Pas de "Baby boom" après le premier confinement : la natalité en chute libre en France

Publié le 26/02/2021 - 11:42
Mis à jour le 26/02/2021 - 11:00

Au printemps 2020, les romantiques pronostiquaient un « baby-boom » dans la foulée du premier confinement national. Ces longues journées passées sous le même toit n’allaient-elles pas rapprocher les cœurs et les corps, stimulant les désirs d’enfants ? Un an plus tard, les faits donnent plutôt raison aux pessimistes : la natalité est en chute libre en France, sur fond de morosité ambiante, selon les données publiées par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), jeudi 25 février.

 © CC0
© CC0

Seulement 53 900 bébés sont nés dans le pays en janvier, contre 62 180 au cours du même mois un an plus tôt, soit 13 % de moins. Cette donnée était attendue par les démographes, car il s’agit du premier mois complet qui permet de mesurer l’effet de la crise sanitaire sur la natalité, avec neuf mois de décalage (le premier confinement a commencé le 17 mars 2020). Et elle confirme nettement la première baisse de 7 % des naissances qui avait été observée en décembre, résultat des quinze premiers jours de mise à l’arrêt du pays.

"Anxiété et incertitude vis-à-vis de l’avenir"

Ces chiffres tranchent par leur ampleur, même dans un contexte de baisse continue de la natalité en France depuis plusieurs années. En 2019, par exemple, la baisse était de 0,7 % par rapport à 2018. "Il faut remonter à la fin du “baby-boom”, en 1975, pour observer une baisse" comparable à celle de janvier , explique Isabelle Robert-Bobée, chef de la division enquêtes et études démographiques de l’Insee.

Les spécialistes ont donc peu de doute sur le lien entre la pandémie et le faible nombre de naissances de ces dernières semaines. Et ils ne sont pas surpris. "Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les crises économiques ont souvent engendré une baisse des naissances", rappelle Gilles Pison, chercheur associé à l’Institut national d’études démographiques (INED) et professeur au Muséum national d’histoire naturelle.

Selon le démographe, "on peut lier cela à l’anxiété et à l’incertitude vis-à-vis de l’avenir que suscitent les périodes de crise. Certains couples décident alors de reporter leur projet d’enfant à plus tard". Et il peut s’agir aussi bien de foyers directement touchés par la pandémie, parce qu’ils ont par exemple perdu un proche ou un emploi, que d’autres qui sont simplement affectés par le contexte.

D’autres facteurs plus spécifiques à la crise sanitaire ont également pu avoir une influence, selon l’Insee. Par exemple, le fait que les centres de procréation médicalement assistée ont été fermés pendant le confinement de mars à mai, alors qu’ils sont à l’origine de l’ordre de 3 % des naissances en France chaque année, selon une étude de l’INED publiée en 2018. Ou encore, les craintes sur la possible transmission du SARS-CoV-2 de la mère à l’enfant – un phénomène dont on sait aujourd’hui qu’il est très rare, bien que possible, mais qui était méconnu en mars 2020.

Un rebond des naissances après la crise ?

Si les données manquent encore pour l’analyser en détail, tout laisse à croire que cette chute de la natalité n’a rien d’un mal spécifiquement français. Aux Etats-Unis, les spécialistes s’attendent également à observer un "baby bust", c’est-à-dire un effondrement des naissances, plutôt qu’un baby-boom.

Ailleurs en Europe, les mêmes causes pourraient produire les mêmes effets que dans l’Hexagone, dans des proportions variables. "Les pays comme la France, qui ont des politiques sociales développées, ne seront vraisemblablement pas les plus touchés", anticipe ainsi le démographe Gilles Pison. Mais l’Italie et l’Espagne, qui ont déjà une faible natalité, et où les aides aux familles sont plus minces, pourraient enregistrer un ralentissement des naissances plus prononcé.

Personne ne connaît en revanche l’ampleur du phénomène dans la durée. "On ne sait pas pour l’heure si cette baisse du nombre de naissances en janvier est une tendance durable ou un phénomène temporaire", note Mme Robert-Bobée de l’Insee. Comme la crise sanitaire s’étire depuis un an, "on peut s’attendre à une année 2021 avec un faible nombre de naissances par rapport à 2020", prévient tout de même M. Pison.

Mais il pourrait y avoir tôt ou tard une forme de rattrapage, selon le chercheur associé à l’INED. "Traditionnellement, une crise n’empêche pas les naissances, elle les reporte à plus tard." La question est donc de savoir s’il y aura une hausse des naissances à la fin de l’épidémie, ou si elle décourage durablement ceux qui projetaient d’agrandir leur famille.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Société

Décès de Brigitte Bardot : son engagement pour la cause animale en Franche-Comté

Brigitte Bardot s’est éteinte dimanche 28 décembre 2025 à l’aube, à l’âge de 91 ans. L’ancienne actrice est décédée dans sa maison de Saint-Tropez, entourée de son mari Bernard d’Ormale. Entre 2017 et 2024, elle s'était impliquée dans plusieurs campagnes de défense des animaux à Besançon et en Franche-Comté.

Démarchage téléphonique : de nouvelles règles d’affichage des numéros de téléphone à compter du 1er janvier 2026

Vous l’avez remarqué, de nombreux appels frauduleux vous contacte parfois avec des numéros tels que des 06 ou des numéros locaux, qui à première vue, vous semble familiers. De nombreux auteurs d’appels frauduleux parviennent à usurper aléatoirement des numéros de téléphone, notamment des numéros mobiles de particuliers, pour se faire passer pour une entité de confiance. À compter du 1er janvier 2026, une évolution concernant les règles d’affichage des numéros de téléphone permettra de repérer ces appels plus facilement. On fait le point avec l’aide du site internet gouvernemental service-public.gouv.fr.

Mister France 2026 : Eddy Bailly, agriculteur, représentera la Franche-Comté en finale nationale

La grande finale nationale de Mister France se tiendra le 17 janvier 2026 à Rueil-Malmaison. À cette occasion, Eddy Bailly, élu Mister France Franche-Comté 2025, représentera la région lors de cet événement national réunissant les candidats sélectionnés dans chaque territoire.

Cadeau raté à Noël ? On a les solutions…

S'il n'est pas toujours évident de savoir ce qui ferait plaisir ou non à Noël, il arrive parfois que certains cadeaux ne vous plaisent pas du tout et vous restent donc sur les bras. Alors si certains de vos proches ont raté leur coup cette année à Noël, on vous propose plusieurs solutions pour vous en débarrasser…

Fêtes de fin d’année : quand la magie opère… à condition de ne pas appeler les pompiers

Les fêtes sont là, les maisons brillent de mille feux, les tables débordent et l’ambiance se réchauffe. Mais attention : entre la bûche, la fondue et les bougies paillettées, la magie de Noël peut vite tourner au numéro d’équilibriste version ”sécurité incendie”. Petit tour d’horizon, avec le sourire, des pièges à éviter pour finir l’année autrement qu’avec un camion rouge devant chez soi et des blessés.

Noël en famille : mode d’emploi pour éviter… la crise de nerfs

Chaque année, chez certaines familles, c’est la même promesse solennelle : ”Cette fois, Noël se passera bien.” Et chaque année, c’est le même suspense digne d’une série Netflix : le tonton va-t-il encore dire un truc raciste avant le dessert ? La belle-mère va-t-elle commenter la cuisson de la dinde ? Le cousin va-t-il arriver avec deux heures de retard ? Rassurez-vous : les fêtes de fin d’année peuvent être joyeuses, chaleureuses et (presque) sans tensions. Il suffit de quelques règles simples, applicables par tous les membres de la famille… oui, même vous.

Fêtes de fin d’année : la préfecture de la Haute-Saône rappelle les dispositifs de sécurité mis en place

À l’approche des fêtes de fin d’année, le préfet de la Haute-Saône, Serge Jacob a mis en place plusieurs mesures destinées à garantir la sécurité des personnes et des biens sur l’ensemble du département. Celles-ci visent à prévenir les accidents, les troubles à l’ordre public et les actes dangereux, plus fréquents durant cette période de forte affluence et de célébrations, précise la préfecture dans son communiqué du 24 décembre 2025.

À Porrentruy, une crèche de 1500 santons mise en lumière par l’émission “le Jour du Seigneur”

L’émission Le Jour du Seigneur sur France 2, diffusera le jeudi 25 décembre 2025 un film-documentaire intitulé La crèche aux 5 sens, de Jean-Yves Fischbach consacré à la crèche monumentale de l’église Saint-Pierre de Porrentruy située en Suisse à moins de 10 km de la frontière française. 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 -1.72
ciel dégagé
le 29/12 à 18h00
Vent
1.38 m/s
Pression
1022 hPa
Humidité
91 %