Exposition “Rapatriement” de Laure Molina : une exploration artistique des archives du vivant
Publié le 02/09/2025 - 17:57
Mis à jour le 02/09/2025 - 17:57
Où ?
Musée de Semur-en-Auxois
3 Rue Jean Jacques Collenot – 21140 Semur-en-Auxois
Itinéraire avec Ginko
Google Map
Quand ?
- Du samedi 6 septembre au samedi 29 novembre 2025
L’artiste Laure Molina dévoile « Rapatriement » une exposition immersive du 6 septembre au 29 novembre 2025 au musée de Semur-en-Auxois, où ses dessins d’ammonites tissent un dialogue sensible entre science, art et cosmologie.
C’est à la suite d’une visite particulièrement revigorante dans le département de géologie du musée de Semur-en-Auxois que Laure Molina entame une série de dessins d’ammonites.
En pleine pandémie, alors que le monde semble à l’arrêt, l’artiste perçoit dans ces êtres éteints depuis 66 millions d’années une énergie vitale qui la guidera, au fil de quatre années de fréquentation, dans une trajectoire artistique et métaphysique. Plus qu’un relevé naturaliste, la série Trajectoires procède d’un dialogue sensible avec ces formes fossilisées, dont l’artiste révèle l’épaisseur temporelle et multidimensionnelle. Loin d’une représentation scientifique objectivante, ses dessins tracent une vision holistique en trois mouvements.
Après un travail d’observation et de matérialisation minérale, Laure Molina déploie une utopie visuelle et méditative, évoquant la charge vibratoire des spirales et leur dérive vers le chaos. L’artiste explore enfin la dimension moléculaire des structures cristallines conservées dans les cavités palléales. Sa méthodologie de recherche transdisciplinaire croise science, art, mémoire, cosmologie afin d’impliquer tous les niveaux de réalités. Des échelles micro et macroscopiques s’y entrelacent dans chacune des étapes de son travail. Elles sont portées par des forces centrifuges et centripètes qui tissent des ponts entre le sujet et l’objet, l’intérieur et l’extérieur, le passé et le présent. À l’instar du caractère défensif de la ville, l’installation agit comme un rempart ou une ligne de veille face au vertige des temps géologiques.
L’exposition Rapatriement opère ainsi un retour sur les origines modernes du Musée. Moins désireuse de s’imposer par la raison, l’histoire naturelle devient ici le support d’une pensée émotionnelle, non linéaire, post-dualiste et déhiérarchisée des savoirs.
Ses dessins figurent un déplacement du regard : de l’objet mort à la forme habitée, de l’archive au vivant, du musée à l’espace mental. En mobilisant cristallisation historique et affective, vortex cosmique et spirale moléculaire, l’artiste explore la matérialité du temps, qu’il soit cyclique, stratifié ou multidimensionnel.