Débat sensible sur l'immigration à l'Assemblée nationale

Publié le 07/10/2019 - 09:51
Mis à jour le 07/10/2019 - 09:51

Quel cap pour la politique migratoire de la France: comme voulu par Emmanuel Macron, l’Assemblée nationale aborde lundi 7 octobre 2019 ce thème hautement sensible qui divise jusque dans la majorité, en attendant d’éventuelles décisions de l’exécutif.

 © Assemblée nationale
© Assemblée nationale

Le coup d’envoi de ce débat sans vote sera donné à 16h par le Premier ministre Edouard Philippe, suivi par Jean-Yves le Drian (Affaires étrangères), Christophe Castaner (Intérieur) et Agnès Buzyn (Santé).

Puis les orateurs des différentes groupes politiques, dont Marine Le Pen (RN) et Jean-Luc Mélénchon (LFI), prendront la parole pendant plus de deux heures et demie, avant les réponses des ministres.

Afin d’étayer la discussion, qui se poursuivra mercredi au Sénat, l’exécutif s’appuiera sur une synthèse transmise vendredi à la majorité, qui recense « 10 faits » sur la politique migratoire de la France et « 10 actions » menées par le gouvernement.

"Six axes de travail" vont être présentés dans l'hémicycle, dont une réflexion sur les prestations sociales accordées aux demandeurs d'asile, "pour faire en sorte que la France ne soit pas moins accueillante mais pas forcément plus attractive non plus", a indiqué Matignon.

Depuis plusieurs mois, le chef de l'Etat tente de mettre en avant ce thème, persuadé que la présidentielle de 2022 se jouera sur les sujets régaliens et qu'il se retrouvera à nouveau face à Marine Le Pen.

"On n'a pas le droit de ne pas s'y attaquer, de ne pas le voir" Emmanuel Macron

Les violents propos du polémiste Eric Zemmour le 28 septembre, assimilant les immigrés musulmans à des "colonisateurs" ont montré l'inflammabilité du sujet. La justice a ouvert une enquête pour "provocation à la haine", mais des députés LR ont défendu sa "liberté d'expression".

"Faire plus, parler moins"

Le débat portera notamment sur la "forte augmentation de la demande d'asile", portée à 123.625 personnes en 2018, soit une croissance de 22% en un an, souligne Matignon. Parmi ces demandeurs, Albanais et Géorgiens, ressortissants de pays considérés comme "sûrs", figurent respectivement en deuxième et troisième positions, derrière les Afghans.

"Trop de demandeurs d'asile en provenance de pays d'origine sûrs sont en réalité davantage motivés par les conditions d'accès à notre système de santé et par la longueur de nos procédures : à nous d'être plus rapides". "Il faut également harmoniser les procédures et les conditions d'accueil en Europe", a dit Edouard Philippe samedi au JDD.

"Pour un demandeur majeur hébergé par l'Etat et isolé, le montant versé en France" au titre de l'aide au demandeur d'asile (ADA) "est supérieur de 50% à celui versé en Allemagne", dit Matignon.

Sur le volet social, Emmanuel Macron a rejeté l'idée d'une suppression de l'aide médicale d'Etat (AME) aux sans-papiers, mais souhaité une évaluation du panier de soins pour lutter contre certains "excès".

Une réforme de la Protection universelle maladie (PUMa, ex-CMU) dont bénéficient les demandeurs d'asile, introduisant une période de carence de trois mois pour les soins non-urgents, serait également envisagée.

Plusieurs responsables LREM dont Stanislas Guérini ont aussi appelé à imaginer une politique "fondée sur des objectifs chiffrés", idée se rapprochant des quotas.

"Des quotas n'auraient pas de sens pour les demandeurs d'asile ou pour le regroupement familial. En revanche, on peut débattre de nos besoins de main-d'oeuvre étrangère. Par ailleurs, il faut se fixer des objectifs ambitieux pour l'accueil des étudiants", a dit Edouard Philippe.

Dans la majorité, la mise en avant du thème de l'immigration, qui avait déjà divisé lors du vote sur la loi Asile et immigration en 2018, a fait grincer une partie de l'aile gauche. "C'est le genre de sujet où l'on a intérêt à faire plus et parler moins", juge un poids lourd.

Mais le gouvernement s'est employé à déminer la question, multipliant les rendez-vous d'explication. "Les tensions (internes) sont retombées", assure le patron des députés LREM Gilles Le Gendre.

"Il n'y aura pas de loi asile-immigration-intégration 2", a assuré Matignon. Mais "rien n'interdit que des dispositions puissent rejoindre d'autres véhicules législatifs", souligne Florent Boudié (LREM).

La droite voit avec scepticisme les intentions présidentielles, disant attendre "des actes".

A gauche, on dénonce "une forme d'instrumentalisation" du thème de l'immigration, "une volonté de faire du pied" aux électeurs du Rassemblement national.

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Dermatose nodulaire : à Besançon, Genevard appelle à un strict respect du protocole sanitaire

La dermatose nodulaire contagieuse (DNC) pourrait tuer 10% des bovins en France si le strict protocole sanitaire en vigueur n'était pas respecté, a mis en garde samedi 6 décembre 2025 la ministre de l'Agriculture, venue défendre à Besançon le récent abattage d'un troupeau de 83 vaches dans le Doubs.

Dermatose nodulaire : la ministre de l’Agriculture Annie Genevard se rendra ce samedi à Besançon

Pour rappel, un premier cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) a été détecté dans le Doubs le 28 novembre 2025 dans une exploitation de Pouilley-Français. La ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire est attendue ce samedi 6 décembre 2025 à Besançon pour faire un point sur la situation sanitaire dans le département à la préfecture du Doubs.

Municipale 2026 à Besançon : le syndicat de la filière des musiques actuelles adresse ses questions aux candidats

Dans la perspective des prochaines élections municipales des 15  et 22 mars 2026, le syndicat de la filière des musiques actuelles (SMA) souhaite engager un dialogue avec les diverses formations politiques. C’est pourquoi, il adresse un questionnaire aux candidats à l’élection municipale de Besançon…

83 vaches abattues à Pouilley-Français : LFI dénonce une “stratégie sanitaire dépassée et destructrice”

Suite à la décision du juge des référés du tribunal administratif de Besançon qui a rejeté la requête déposée par le Syndicat des usagers de la justice (SUJ), agissant pour le compte d’un exploitant agricole de Pouilley-Français, 83 vaches ont été abattues ce 2 décembre 2025 en raison d’un cas confirmé de dermatose nodulaire contagieuse. Ce même jour, de nombreux agriculteurs s’étaient réunis pour s’opposer à cette décision. La France Insoumise du Doubs a souhaité réagir.

La Ville de Besançon repense le stationnement en centre-ville pour les professionnels

VIDÉO • Parmi les points à l’ordre du jour du prochain conseil municipal de Besançon qui aura lieu jeudi 4 décembre 2025, les élus auront à se prononcer sur plusieurs sujets, dont celui concernant le stationnement des artisans et des professionnels de santé dans le centre-ville bisontin. 

La Bourgogne–Franche-Comté organise ses premières Assises régionales de l’International

Les premières Assises régionales de l’International se sont tenues le 2 décembre 2025 à Dijon, réunissant plus de 140 participants issus d’entreprises, d’universités, d’associations, de collectivités et de la société civile.

Municipales 2026 : Nicole Friess mènera la liste “Lutte Ouvrière – le camp des travailleurs” à Besançon

Nicole Friess a annoncé samedi 29 novembre 2025 par voie de communiqué qu’elle conduira la liste "Lutte Ouvrière – le camp des travailleurs" lors des prochaines élections municipales à Besançon. La candidate inscrit cette démarche dans une volonté de porter un programme centré sur la défense du monde du travail.

Marché de Noël à Besançon : LFI dénonce “la logique du profit”

La France insoumise (LFI) Besançon exprime ses préoccupations quant au changement d’organisation du marché de Noël, place Granvelle. Dans un communiqué du 28 novembre, journée d’ouverture des festivités, le parti réagit aux inquiétudes formulées par certains exposants concernant le coût des chalets et les conditions d’accueil.

Face aux menaces russes, Emmanuel Macron va présenter un service militaire nouvelle génération

Emmanuel Macron doit présenter jeudi 27 novembre 2025 dans les Alpes un nouveau service militaire volontaire, plus long et nettement plus militarisé que le service national universel (SNU). L’objectif affiché : renforcer les capacités des armées face à la montée des menaces russes et constituer un vivier de jeunes mobilisables en cas de conflit.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 10.99
légère pluie
le 07/12 à 15h00
Vent
7.11 m/s
Pression
1015 hPa
Humidité
94 %