Les Soulèvements de la terre : les réactions dans le Doubs...

Publié le 26/06/2023 - 16:36
Mis à jour le 26/06/2023 - 16:36

Le gouvernement a dissous Les Soulèvements de la terre (SLT) mercredi 21 juin 2023 en Conseil des ministres, en reprochant au collectif d'"appeler" et de "participer" à des violences, une décision aussitôt contestée devant le Conseil d'Etat par le groupement écologiste. Dans le Doubs, les réactions s'enchaînent...

 © Alexane Alfaro
© Alexane Alfaro

"On ne dissout pas un soulèvement", a réagi le collectif sur Twitter, saluant les marques de soutien. Des "actions ressurgiront partout, dissolution ou non", a-t-il ajouté. Le soir même, de nombreux rassemblements en France, dont un à Besançon.

Un recours à la violence qui "n'est pas légitime" selon le gouvernement

"Le recours à la violence n'est pas légitime en Etat de droit et c'est bien cela qui est sanctionné", a pour sa part déclaré dans la matinée le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran. "Sous couvert de défendre la préservation de l'environnement", ce mouvement "incite à la commission de sabotages et dégradations matérielles, y compris par la violence", écrit le gouvernement dans son décret de dissolution.

Mais, "aucune cause ne justifie les agissements particulièrement nombreux et violents" auxquels il "appelle et provoque" et "auxquels ses membres et sympathisants participent", ajoute le décret. Pour appuyer son argumentaire, le gouvernement liste une série d'actions menées par SLT qui ont entraîné des "destructions matérielles" et "des agressions physiques contre les forces de l'ordre".

Les réactions dans le Doubs

Laurent Croizier, député du Doubs

Selon le député, l'écologie est une "cause légitime" qui ne saurait "légitimer la violence" : "Le droit de manifester, le droit au désaccord, ne sera jamais le droit de détruire, le droit de violenter ou le droit d’atteinte à la propriété privée", précise-t-il en expliquant que les activistes des Soulèvements de la terre se sont illustrés par des "méthodes violentes et dangereuses : produits incendiaires, couteaux, machettes, affrontements avec les forces de l’ordre, saccage d’une exploitation agricole, blocages du transport routier ou ferroviaire".

Pour Laurent Croizier, en choisissant la violence, les Soulèvements de la terre "abîment la République et la Démocratie et détruisent tous les efforts menés pour l’acceptation sociale de la cause écologiste". Il espère que la dissolution de l'association amènera les activistes "à revoir leur mode d’action".

La coalition des jardins populaires en lutte (Quartier Libre des Lentillères Dijon, Jardins à Défendre d'Aubervilliers, Jardins des Vaîtes Besançon, Collectif Défense des Jardins Tourcoing, Collectif Fête la Friche Lille, Jardins Joyeux Rouen, Sauvons les Gohards Nantes)

"La pente autoritaire et fascisante prise par le ministre Darmanin et le gouvernement Macron se poursuit", s'insurge la coalition des jardins populaires en lutte. Pour elle, un "nouveau palier" a été franchi depuis "la répression sanglante" de la manifestation contre les méga-bassines à Sainte-Soline, avec aujourd'hui la dissolution des Soulèvements de la Terre.

Les jardins populaires en lutte expliquent s'être notamment formés dans le cadre des Soulèvements de la terre les 2 et 3 avril 2022 à Besançon. Ils posent la question : "Que veut ce gouvernement en dissolvant les Soulèvements de la Terre ? Empêcher les luttes locales de se fédérer, nous empêcher d'échanger, de nous regrouper, de réfléchir ensemble, d'élaborer des stratégies communes et de nous épauler les un·es et les autres ?"

La coalition déplore également "le système capitaliste productiviste prédateur": "Il marchandise le monde et nos besoins vitaux. Pour nous, ce capitalisme urbain prend la forme de projets de bétonnage des quelques derniers espaces encore respirables dans les villes : les jardins populaires, ces jardins de celles et ceux qui n'en ont pas".

Selon elle, "On ne dissout pas des amitiés, des liens, des réseaux qui se créent partout en France. On ne dissout pas des idées et de l'intelligence commune. On ne dissout pas une prise de conscience. On ne dissout pas la convergence de luttes". La coalition souhaite avant tout "défendre le vivant, l'air, l'eau et la terre".

À gauche citoyens ! condamne fermement "cette nouvelle atteinte aux libertés publiques"

Dans un communiqué du 22 juin, l'association "À gauche citoyens !" affirme son total désaccord avec cette décision : "La criminalisation du mouvement écologiste « Les Soulèvements de la Terre » et son interdiction par Macron/ Darmanin illustre une fois de plus la dérive autoritaire du pouvoir. Sous prétexte de « recours à la violence », que notre association par ailleurs désapprouve, il s’en prend à un mouvement dont le seul crime est de s’opposer à la destruction du bien commun."

Pour l'association bisontine, il s'agit d'une "curieuse conception de la démocratie qui qualifie de terroristes celles et ceux qui alertent et combattent contre l’inaction climatique et les projets néfastes pour l’environnement ô combien plus dangereux pour la population. Le gouvernement d’Elisabeth Borne fait une nouvelle fois un faux pas d’autant qu’il se montre moins soucieux de l’ordre public face à la multiplication des agissements néofascistes. "

L’association "à gauche citoyens !" condamne fermement "cette nouvelle atteinte aux libertés publiques et plus particulièrement à la liberté d’association" ; elle appelle les citoyens à "dénoncer la dissolution administrative des Soulèvements de la Terre". 

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Arraisonnement du Madleen : appel à mobilisation pour la libération des détenus le 14 juin à Besançon

Deux collectifs bisontins, le Collectif Palestine élargi de Besançon et Palestine Amitié, ainsi que Besançon L’insoumise, ont lancé un appel à la mobilisation le 14 juin 2025 pour demander la libération immédiate des membres encore détenus du bateau humanitaire Le Madleen, arraisonné par les autorités israéliennes.

Sondage : Êtes-vous pour ou contre l’interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans ?

Suite à l’agression mortelle d’une surveillante dans un collège à Nogent (Haute-Marne), Emmanuel Macron a annoncé vouloir interdire les réseaux sociaux aux jeunes de moins de 15 ans. En cause : une montée de la violence chez les jeunes. Et vous, êtes-vous pour ou contre ? C’est notre sondage de la semaine…

Table ronde sur l’avenir de l’oncologie au Mittan : un rendez-vous politique et sanitaire fixé au 24 juin

Une table ronde ministérielle sur le devenir du site d’oncologie du Mittan (de l'Hôpital Nord Franche-Comté) aura lieu le 24 juin 2025 à Montbéliard, à l’initiative des députés Matthieu Bloch (LR), Géraldine Grangier (RN) et Emeric Salmon (RN). Ce rendez-vous réunira autour de Yannick Neuder, ministre de la Santé, plusieurs acteurs institutionnels locaux.

François Rebsamen mobilise les préfets pour alléger les contraintes pesant sur les collectivités territoriales

Dans une volonté de simplifier l’action publique locale, le ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation, François Rebsamen, a adressé une circulaire à l’ensemble des préfets, les invitant à devenir des acteurs moteurs dans la recherche de solutions concrètes au service des collectivités territoriales.

Des syndicats dénoncent les violences sexistes visant les femmes engagées en politique

L’Intersyndicale Femmes FSU et Solidaires du Doubs, avec le soutien des syndicats étudiants Unef et Solidaires étudiant·e·s, a publié un communiqué le 31 mai 2025 pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles à l’encontre des femmes engagées dans la sphère publique, en particulier en politique, telles que Anne Vignot depuis le début de son mandat et Séverine Véziès.

Municipale à Besançon : le Parti radical de gauche précise sa position sur l’union de la gauche et sans LFI

Dans un communiqué diffusé ce lundi 2 juin, la référente départementale du Parti Radical de Gauche (PRG) dans le Doubs, Salima Inezarene, a précisé la position de sa formation politique concernant la prochaine élection municipale à Besançon et l’initiative lancée par la maire sortante Anne Vignot en faveur d’un rassemblement de la gauche.

Municipale 2026 : le PS et Place Publique pour une union de la gauche à Besançon mais sans LFI

À la suite d’échanges que les deux organisations ont tenus en milieu de semaine dernière, et faisant écho à la rencontre du 1er juin ouvert à l’ensemble des partis de gauche et initiée par la maire écologiste sortante Anne Vignot, le Parti socialiste et Place publique ont clarifié leur position quant à la prochaine élection municipale 2026 de Besançon. 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 20.69
pluie modérée
le 15/06 à 18h00
Vent
3.34 m/s
Pression
1022 hPa
Humidité
91 %