s'engageant dans des formations est "qu'ils puissent" au bout de deux ans, "continuer à travailler en France si tout s'est bien passé… "

 La CGT "solidaire"

Dans un communiqué du 8 janvier, la CGT ADDSEA à Besançon apporte son soutien à Laye Fodé et "les autres jeunes majeurs étrangers". Elle appelle également "tout le monde" à signer la pétition de soutien.

La CGT dénonce la "façon quasi-systématique de la Police aux Frontières de continuer à déclarer irrecevables des documents d'identité guinéens, en s'appuyant sur une étonnante directive hiérarchique qui préconise le refus des documents d'état civil guinéens."

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