Colette Bourlier, docteure en Géographie à 91 ans à Besançon

Publié le 16/03/2016 - 03:31
Mis à jour le 16/03/2016 - 11:15

Colette Bourlier, 91 ans, vient de passer sa thèse intitulée  » Les travailleurs immigrés à Besançon dans la seconde moitié du XXe siècle  » ce mardi 15 mars 2016 à la faculté des Lettres de Besançon. Après avoir reçu la mention « Très honorable » du jury, la jeune docteure en géographie a reçu une médaille de la ville de Besançon des mains du maire, Jean-Louis Fousseret. 

Dr Mamy !

Cette thèse s'est achevée après 30 ans de travail "car le sujet le permettait". "C'est un travail extrêmement atypique parce que c'est un travail de thèse qui a duré 30 ans -aujourd'hui une thèse c'est en moyenne trois ans- et qui a été réalisé par quelqu'un qui a commencé sa recherche après son départ en retraite, à l'âge de 60 ans", a estimé son directeur de thèse Serge Ormaux.

Très modeste, Colette Bourlier dit avoir "fait de son mieux que j'ai pu". "Je suis très soulagée parce que je fatigue vite à mon âge" nous confie-t-elle, "Maintenant, je vais me reposer, vivre une vie normale".

Qui est Colette Bourlier ?

Colette est née le 3 avril 1925 à Lyon. C'est en 1944 qu'elle obtient son baccalauréat puis devient institutrice à Besançon. En parallèle, elle commence des études d'histoire-géographie à la Faculté des Lettres de Besançon en 1945. Elle obtient sa licence en juin 1950 et obtient son CAPES d'histoire-géographie en 1956. Elle enseigne l’histoire-géographie à Poligny, puis à Lons-le-Saunier, puis à Besançon à partir du début des années soixante, où elle fera l’essentiel de sa carrière au lycée-collège de Montjoux.

En parallèle, Madame Bourlier s‘investit très fortement dans l’accueil et l’alphabétisation des travailleurs immigrés à Besançon. Elle côtoie alors l’ensemble des organismes qui interviennent dans ce domaine, ce qui lui permettra plus tard d’en dresser un tableau précis et autorisé. 

Le temps de la retraite... et de la maîtrise !

C'est en 1983 que Colette prend sa retraite et décide alors de commencer un travail de recherche universitaire sur la problématique des travailleurs immigrés à Besançon. Elle s’inscrit d’abord en maîtrise à l’Université de Franche-Comté afin de s’initier aux méthodes de la recherche. Elle obtient brillamment ce diplôme en 1984 avec la mention Très bien.

Souhaitant aller plus loin, elle s’inscrit l’année suivante en Diplôme de recherche appliquée (DRA), diplôme qui a disparu aujourd’hui et qui permettait à des personnes n’appartenant pas au monde universitaire de réaliser une thèse, sans limite de durée.

Colette Bourlier se lance alors dans un gigantesque et minutieux travail de compilation et d’analyse. Découvrant sans cesse de nouvelles pistes à suivre, et éprise de perfectionnisme, elle consacre de très longues années à réaliser ce qui est aujourd’hui une véritable somme, rédigée qui plus est dans un style magnifique. Ce sera un socle indispensable à tout chercheur qui travaillera ultérieurement sur un tel sujet, que ce soit dans le domaine de l’histoire, de la géographie, de la sociologie, ou de l’économie.

En effet son travail articule trois entrées fondamentales, celle de l’accueil des travailleurs immigrés par les institutions et la société civile, celle de la démographie de ces populations, appréhendée dans son évolution, et enfin celle de leur participation à la vie économique bisontine, le tout en proposant des comparaisons avec ce qui se passe à d’autres échelles, en particulier à l’échelle nationale.

C’est l’ultime étape de cette belle histoire qui s'est jouée ce mardi 15 mars 2016 lors de la soutenance de thèse, dans l’université où Madame Bourlier aura pénétré pour la première fois il y a plus de soixante-dix ans.

(Avec communiqué)

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