M. Moscovici, qui a fait sa carrière politique au Parti socialiste, puis a été ministre des Finances de 2012 à 2014 sous François Hollande, avant d'être Commissaire européen en charge des affaires économiques (2014 à 2019), préside depuis 2020 la Cour des comptes et se doit à cet égard d'être "impartial", a-t-il rappelé sur Radio-Classique. Il s'apprête cependant à quitter ce poste pour rejoindre dès le 1er janvier la Cour des comptes européenne à Luxembourg, retrouvant ainsi "une liberté d'écrire, de penser", tout en "respectant l'obligation de réserve de la Cour des comptes européenne", a-t-il ajouté.
"Dans un pays, pour que la démocratie fonctionne, il faut qu'il y ait une droite et (...) une gauche", "une gauche qui ait à coeur de gouverner, qui soit pour la transformation mais aussi pour le réalisme", a-t-il dit, en constatant que, "de ce point de vue-là, LFI et les socialistes et les autres, ce n'est pas exactement pareil". "Donc je souhaite qu'il y ait une doctrine social-démocrate affirmée, séduisante et qui propose des réformes crédibles et je souhaite qu'il y ait un candidat de ce camp à l'élection présidentielle", a-t-il ajouté, "qui puisse rassembler et qui puisse aussi être respecté au-delà des frontières de son pays". Comme on lui demandait si ce pourrait être lui, il a répondu "je n'y ai pas pensé de ma vie".
Impératif que le déficit public final soit inférieur à 5%
Pierre Moscovici a par ailleurs jugé "souhaitable et possible" qu'un accord finisse par être trouvé au Parlement sur le budget 2026, tout en insistant : "il est impératif que le déficit public final, quelle que soit la procédure (par laquelle le budget verra le jour, NDLR), soit inférieur à 5%" du PIB.
Alors que les entreprises françaises, conviées lundi par le gouvernement à un évènement "Choose France" consacré à leurs investissements dans le pays, sont très mécontentes des multiples taxes décidées à leur égard par la discussion budgétaire de l'Assemblée nationale, M. Moscovici a considéré qu'il ne faut pas "une fiscalité confiscatoire qui empêcherait nos entreprises d'investir", mais qu'elles "doivent être prêtes à prendre leur juste part à l'effort collectif".
(AFP)
