"Les crises, ce n’est pas ce qui nous fait peur", a-t-il rappelé. "Notre association est née de la crise et de la pandémie du VIH-Sida en 1984. Nous avons toujours été réactifs, c’est d’ailleurs pour cela que nous avons reçu l’agrément d’utilité publique en 1990."
Aides compte 50 implantations en France et Outre-Mer, 500 salarié·e·s et 2.000 bénévoles, pour un budget passé de 50 à 48 millions d’euros récemment. En Bourgogne-Franche-Comté, l’association dispose de 9 salarié·e·s et 200 bénévoles, mais plusieurs antennes sont déjà fermées ou menacées : Nevers a fermé, Haute-Saône et Belfort sont à l’arrêt, le Jura pourrait suivre. Seules Dijon et Besançon résistent encore.

Un enchaînement de coupes budgétaires
M. Bodoignet a décrit une succession de décisions ministérielles ayant fragilisé l’association :
- -600 000 € sur l’enveloppe 2025 de la Direction générale de la santé ;
- -600 000 € sur les centres de santé sexuels de Marseille et Montpellier ;
- 700 000 € de financement du dépistage du VIH remis en question ;
- +1,2 million d’euros de masse salariale à assumer après le Ségur de la santé, non compensé par l’État.
"Nous avons réduit nos charges de 2 millions d’euros en 18 mois, validé par la Cour des comptes, mais l’État nous demande aujourd’hui de faire plus avec beaucoup moins d’argent", a-t-il dénoncé.
Face à ces contraintes, Aides a voté un plan social fin septembre dernier : entre 10 et 100 licenciements sont envisagés. "Je ne m’attendais pas, en tant que vice-président, à devoir annoncer un plan de licenciement. Pour nous, c’est vraiment un sentiment de trahison."
"Un cri d’alerte" pour la santé publique
Le président régional a exprimé sa vive inquiétude : "On accompagne des personnes vulnérables, séropositives, migrantes, consommatrices de drogue… On sort d’une pandémie mondiale et on sait que d’autres viendront. Et maintenant, on fragilise les associations de santé !"
Pour lui, l’État se désengage des missions qu’il avait lui-même confiées aux associations : "Nous contribuons largement aux politiques publiques, mais nous sommes abandonnés par les mêmes pouvoirs publics qui nous ont délégué ces missions."

Des mobilisations prévues dans toute la région
Le Mouvement associatif appelle à des rassemblements régionaux pour défendre le monde associatif :
- Besançon, le 11 octobre à 10 h, esplanade des Droits de l’Homme ;
- Dijon, le 10 octobre à 14 h, place de la République ;
- Nevers, le 11 octobre à 11 h, place de la Résistance ;
- Auxerre, le 11 octobre à 14 h, place Charles-Surugue.