En s'adressant aux jurés, Christine de Curraize a déclaré : "Nous vous confions le soin de rendre justice, le sors de Frédéric Péchier, le sors de toutes ses victimes collatérales (...) Rarement je n’ai vu autant de culpabilité exprimée chez les témoins et les victimes. Crimes odieux qui ont atteint leur but initiale. (...) Nous vous confions le sors des victimes froidement empoisonnées et assassinées."
Christine de Curraize a énumèré alors le nom et prénom des 12 victimes décédées et leurs âges. "Nous vous confions le sors de toutes les familles des disparues inconsolables. Comment faire son deuil quand la mort est injuste et ne suit pas l’ordre naturel des choses. Les humains tirés au hasard pour mourir nous a dit Amandine Iehlen c’est tellement vrai. (...) Une perpétuité de larme, de chagrin pour les victimes."
"Non Frédéric Péchier, même à 79 ans une vie a toute sa valeur, qui êtes donc vous pour vous croire autorisé a choisir qui doit vivre ou mourir", ajoute l'avocate générale. Elle a énuméré de la même manière les prénoms, noms et prénoms des victimes "miraculées", ceux qui "sont revenus", les "rescapés de la guerre que vous avez mené".
Christine de Curraize a dit avoir "une pensée pour les familles des victimes. Je ne peux évoquer tout le monde, je vous renvoie aux histoires particulières de chacun. (...) Pas de scène de crime sanguinolent, les armes du crime sont ici les seringues et les poches de perfusion. Frédéric Péchier, vous avez laissé vos confrères administrer la mort. Comment un médecin peut trahir autant son serment d’Hippocrate ? Vous êtes "docteur la mort", un empoisonneur, un assassin, vous avez fait de la clinique un cimetière, vous faites honte à la médecine."
La réclusion criminelle à perpétuité
Au terme de cette 64e journée de procès à la cour d'assises du Doubs, le ministère public requiert la peine maximale avec une peine de sureté de 22 ans contre l'ex-anesthésiste âgé de 53 ans.
"Parce qu’il a agi sournoisement, commis l’irréparable, est un tueur en série inventeur du crime à double lame, parce qu’aucun regret n’a été formulé. Frédéric Péchier n’est que mensonge, tricherie, parce qu’il ne sait que pleurer sur lui même, nous requérons la peine maximale et l'interdiction définitive d’exercer la médecine."
Lundi 15 décembre, ce sera au tour de Me Randall Schwerdorffer de plaider pour son client dès 9h00.
Le verdict sera connu entre le 16 et le 19 décembre.
- Propos recueillis par Elodie Retrouvey

