La maire rappelle les propos de la ministre : "Les féminicides ne sont pas des affaires de familles. Ce sont des faits de société. Ce sont des faits politiques. Nous avons triplé les moyens. Nous irons plus loin : sur la formation, sur la détection, sur le droit, sur les moyens".
Un territoire marqué par des violences persistantes
Besançon, commune de plus de 120 000 habitants au cœur d’un département de 548 662 habitants, reste selon la maire "marquée par des féminicides qui se déroulent malgré des moyens qui ont été mis".
Anne Vignot souligne l’investissement des services de l’État et de la justice : elle "salue l'engagement constant et les investissements des différents préfets qui se sont succédé – Messieurs Mathurin, Colombet et Bastille ; ainsi que de la Justice, à travers Messieurs les Procureurs, Manteaux et Logelin, nouvel arrivant".
Dix ans de dispositifs et de coordination renforcée
La maire énumère plusieurs actions déjà mises en œuvre dans le Doubs :
- Deux postes d’intervenants sociaux en commissariat et en gendarmerie pour accompagner les victimes de violences intrafamiliales.
- Le dispositif Altérité, qui vise à éloigner les auteurs de violences du domicile.
- Une brigade territoriale mobile spécialisée dans les violences intrafamiliales, portée par la gendarmerie.
Elle indique qu’à Besançon, "toute la communauté est investie pour lutter contre les violences faites aux femmes et aux enfants" et que la collectivité "consolide actuellement la coordination et la visibilité de l’aide".
La Maison des femmes : un projet en deux volets
Le courrier met en avant la création d’une Maison des femmes, pensée en deux implantations : l’une au CHU de Besançon, l’autre en ville, coordonnée par un réseau associatif.
La maire salue le CHU pour la mise en place d’un guichet permettant aux femmes de porter plainte directement en son sein. Ce premier pôle a été inauguré le 8 novembre 2024 par Geneviève Darrieussecq, alors ministre de la santé.
La Maison des Femmes et de l’Égalité, installée en ville, doit réunir de très nombreux acteurs et améliorer la coordination et la visibilité des actions et des aides, alors que jusqu’ici les associations intervenaient dans des sites dispersés.
Des financements fragilisés
La Ville de Besançon affirme avoir investi 3 millions d’euros pour rénover le bâtiment et 24.000 € pour son fonctionnement. La préfecture et l’ARS ont soutenu le projet, cette dernière contribuant à hauteur de 30 000 € pour le fonctionnement.
Cependant, Anne Vignot alerte sur "une fragilisation des moyens alloués aux associations", confrontées à un nombre croissant de femmes et d’enfants à accompagner. Les subventions arrivent "en fin d’année, sans visibilité préalable", rendant difficile la planification de leurs actions.
Elle souligne également qu’"en dehors de la Ville de Besançon et de l’ARS, aucune subvention de fonctionnement n’a à ce jour été accordée au projet de Maison des Femmes".
Une demande de moyens pérennes
La maire conclut sa lettre en demandant au gouvernement un engagement financier durable. Elle sollicite la ministre "afin que des moyens pérennes soient accordés au projet de Maison des Femmes", en soutien aux associations engagées dans cette "lutte sociétale".


