Un "hors-les-murs" pour que les Bisontins ne restent pas orphelins de leur musée

Publié le 14/04/2014 - 08:00
Mis à jour le 14/04/2014 - 14:46

Chef du service du développement culturel des musées du centre de Besançon depuis deux ans, Nicolas Bousquet est en charge des partenariats, du mécénat et de projets particuliers. Parmi ceux-ci, le « hors-les-murs » permettant, pendant la fermeture du musée des Beaux-Arts et d’Archéologie, que ses collections continuent à vivre dans la ville. Il nous explique en quoi celui-ci va consister.

maCommune.info : Vous avez rejoint la direction des musées de Besançon il y a un peu plus de deux ans. Quelles ont été vos priorités depuis votre entrée en fonction ?

Nicolas Bousquet : En tant que chef du service du développement culturel des musées du centre de Besançon, j’encadre le personnel de médiation et de communication du musée des Beaux-Arts et d’Archéologie et du musée du Temps. Je suis aussi en charge des partenariats, du mécénat et de projets particuliers comme le hors-les-murs du musée des Beaux-Arts et d’Archéologie. Il s’agit de missions stratégiques et complémentaires avec comme objectif permanent de rendre nos musées toujours plus attractifs et de se rapprocher des standards des grands musées en région.
  
Avec l’équipe du développement culturel, nous avons élaboré une programmation culturelle riche et diversifiée mais aussi des outils de communication performants : un programme semestriel, un programme pour les publics scolaires, un site internet pour chaque musée, bientôt une nouvelle identité graphique… 
  
Je me suis aussi  efforcé de tisser un large réseau relationnel avec tous les partenaires potentiels, les acteurs du monde de la culture, des arts visuels, les institutions et les financeurs. J’ai tenu à renforcer la dimension pluridisciplinaire de la programmation des musées du centre avec des performances, de la danse, du théâtre, de la musique, mais aussi mettre l’accent sur la qualité et la singularité de leurs collections. 
  

Le musée des Beaux-Arts et d’Archéologie va fermer pour  plusieurs années de travaux. Comment les collections vont-elles continuer à vivre jusqu'en 2017? 

En effet, le musée des Beaux-Arts et d’Archéologie fermera ses portes le 13 avril prochain. Afin que cet évènement ne soit pas triste, nous avons décidé d’organiser une grande fête de fermeture, avec de la danse, de la musique, des contes, des visites guidées et des ateliers pour le jeune public. Elle débutera par un prologue au CDN vendredi 11 avril à 19h, se poursuivra au musée le samedi 12 avril jusqu’à 23h et s’y achèvera le dimanche 13 avril à 18h. 
 
Ensuite, nos chefs-d’œuvre circuleront en France et dans le monde pour des expositions de prestige qui permettront de mieux faire connaître le musée. Mais nous avons aussi envisagé tout un programme hors-les-murs afin que les Bisontins ne restent pas orphelins de leur musée.
 
Il s’agit d’expositions temporaires dans la région et à Besançon comme par exemple à la Citadelle où nous organiserons des expositions estivales à partir de 2015. Mais nous avons aussi imaginé rapprocher nos collections du public par des évènements réguliers comme des concerts-conférence au Conservatoire autour d’une œuvre du musée, par des interventions en milieu scolaire et par la création d’une antenne délocalisée à Planoise.
 

Concernant plus particulièrement ce projet du musée à Planoise, en quoi va-t-il consister ?

Il s’agit d’un projet ambitieux et innovant qui est à la fois celui du musée et de la ville. Nous allons présenter une sélection d’œuvres de nos collections au sein d’une antenne du musée sur deux sites : au centre Nelson Mandela et au Théâtre de l’Espace. Cette sélection effectuée sur un thème qui changera tous les six mois sera complétée par des reproductions d’autres œuvres de nos collections qui seront installées dans l’espace public. Il sera ainsi possible de suivre tout un parcours artistique dans Planoise en découvrant des œuvres du musée agrandies.
 
Ce projet en partenariat avec la Scène Nationale, la médiathèque et la maison de quartier Nelson Mandela s’intitule "Le musée s’invite à Planoise". Il est conçu comme un projet de territoire qui va associer les habitants du quartier, les associations locales, les acteurs culturels et sociaux... Pour cela, le projet intègre une programmation culturelle importante, des visites, des ateliers, des spectacles et des œuvres participatives avec des temps forts comme la grande parade inaugurale en septembre 2014 et la restitution des créations collectives à chaque fin de semestre. 
 

D'autres quartiers bisontins seront-ils concernés par des projets "hors les murs" ?

Avant toute chose, tous les Bisontins seront les bienvenus à l’antenne du musée à Planoise d’autant que le tramway permettra de s’y rendre facilement. Nous continuerons bien sûr d’intervenir dans l’ensemble des quartiers de Besançon avec nos différents partenaires pour des projets spécifiques à la Grette, à Palente, dans la Boucle... 
 
Le musée du Temps prendra aussi le relais pour certaines activités du musée des Beaux-Arts et d’Archéologie en centre-ville d’autant que certains chefs-d’œuvre y sont déposés comme la Déploration sur le Christ mort de Bronzino. Et d’autres lieux encore à Besançon pourront accueillir des évènements et des expositions du musée pendant les trois années qui viennent.
 

Beaucoup de scolaires fréquentaient le musée. Quelles actions vont-elles être mises en place pour ce public ? 

Nous testerons dès la fermeture du musée des interventions de nos médiateurs en milieu scolaire. Le musée proposera de découvrir ses extraordinaires collections à partir de projections, de reproductions de ses œuvres et de moulages, de tablettes tactiles mais aussi de participer à des ateliers pédagogiques autour de celles-ci comme mosaïque, portrait, paysage… 
 
Ce dispositif sera généralisé dès la rentrée scolaire 2014-2015. Nous espérons ainsi que les élèves de Besançon continueront de travailler autour de nos œuvres et auront l’envie de les découvrir "en vrai" à Planoise et dans nos expositions temporaires, en attendant de les retrouver dans le musée rénové en 2017.
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