Manuel Valls : le mot "salopard" pour Moscovici est "inacceptable"

Publié le 25/03/2013 - 13:37
Mis à jour le 25/03/2013 - 13:45

Cécile Duflot, Harlem Désir, Luc Carvounas, Nicole Bricq Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche (PRG) Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la République.

les réactions

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a estimé lundi sur RTL que le mot "salopard" associé au ministre de l'Economie Pierre Moscovici par un cadre du Parti de gauche était "inacceptable". Lors du congrès du Parti de gauche (PG) samedi à Bordeaux, son secrétaire national François Delapierre a dénoncé "les 17 salopards de l'Europe", faisant référence à l'attitude des 17 gouvernements de la zone euro à l'égard de Chypre. "Dans ces 17 salopards, il y a un Français, il a un nom, il a une adresse, il s'appelle Pierre Moscovici et il est membre du Parti socialiste", a-t-il dit.

Jean-Luc Mélenchon, co-président du PG, avait ensuite dit à la presse que le ministre de l'Economie "ne pense pas français, il pense finance internationale".

Ce terme est "inacceptable", a assuré M. Valls, pour qui "il ne sert à rien de courir derrière l'extrême droite dans son langage".

Les autres réactions 

Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur: "Avec ses propos indignes, Jean-Luc Mélenchon a franchi le gué qui le sépare de la pensée républicaine. En ces temps de crise, la politique conduite par Pierre Moscovici a déjà contribué à sauver la zone euro et continue de le faire avec Chypre. Ce que propose Jean-Luc Mélenchon c'est l'éclatement de la zone euro" (communiqué).

Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la République: la déclaration de M. Mélenchon "exprime une colère légitime mais qui, comme toujours, n'apporte pas les bonnes solutions (...). Je ne connais pas personnellement Jean-Luc Mélenchon mais les accusations pour antisémitisme semblent ridicules. Le comportement anti-français qu'il dénonce était le même chez les prédécesseurs de M. Moscovici (...). Pour ma part, ce ne sont pas les propos de M. Mélenchon qui me choquent. Il ne fait que dire la vérité. Ce qui me désole est l'absence de solutions. Pour se libérer du joug de la finance internationale, M. Mélenchon n'ose pas aller au bout de son raisonnement. Si je partage son constat, je suis indigné par l'indigence de son programme". Debout la République propose "un véritable plan de sortie de crise" en reprenant "notre liberté monétaire" (communiqué).

Luc Carvounas, secrétaire national du PS aux relations extérieures : "Je ne peux considérer qu'un homme qui a été socialiste pendant 30 ans puisse être antisémite mais je dénonce cette manière de faire de la politique à coup d'insultes. Ce n'est surement pas avec des invectives que l'on fera avancer les choses (...). Que cherche Jean-Luc Mélenchon aujourd'hui? En se radicalisant chaque jour un peu plus  il ne cherche clairement pas à faire gagner la gauche. Si son but avoué est de faire des listes autonomes pour le Front de Gauche, je veux lui dire que le Parti socialiste qui gère depuis des années ses villes avec les communistes ne rentrera pas dans ce jeu mortifère" (communiqué).

Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche (PRG): "J'appelle Jean-Luc Mélenchon à faire preuve d'un peu de modestie et à cesser d'insulter à longueur de journée la majorité présidentielle. François Hollande a remporté les primaires citoyennes, l'élection présidentielle et les élections législatives sur un programme social-démocrate, donc la majorité conduit logiquement cette politique! Au moment où on parle tant de laïcité, le président du Parti de Gauche et ses amis doivent prendre conscience qu'il n'y a pas de +vérité révélée+ à gauche et qu'ils ne peuvent pas avoir raison tout seul" (communiqué).

Harlem Désir a demandé dimanche à Jean-Luc Mélenchon d'"arrêter" d'être dans la "surenchère" et "d'+hystériser+ le débat politique", relevant que c'est à l'extrême droite que cela "profite". "Je crois que Jean-Luc Mélenchon a tort de vouloir +hystériser+ le débat politique, d'être dans l'outrance, d'être dans la surenchère et la violence verbale", a déclaré le patron du PS, invité de "C'Politique" sur France 5 . "Ils ont tort quand ils font cela au Parti de gauche, parce que quand ils ont été dans cette surenchère pendant la campagne présidentielle ou pendant la législative d'Hénin-Beaumont, c'est à Marine Le Pen que cela a profité", a-t-il poursuivi. "Je leur demande (...) d'arrêter", a-t-il lancé. "Il faut arrêter de croire qu'il y a  une gauche qui va gagner contre l'autre. Je ne crois pas à cette théorie des deux gauches dont l'une pourrait connaître des succès sur les décombres de l'autre". "L'alternative, ce (ne) sera pas Jean-Luc Mélenchon si jamais la gauche échouait, ce serait une droite extrémisée, dont une partie des dirigeants cherche à dresser des passerelles avec l'extrême droite en permanence", a fait valoir le Premier secrétaire du PS.  Il a invité l'ex-candidat à la présidentielle "à s'inscrire dans (une) volonté d'agir ensemble" et appelé au "respect".

Pour Cécile Duflot, "il y a une erreur profonde qu'est en train de commettre Jean-Luc Mélenchon, c'est d'organiser la guerre des gauches". Ce sera "fatal". "Je crois profondément qu'il faut organiser la mutation de la gauche", a-t-elle dit au Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI.  "Je suis absolument certaine qu'il (M. Mélenchon) n'est pas antisémite". Mais, "comme c'est un homme cultivé, je pense qu'il est conscient qu'en utilisant un référentiel de langage, un vocabulaire, une façon de s'exprimer, il frôle, il flirte avec le dérapage à chaque instant, notamment sur les questions de nationalisme", a dit Mme Duflot.

(source : AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Municipale 2026 : le parti communiste défend une union de la gauche “dès le premier tour” à Besançon

Après l’annonce lundi de La France insoumise de Besançon de vouloir faire cavalier seul lors des élections municipales de mars 2026, stratégie déplorée par la maire sortante Anne Vignot, le parti communiste (PC) de Besançon a à son tour pris la parole pour plaider une nouvelle fois en faveur d’une union de la gauche et ce "dès le premier tour". 

Municipales 2026 : Anne Vignot regrette la rupture des discussions avec La France insoumise

Au lendemain du communiqué de La France insoumise annonçant qu’aucune union n’est possible entre Anne Vignot et sa majorité sortante et la France insoumise, la maire écologiste de Besançon a réagi ce mardi 28 octobre par un communiqué intitulé ”Pour Besançon, l’union locale prime sur les divisions nationales”. Elle y déplore la décision de LFI et réaffirme son attachement à une union des forces progressistes au niveau local.

Municipales 2026 à Besançon : la France insoumise présentera une liste… sans Anne Vignot

La France insoumise (LFI) de Besançon a annoncé, dans un communiqué du 27 octobre 2025, sa volonté de présenter une liste ”d’union populaire, citoyenne et écologiste” lors des élections municipales de mars 2026, mais sans Anne Vignot, actuelle maire EELV de Besançon.

Projet de loi de finances 2025 : Jérôme Durain alerte les parlementaires sur un ”risque de tsunami destructeur” pour les collectivités

Le président du conseil régional de Bourgogne Franche-Comté, Jérôme Durain, a adressé un courrier aux parlementaires de la région le 24 octobre 2025 pour attirer leur attention sur les conséquences financières du projet de loi de finances (PLF) 2025 et des orientations budgétaires envisagées pour 2026. Dans cette lettre, l’élu socialiste met en garde contre un ”risque de tsunami destructeur pour les collectivités” si les dispositions actuelles du texte ne sont pas modifiées.

Julien Odoul demande un centre de radiothérapie à Sens

"Dans l’Yonne, les habitants sont plus susceptibles de mourir d’un cancer que la moyenne nationale", alerte Julien Odoul. Une situation directement liée "à la faiblesse de l’offre de soins dans le département". Avançant une inégalité territoriale, le député du Rassemblement National réclame un centre de radiothérapie à Sens. 

Jean-Sébastien Leuba met la “démocratie coopérative” au cœur de sa campagne et appelle les autres candidats au débat public

MUNICIPALE 2026 • Le candidat PS à la mairie de Besançon Jean-Sébastien Leuba, a tenu vendredi 24 octobre 2025 une conférence de presse au café La Boule d’Or, dans le quartier de Palente, pour présenter les grandes orientations de sa démarche politique et les prochains rendez-vous de sa campagne municipale. Entouré de plusieurs colistiers et colistières, il a insisté sur la “démocratie coopérative”, la transparence et la proximité avec les habitants. Il lance un appel aux autres candidats aux municipales à débattre ”toutes les trois semaines” devant les citoyens.

Proposition de loi sur le statut de l’élu : le sénateur Longeot s’insurge de l’obligation de prêter serment pour les maires

Dans le cadre de l'examen de la proposition de loi relative au statut de l'élu local, le sénateur Jean-François Longeot est intervenu en séance publique mardi 21 octobre 2025 pour s'opposer à la mesure prévoyant une nouvelle obligation pour le maire de prêter serment. 

Action de sensibilisation en faveur de la condition animale samedi à Besançon

À l’approche des élections municipales, l’association Projet animaux zoopolis (PAZ) organise samedi 25 octobre 2025 devant l’hôtel de ville de Besançon une action de sensibilisation pour inciter les candidats à la municipalité bisontine à s’engager en faveur de la condition animale. 

Décentralisation : les villes veulent piloter la transition écologique

Les grandes villes souhaitent piloter la transition écologique à l'échelle locale, dans le cadre du nouvel acte de décentralisation voulu par le Premier ministre Sébastien Lecornu, a-t-on appris vendredi 17 octobre 2025 à l'occasion d'un rassemblement annuel d'élus au Creusot (Saône-et-Loire).

Le Sénat adopte un rapport sur l’avenir de la filière automobile française, co-conduit par Annick Jacquemet

La commission des affaires économiques du Sénat a adopté, mercredi 15 octobre, les conclusions de la mission d’information consacrée à l’avenir de la filière automobile française. Les travaux ont été conduits de manière transpartisane par les sénateurs Annick Jacquemet (Doubs - Union Centriste), Alain Cadec (Les Républicains) et Rémi Cardon (Socialiste, Écologiste et Républicain).

Par volonté de “transparence” la maire de Besançon dévoile les frais professionnels de sa mandature

VIDÉO • Face à la demande de trois habitants qui fait écho à la polémique récente concernant les notes de frais de la maire du 8e arrondissement de Paris, la maire de Besançon a préféré répondre favorablement sur le montant des frais professionnels engagés par la maire et ses élus au cours du mandat 2020-2025. Ceux-ci ont été dévoilés en conférence de presse d’avant-conseil municipal le 15 octobre 2025.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 5.7
légère pluie
le 03/11 à 00h00
Vent
2.14 m/s
Pression
1022 hPa
Humidité
95 %