Alors que la France connaît une vague de chaleur marquée, les épreuves orales du baccalauréat de français ont débuté dans des conditions que certains enseignants jugent inacceptables. Dans un message adressé à la presse, une examinatrice d'un lycée bisontin dénonce un contexte "honteux" et "indigne pour les jeunes comme pour les personnels".
"Les élèves attendent et préparent dans des salles plein sud, fenêtres grandes ouvertes toute la journée. Une chaleur intenable avec le stress", écrit l’enseignante, membre du syndicat Sud Éducation.
Pas d’eau à disposition malgré les alertes
Malgré les recommandations du gouvernement, les conditions matérielles semblent très éloignées des consignes de bon sens annoncées. "Ils n'ont pas d'eau à disposition dans les salles malgré les demandes réitérées des professeurs depuis la semaine dernière", poursuit l’examinatrice.
La seule mesure concrète mise en place dans sa salle d’examen ? "Une carafe et 2 verres", ironise-t-elle dans son message. Elle précise que seuls "quelques examinateurs" disposent de ventilateurs : "on nous indique qu’il y en a 8 en tout pour le lycée, et quand on alerte les chefs d'établissement, ils sont choqués qu’on demande un ventilateur..."
"Il n'y a pas de plan canicule !"
La colère gronde chez les enseignants, qui pointent un manque chronique d’anticipation et de moyens. "La colère est importante chez les enseignants qui se voient une fois de plus méprisés par un gouvernement et une institution incapable de prendre en charge les problématiques qui se présentent", écrit encore l’enseignante. Elle évoque un "triste précédent pendant le COVID", et dénonce plus largement "l’abandon des services publics et l’inadaptation des locaux scolaires".
En réponse à la canicule, la ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne avait appelé la semaine dernière à "la débrouille" en misant sur des "consignes de bon sens" : laisser les élèves boire, privilégier les salles à l’ombre, ventiler les locaux. Sur le terrain, ces recommandations semblent être restées lettre morte. "Il n'y a pas de plan canicule !", déplore l'enseignante bisontine, "c'est scandaleux !".
L’examinatrice conclut en expliquant ne pas souhaiter être nommée publiquement, estimant que "l’institution est maltraitante à tous égards".
Contacté ce lundi, le rectorat de l'Académie de Besançon nous a répondu que "les consignes ont été diffusées aux chefs d’établissement qui les ont mis en œuvre comme il se devait en fonction des contraintes de leurs bâtis."