100e conférence à La Rodia : rencontre avec Nicolas Sauvage...

Publié le 19/03/2018 - 10:15
Mis à jour le 20/03/2018 - 10:09

Le 23 mars 2018, La Rodia fêtera la 100e conférence qui survolera les styles musicaux, les artistes, les temps forts qui se sont déroulés depuis l’ouverture de la SMAC il y a 7 ans. Comme depuis la première, cette conférence spéciale sera animée par Nicolas Sauvage, chargé de médiation et animateur des conférences à La Rodia. Il nous livre dans une interview ses meilleurs souvenirs, nous parle de son travail et bien sûr de musique…

maCommune.info : Bilan : que retenez-vous de ces 99 conférences animées ces dernières années ?

Nicolas Sauvage : "Le premier aspect qui me vient à l’esprit concerne l’éclectisme des sujets proposés. Le principe que nous avions évoqué lors de la mise en place de ces propositions de conférences était de pouvoir éclairer les choix de programmation par des immersions au sein d’un style de musique précis ou du parcours d’un groupe ou musicien. De fait, nous avons eu l’occasion de proposer des sujets allant de John Cale à Marvin Gaye en passant par des thématiques aussi variées que la house, le krautrock, le jazz de la Nouvelle-Orléans, le hip hop alternatif ou le thrash metal californien. L’idée directrice est toujours resté la même : Nous partons de la programmation de concert et nous essayons d’enrichir notre proposition. La plus grande satisfaction étant de voir des gens, se sentant à priori peu concerné, se rendre au concert après avoir assisté à l’une de ces conférences."

mC : Avez-vous des souvenirs particuliers d'une ou plusieurs conférences ? Racontez-nous... 

Nicolas Sauvage : "Ce sont plutôt des souvenirs liés à des lieux particuliers dans lesquels nous avons eu l’occasion de proposer une intervention. Après quelques conférences présentées à la Rodia, nous avons souhaité établir des partenariats avec différents acteurs locaux étant en lien avec la culture d’une façon ou d’une autre. Sur les 100 conférences programmés par la Rodia, un grand nombre a eu lieu dans des endroits comme la médiathèque Pierre Bayle, celles de Pouilley-Les-Vignes, Saint-Vit ou Ornans, des librairies comme le Forum ou les Sandales d’Empédocle et même dans des endroits plus atypiques comme Data music, l’agence du crédit mutuel ou le bar de l’U. Donc chaque souvenir est particulier, notamment en raison d’un profil de public très variable.

Dans un registre plus anecdotique, je garde un agréable souvenir d’une conférence que j’avais monté sur Gramme, un groupe anglais dont j’apprécie la musique. J’avais pris contact avec Luke Hannam (le bassiste du groupe) pour m’assurer que ma perception des influences du groupe était conforme à la réalité et il se trouve que nous nous sommes découvert pas mal de goûts en commun sur lesquels nous avons échangé sur le moment et depuis puisque nous sommes toujours en contact de façon régulière."

mC : En avez-vous une préférée ?

Nicolas Sauvage : "Pas une en particulier dans la mesure où c’est plutôt une superposition d’évènements qui facilite la réussite et la satisfaction éprouvée à mener ce genre de manifestation. Mes préférences vont donc vers celles sur lesquelles le public s’est montré réceptif et a semblé repartir avec un peu plus de connaissance. Il y a également celles pour lesquelles nous avons réussi à renforcer le sujet par une participation d’artiste comme la venue de Roger Miret sur un sujet concernant le hardcore new-yorkais ou celle de Lucky Peterson pour soutenir un propos évoquant le blues moderne. Je pense aussi à des propositions articulées autour d’une conférence et d’un mini-concert comme nous avons eu l’occasion de mener avec The Irradiates, Greenshop ou Mayerling. La satisfaction vient donc plutôt d’une certaine adhésion aux propositions que du sujet en lui-même. J’ajouterais que les styles de musiques qui me touchent personnellement ne sont pas nécessairement ceux qui constituent le sujet le plus intéressant."

mC : Qui assiste à vos conférences ?

Nicolas Sauvage : "C’est très variable et vraiment dépendant du sujet proposé. J’ai eu l’occasion de monter un sujet à destination des enfants qui a plutôt bien fonctionné, d’autres comme ceux en rapport avec le jazz vont peut-être plus s’adresser à un public de musiciens mais d’une manière générale les sujets sont constitués de façon à pouvoir être accessible pour tout le monde. Concernant la fréquentation c’est également variable mais, sur une moyenne, nous avons approximativement 40 à 50 personnes qui font le déplacement."

mC : Comment préparez-vous vos conférences ?

Nicolas Sauvage : "Je tente de trouver un point d’équilibre permettant de pouvoir m’adresser autant aux novices qu’à un public ayant déjà une bonne connaissance du sujet abordé. C’est assez difficile d’estimer précisément le temps de préparation dans la mesure où je suis constamment dans une réflexion portant sur la transmission et sur le fait qu’elle soit la plus intelligible possible. Disons que sur le plan strictement technique, je prépare ce qui va me servir de diaporama et que si la succession d’illustration me semble raconter une histoire d’elle-même, le plus gros du boulot est déjà fait. Pour le reste il y a une très grande part de spontanéité dans la mesure où je n’utilise pas de notes. Une grande partie de la préparation concerne également l’anticipation des questions qui pourraient être posées."

mC : Qu'est-ce qui est le plus facile à réaliser dans vos conférences ?

Nicolas Sauvage : "La prise de parole en public ne me pose pas de problème et étant un ancien disquaire, j’ai, depuis presque 30 ans, pris l’habitude de m’exprimer sur la musique et d’essayer de partager ma passion. Je dirais donc que le plus simple pour moi réside dans la forme de ce type d’intervention qui permet de pouvoir avoir une vraie immersion pendant 1h30 sur le sujet qui m’intéresse le plus." 

mC : Qu'est-ce qui est le plus difficile ? 

Nicolas Sauvage : "Probablement d’éviter la tentation d’apporter trop d’informations et de risquer de perdre en route une partie du public. Ne sachant pas forcément quelles sont les connaissances des personnes auxquelles je m’adresse, il est vraiment nécessaire de trouver le bon dosage entre un sujet suffisamment introductif pour les non-initiés et relativement exhaustif pour les gens ayant déjà des connaissances plus ou moins pointues."

mC : Pour la 100e, que préparez-vous ?

Nicolas Sauvage : "Nous allons revenir sur l’idée de départ consistant à extraire des thématiques en lien avec la programmation. Le principe de cette 100ème sera de reconstituer une sorte de trame historique à travers une série de portrait de musicien ayant joué à la Rodia. Du trompettiste Christian Scott à Ocean Wisdom en passant par Tortoise ou Lee Perry, ce procédé devrait permettre d’évoquer rapidement quelques marqueurs fondamentaux concernant le jazz, le hip hop, le post rock ou la musique Jamaïcaine et de rappeler au public que la base de notre vocation s’appuie, entre autres, sur la transmission et le partage."

Infos +

  • 100e conférence de La Rodia
  • Vendredi 23 mars 2018
  • Réservations indispensables sur info@larodia.com
  • Infos sur le site de la Rodia > goo.gl/DHvAaq

Cette conférence sera suivi du premier concert en live de la tournée de General Elektriks (en création à La Rodia). Infos et réservations sur www.larodia.com

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Culture

Un concert “made in France” de l’Orchestre Victor Hugo pour le Nouvel An

L’Orchestre Victor Hugo de Besançon présentera le samedi 10 janvier à Micropolis et le dimanche 11 janvier 2026 à l’Axone de Montbéliard son concert du Nouvel An intitulé cette année Made in France. Celui-ci célébrera l’art de vivre "à la française", sous la baguette de Jean-François Verdier.

“On voudrait pas crever” : le livre de Laurent Chalumeau et Jacky Schwartzmann est arrivé chez Reservoir Books…

Reservoir Books avait lancé un appel à la solidarité le 10 juin 2025 suite à des dettes accumulées ne lui permettant plus de commander de nouveaux livres auprès de ses fournisseurs et mettant en péril sa survie. C’est dans cette continuité que les deux auteurs de renommés ont souhaité aider la librairie bisontine à travers On voudrait pas crever.

Deux auteurs comtois reçoivent les prix littéraires “Marcel-Aymé” et “Lucien-Febvre”

La remise officielle de l’édition 2025 des prix littéraires "Marcel-Aymé" et "Lucien-Febvre", a eu lieu lundi 8 décembre 2025, à l’Hôtel de Région à Besançon, en présence de Loïc Niepceron, conseiller régional délégué à la politique de la ville, et de Augustin Guillot, président de l’association du livre et des auteurs comtois (ALAC).

Fiction et histoire à l’honneur aux prix de l’Alac : Noham Selcer et Sébastien Freidig primés

Noham Selcer et Sébastien Freidig sont les lauréats des prix littéraires 2025 de l’Association du Livre et des Auteurs comtois (ALAC), avec le soutien du conseil régional Bourgogne-Franche-Comté. La cérémonie a eu lieu lundi 9 décembre 2025 à l’Hôtel de Région à Besançon, en présence du représentant de la Région, Loïc Niepceron, qui a remis les chèques au deux lauréats.

La Saline royale d’Arc-et-Senans dépasse les 5 millions de visiteurs

Depuis 1965, date à laquelle la billetterie a commencé à comptabiliser les chiffres de fréquentation, la Saline royale a accueilli 5 millions de visiteurs ! Pour conclure l’année anniversaire des 250 ans de la Saline et à l’occasion du Marché de Noël, l'équipe de la Saline a choisi de remercier ses plus fidèles visiteurs, abonnés depuis plus de 20 ans à la Saline royale : M. Jourdan, Mme Bardier, Mme Sannier.

Besançon : pour ses trois ans, le café-librairie l’Interstice lance Les Entrelignes, une “AMAP” de livres

À l’occasion de son troisième anniversaire, le café-librairie l’Interstice, situé à Besançon, annonce ce mardi 9 décembre le lancement d’une "AMAP"* littéraire baptisée "les Entrelignes". Inspirée du modèle agricole, cette formule propose aux lecteurs et lectrices de soutenir la structure tout en recevant une sélection de livres issus de maisons d’édition indépendantes.

Le livre “500 ans d’histoire – Sapeurs-Pompiers de Besançon (1524-2024)” décoré du prix Lucien Febvre

Le Prix Lucien Febvre 2025 sera décerné ce lundi 8 décembre 2025 au Commandant Sébastien Freidig pour son ouvrage 500 ans d’histoire – Sapeurs-Pompiers de Besançon (1524-2024), publié aux Éditions du Sékoya. La remise de prix aura lieu dans les locaux du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté de Besançon.

La Bisontine Jade Rognon signe la prochaine affiche du Festival international des cinémas d’Asie de Vesoul 

L’affiche de la 32e édition du Festival international des cinémas d’Asie (FICA) de Vesoul a été réalisée par la graphiste designer bisontine Jade Rognon. Elle a souhaité mettre en lumière les thématiques principales de cette 32e édition du festival qui aura lieu du 27 janvier au 3 février 2026. 

“Espoir” le nouveau single du rappeur bisontin Lukas Jee

Après avoir construit les fondations de son propre label de musique (Double Siete) et d’un univers authentique, Lukas Jee revient avec un morceau profondément narratif. “Espoir” explore la traversée d’un hiver intérieur : une période glacée, rude, où chaque pas dans la nuit devient une épreuve mais aussi une révélation. Sorti le 5 décembre 2025, le titre est disponible sur toutes les plateformes de streaming. 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 7.66
légère pluie
le 20/12 à 09h00
Vent
0.6 m/s
Pression
1016 hPa
Humidité
94 %