Sécurité du quotidien dans le Doubs : hausse de la délinquance, une situation sous surveillance...

Publié le 21/02/2025 - 14:01
Mis à jour le 21/02/2025 - 17:30

Rémi Bastille, préfet du Doubs, le commissaire divisionnaire Laurent Perraut, directeur interdépartemental de la police nationale (DIPN), et le colonel Lionel James, commandant du groupement de gendarmerie départementale, ont présenté le plan d’action départemental de restauration de la sécurité du quotidien en sept axes principaux vendredi 21 février 2025 à la préfecture du Doubs.

Ce plan a été réalisé à la demande du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, avec l’objectif de ”restaurer la sécurité du quotidien, menacée ces dernières années par la multiplication des faits de délinquance”. Un diagnostic de la situation de chaque territoire en France a été réalisé, y compris dans le Doubs, avec la participation de la police nationale et de la gendarmerie nationale, dans le but d’actionner des leviers par les forces de l’ordre.

Le Doubs, ”est un département en croissance démographique avec mécaniquement, un nombre de faits de délinquance qui a naturellement tendance à augmenter un peu, mais des évolutions dans certains champs de la délinquance qui sont notables”, a déclaré en préambule le préfet du territoire. 

Les sept axes du plan d'action départemental de restauration de la sécurité du quotidien sont :

  • la lutte contre le trafic de stupéfiants et l’endiguement de l’économie souterraine ;
  • la lutte contre les violences intra-familiales et les violences faites aux femmes ;
  • la lutte contre les cambriolages et plus globalement contre la délinquance d’appropriation ;
  • Mieux contrôler les flux et le territoire dans la profondeur ;
  • la lutte contre les violences faites aux élu(e)s ;
  • la lutte contre les atteintes à l’environnement ;
  • la lutte contre les rodéos urbains (encore très présents dans le secteur de Montbéliard).

Les statistiques de la délinquance dans le Doubs sur la période 2023-2024 montrent une augmentation de celle-ci en ce qui concerne les atteintes volontaires à l’intégrité physique (AVIP), le trafic de stupéfiants et les violences intra familiales (VIF).

La zone police nationale a enregistré en 2024, 13.706 procédures au sein de ses trois circonscriptions et présente une délinquance importante liée au trafic de stupéfiants, mais en décrue pour ce qui concerne les violences urbaines. Les atteintes aux biens constituent encore la majeure partie de la délinquance, une attention particulière est néanmoins apportée au développement de la délinquance de voie publique dont les manifestations sont diverses (rodéos urbains, violence crapuleuse, consommation excessive d'alcool à proximité des établissements de nuit, etc.).

La zone gendarmerie nationale est confrontée à une augmentation constante des habitants en zone frontalière (le Doubs partage 170 km de frontières avec la Suisse). Bien que moins nombreux qu'avant le Covid, les cambriolages ont augmenté en 2024. 

Enfin, l'A36, la RN57 et la RN83 sont des points de passage favorisant les trafics en tout genre, ceux-ci se camouflant dans un flot dense de circulation de marchandises.

Une augmentation marquée des violences physiques et intra-familiales

Les atteintes volontaires à l'intégrité physique (AVIP) connaissent une progression notable avec 6 659 faits recensés en 2024 contre 5.946 en 2023, soit une augmentation de 12 %. Une tendance haussière qui s'inscrit dans la continuité des dernières années.

Colonel Lionel James, commandant du groupement de gendarmerie départementale du Doubs. © Alexane Alfaro

Les violences intra-familiales (VIF) connaissent une hausse de 10,4 %, "une augmentation qui peut être attribuée à une libération de la parole des victimes et à une amélioration de leur accueil”, clarifie le préfet. Les violences sexuelles, quant à elles, enregistrent une augmentation de 42 % (829 faits contre 582 en 2023).

Les mineurs restent fortement impliqués dans la délinquance générale, représentant 12,64 % des mis en cause, un chiffre en hausse de 10 % depuis 2022.

La lutte contre le trafic de stupéfiants, une priorité absolue

Face à une augmentation de 18,6 % des faits constatés en matière de stupéfiants, les forces de l'ordre veulent redoubler d'efforts. Le trafic progresse de 14,7 %, tandis que l'usage grimpe de 34,4 %. Les drogues ”dures” comme l'héroïne et la cocaïne sont bien présentes dans le département. Une illustration marquante de cette réalité est l'opération "Place Nette" menée en janvier 2024 dans le quartier de Planoise, qui a abouti à la saisie de 10 kilos d'héroïne. Par ailleurs, en zone gendarmerie, 21 points de deal ont été démantelés.

Commissaire divisionnaire Laurent Perraut, directeur interdépartemental de la police nationale (DIPN) du Doubs. © Alexane Alfaro

L'ubérisation du trafic de drogue contraint les forces de l'ordre à adapter leurs stratégies. L'expansion des réseaux marseillais, notamment le long de l'axe Marseille-Allemagne, appelle à une vigilance accrue.

Cambriolages et fraudes

Le Doubs subit également des vagues de cambriolages, principalement autour de Besançon, Baume-les-Dames et dans la zone frontalière de Malbuisson à Montbéliard. Des groupes criminels organisés sont soupçonnés d'en être les principaux acteurs.

Dans le domaine de la fraude économique et financière, plus de 100 contrôles ont été effectués en 2024 par le Comité opérationnel départemental anti-fraude (CODAF), ciblant notamment les commerces de proximité et les chantiers du bâtiment. L'action de la cellule de lutte contre le travail illégal a permis la saisie de 1,5 million d'euros d'avoirs criminels.

Stratégies et perspectives

Face à ces enjeux, plusieurs leviers sont activés :

  • Renforcement des effectifs de police et gendarmerie sur la voie publique, notamment pour lutter contre la délinquance violente et les infractions routières.
  • Renforcer le renseignement opérationnel, avec une cartographie des zones sensibles.
  • Poursuite des opérations de sécurisation telles que "Place Nette" et les actions du CODAF contre l'économie souterraine.
  • Réexaminer le droit au séjour pour les délinquants de nationalité étrangère dans le cadre du plan national de maîtrise des frontières et coopération renforcée avec la Suisse pour lutter contre la délinquance transfrontalière.
  • Développement des partenariats avec les collectivités locales et les entreprises, notamment via la vidéo-protection et les dispositifs d’alerte.
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