Dernier incident en date : un parent d'élève a appelé samedi une enseignante au téléphone et "l'a menacée de lui casser les dents", explique à l'AFP Nicolas Mouget, professeur de mathématiques dans l'établissement. Les enseignants ont exercé mardi leur droit de retrait et se sont rassemblés dans la cour, où ils ont "énormément discuté avec les gamins. (…) On a pu à cette occasion voir à quel point ils étaient inquiets", a-t-il encore relaté.
Depuis un certain temps, "un sentiment général d'insécurité (...), de malaise", plane sur ce collège situé dans un quartier sensible, affirme Médéric Bayard, représentant académique SNUipp pour le second degré. "On a eu beaucoup d'intrusions d'armes, armes blanches, des couteaux, tasers, bombes lacrymogène, qui donnent chaque fois lieu à des conseils de discipline, des exclusions. On a eu des menaces sur les réseaux sociaux, des menaces de mort sur TikTok avec des listes de profs nommées", énumère Nicolas Mouget. Il évoque aussi "des tirs de mortier sur le collège" dont l'auteur est un "élève qui avait été exclu".
Un établissement "habituellement plutôt calme"
Mercredi, les cours avaient repris, a dit à l'AFP Christophe Cuenot, principal du collège. Pour lui, l'établissement est "habituellement plutôt calme".
Le collège est situé dans le quartier de Planoise, "un quartier où l'on concentre toutes les difficultés sociales", dit à l'AFP Nathalie Faivre, secrétaire académique du Snes-FSU du Doubs.
Les enseignants ont exprimé le souhait de voir "un peu plus de police tourner autour, pour nous et pour les parents d'élèves qui sont vraiment inquiets". Mais pour Nathalie Faivre, ce n'est pas suffisant: "Il y a un manque d'infirmières, un manque de personnel de vie scolaire, un manque de professeurs formés, et on ne pourra pas s'en sortir juste en brandissant la solution sécuritaire."
(AFP)