Dans la nuit du 5 au 6 janvier, les policiers étaient intervenus au domicile d'un "forcené qui hurlait, prétendant être Jésus", avait expliqué la magistrate au lendemain des faits. Les policiers ont fait usage de leur arme de neutralisation - un flashball - sur cet homme "dans un état de forte excitation". Ce tir unique n'a pas mis à terre le trentenaire, qui a lancé une barre d'haltère en direction des fonctionnaires, avant d'être maîtrisé au sol. Les agents ont ensuite constaté qu'il faisait un arrêt cardiaque.
"La violence de cet individu a été attestée par les pompiers et le Samu", a précisé à la presse la procureure. Après son décès, une enquête avait été confiée à la police judiciaire d'Auxerre. L'analyse toxicologique sur l'homme, qui présentait des "troubles psychiatriques anciens et importants" et qui avait séjourné à plusieurs reprises dans des unités de soins spécialisés depuis 1999, n'a révélé "aucune alcoolémie, ni aucune médication autre qu'une concentration thérapeutique de méthadone, qui n'explique pas son état d'excitation", selon la même source. En revanche, "une rupture de soins pourrait expliquer cet état de crise", a-t-elle poursuivi.
L'autopsie a pour sa part mis en évidence "des contusions pulmonaires et cardiaques liées à l'onde de choc du projectile", ainsi qu'"un syndrome asphyxique vraisemblablement en lien avec sa maîtrise au sol". "L'ensemble de ces facteurs ont pu entraîner la survenance de la mort", a estimé Mme Macquart-Moulin. Les policiers, qui ont été entendus par la PJ, n'ont pas été suspendus. "Les responsabilités n'ont pas encore été établies" dans cette affaire, souligne la procureure.
(Avec AFP)