Fausses bouteilles de Romanée-Conti : le prestigieux domaine demande 500.000 euros de dommages-intérêts

Publié le 26/01/2017 - 18:14
Mis à jour le 26/01/2017 - 18:14

Un Russe – seul à comparaître – et deux Italiens, soupçonnés d’appartenir à un réseau international ayant confectionné et écoulé de fausses bouteilles du prestigieux domaine bourguignon de Romanée-Conti, sont jugés depuis ce mercredi 25 janvier 2017 par le tribunal correctionnel de Dijon.

 ©
©

Le domaine de la Romanée-Conti a réclamé ce jeudi 26 janvier 2016 500.000 euros de dommages et intérêts devant le tribunal correctionnel de Dijon, qui juge jusqu'à vendredi  un Russe et deux Italiens pour des ventes de fausses bouteilles du prestigieux domaine bourguignon. 

"C'est une vraie fraude internationale", un réseau qui "passe par l'Italie et la Russie", décrit Me Marine Cousté, avocate de Romanée-Conti.

  • C'est la première fois que le domaine est victime de ce type d'utilisation frauduleuse de son appellation d'origine contrôlée (AOC), ajoute l'avocate. "Nous faisons la chasse à toutes les contrefaçons: c'est une question d'image."
"Si cette appellation Romanée-Conti est si prestigieuse, c'est qu'il y en a très peu", a-t-elle ajouté, évoquant un "trafic international" qui pourrait être plus vaste que les faits abordés devant le tribunal. Sur une parcelle de moins de deux hectares, le domaine de la Romanée-Conti produit chaque année entre 5.000 et 6.000 bouteilles, vendues via un réseau de distributeurs exclusifs à des prix pouvant atteindre 9.000 euros la bouteille. 

Seul à comparaître, le prévenu russe Aleksandr Iugov s'est retranché derrière celui qu'il désigne comme son patron de l'époque, un Allemand qui a mis fin à ses jours en juillet 2014 dans son pays. "Je n'ai jamais su que les bouteilles" étaient contrefaites, a affirmé M. Iugov. Le Russe dit aussi n'avoir "rien à voir" avec les prévenus italiens, jugés en leur absence. Interpellé en mai 2014, il est aujourd'hui sous contrôle judiciaire après avoir passé un an et demi en détention provisoire. Son avocat, Me Julien Dami Le Coz compte plaider la relaxe. 

Au cœur de l'affaire, la vente entre 2012 et 2014 de plus de 400 bouteilles portant frauduleusement l'étiquette Romanée-Conti mais aussi, dans une moindre quantité, de crus Musigny du domaine Leroy. Le préjudice est évalué à plus d'1,5 million d'euros.

"Il y a deux affaires différentes", affirme de son côté Me Julien Dami Le Coz, pour qui son client, le Russe Aleksandr Iugov, n'a jamais été impliqué dans ce réseau. Il compte plaider la relaxe. Selon une expertise évoquée lors de l'audience, il y aurait bel et bien deux modes de fabrication distincts: les étiquettes frauduleuses "russes", de moins bonne qualité, et les "italiennes", de meilleure facture.

Restés en Italie, les deux négociants en vin Enzio et Nicola Lucca, père et fils, avaient été interpellés par la police italienne en octobre 2013, qui avait retrouvé à leur domicile des emballages similaires à ceux utilisés pour commercialiser les produits contrefaits et des caisses de bois du domaine de la Romanée-Conti.

Les autorités italiennes avaient fini par les relâcher, refusant de les extrader vers la France. Les deux hommes ont depuis été rattrapés par la justice suisse, qui les a condamnés en mars 2015 à 24 mois de prison avec sursis et 5.000 francs suisse d'amende chacun. Leurs avocats, qui précisent que leurs clients ont aussi été condamnés à indemniser le domaine Romanée-Conti à hauteur d'un million d'euros, estiment qu'il est aujourd'hui impossible de les juger à nouveau pour des faits identiques.

Le procès doit s'achever ce vendredi 27 janvier 2016 par les réquisitions du ministère public et la plaidoirie de la défense. 

(Source : AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Justice

L’élu bisontin Kévin Bertagnoli dépose plainte pour “harcèlement” et “menaces de mort”

Le président du groupe Génération-s et adjoint en charge de la Démocratie participative et de la participation citoyenne à la Ville de Besançon, a décidé de porter plainte auprès du procureur de la République contre les auteurs de publications malveillantes survenues suite à son intervention lors du dernir conseil municipal de Besançon du 4 avril 2024.

Éco-quartier : le tribunal administratif rejette le recours introduit par Les Jardins des Vaîtes

L’association demandait l’annulation de la décision par laquelle la présidente de Grand Besançon Métropole a refusé d’inscrire à l’ordre du jour du conseil communautaire l’abrogation partielle du plan local d’urbanisme de la commune de Besançon, a-t-on appris jeudi 11 avril 2024.

Maltraitance animale dénoncée par L214 : un employé d’abattoir condamné à du sursis dans l’Yonne

Un employé d'un élevage de porcs de l'Yonne a été condamné jeudi 11 avril 2024 à 1.000 euros d'amende avec sursis pour "mauvais traitement envers un animal" après la dénonciation par l'association L214 de "sévices" incluant l'agonie d'une truie assommée à coups de masse.

Daval : le procureur requiert la relaxe pour les faits de dénonciation calomnieuse

Lors du procès pour dénonciation calomnieuse de Jonathan Daval, qui purge actuellement une peine de prison de 25 ans de prison pour le meurtre de son épouse Alexia en 2017, à l’encontre de son ancienne belle-famille, le procureur de la république Étienne Manteaux a finalement requis la relaxe mercredi 10 avril 2024 au tribunal correctionnel de Besançon. 

Renforts pour la justice : combien de recrutements supplémentaires pour Besançon d’ici 2027 ?

Éric Dupond-Moretti, garde des Sceaux et ministre de la Justice, s’est rendu au tribunal judiciaire d’Annecy le 28 mars 2024 pour dévoiler la répartition des effectifs supplémentaires au sein de chaque cour d’appel et de chaque tribunal judiciaire. À Besançon, 21 effectifs supplémentaires sont prévus entre le tribunal judiciaire et la cour d'appel.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 6.14
légère pluie
le 26/04 à 6h00
Vent
1.28 m/s
Pression
1007 hPa
Humidité
94 %