Affaire Grégory : les avocats de Murielle Bolle demandent la nullité de sa mise en examen

Publié le 30/11/2017 - 12:07
Mis à jour le 30/11/2017 - 12:07

Les avocats de Murielle Bolle, personnage clé de l’affaire Grégory, vont déposer vendredi une requête visant à faire annuler sa mise en examen pour « enlèvement suivi de mort », a indiqué ce jeudi 30 novembre 2017 à l’AFP l’un d’eux, Me Christophe Ballorin.

Cette requête sera déposée devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Dijon, dont la présidente Claire Barbier instruit l'affaire. "Nous avons toute confiance dans la collégialité de la chambre de l'instruction car ce sont trois magistrats indépendants de qualité", a souligné le conseil.

La requête sera précédée d'une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) sur "la validité de la garde à vue" de Murielle Bolle en 1984, durant laquelle l'adolescente n'avait pas été assistée par un avocat, la loi ne l'imposant pas à l'époque.

La demande de nullité vise notamment "l'absence d'indices graves et concordants qui font qu'il n'y avait pas lieu de la mettre en examen" à la fin juin, estime Me Ballorin. La QPC porte quant à elle sur les "droits de la défense", "les libertés fondamentales et l'évolution du droit". "Outre la présence d'un avocat, tout gardé à vue a le droit de se taire et, pour un mineur, le droit d'être assisté par une personne de la famille", a détaillé l'avocat, pour qui "les procès-verbaux durant cette garde à vue sont nuls".

Selon lui, la cour devrait "surseoir à statuer" sur la demande d'annulation de la mise en examen, "dans l'attente d'une décision sur la QPC". "Ce sont des débats de fond que Me Jean-Paul Teissonnière et moi-même posons, on ira jusqu'en cassation", a-t-il d'ores et déjà prévenu.

Murielle Bolle, 48 ans, a été mise en examen fin juin. En 1984, elle avait accusé son beau-frère Bernard Laroche, cousin du père de Grégory, du rapt du garçon de quatre ans retrouvé mort dans la Vologne, avant de se rétracter. Jean-Marie Villemin avait tué ce dernier d'un coup de fusil en 1985. Pour l'accusation, Mme Bolle aurait changé son témoignage après avoir subi des violences familiales, ce que contestent ses avocats. Elle est soupçonnée aujourd'hui d'avoir participé à l'enlèvement de Grégory, le 16 octobre 1984, avec Bernard Laroche.

D'abord écrouée, elle a été placée sous strict contrôle judiciaire début août, avec obligation de résider dans un département éloigné de son domicile vosgien. Sa mise en examen était intervenue deux semaines après celles de la grand-tante du petit Grégory, Jacqueline Jacob, et de son époux Marcel, poursuivis eux pour enlèvement et séquestration suivis de mort, un coup de théâtre qui avait relancé cette affaire vieille de 33 ans.

Jacqueline Jacob, 73 ans, a été autorisée par la chambre de l'instruction de Dijon à rentrer chez elle le 20 novembre, trois jours après son interrogatoire par la juge d'instruction.

Marcel Jacob, toujours privé de contact avec sa femme dans le cadre de son contrôle judiciaire, doit être entendu à son tour lundi avant de demander, le 20 décembre devant la cour d'appel, à rentrer chez lui dans les Vosges. Les deux septuagénaires sont soupçonnés d'avoir été les "corbeaux" de l'affaire et d'être impliqués dans le rapt et la mort de Grégory, dans le cadre d'un "acte collectif" qu'ils contestent.

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Justice

Procès Péchier : “J’attends 20 jours de procès avant de pouvoir commencer à m’expliquer”

+ PRISE DE PAROLE DE FRÉDÉRIC PÉCHIER + ME SCHWERDORFFER + PARTIE CIVILE • Le septième jour du procès de Frédéric Péchier s’est poursuivi cet après-midi du 16 septembre 2025 avec l’audition de Vincent Bailly, chirurgien de Jean-Claude Gandon, victime présumée. Plusieurs témoins, notamment des infirmières présentes durant l’opération, ont également été entendus. Pour rappel, le Docteur Péchier est soupçonné de 30 faits d’empoisonnement, dont 12 mortels. En images, il exprime son impatience...

Rentrée du TA de Besançon : “La justice administrative est attaquée parfois de manière violente, ce qui interroge sur l’État de droit”

L’audience de rentrée solennelle du tribunal administratif de Besançon s’est tenue ce mardi 16 septembre 2025. Elle a été animée par la présidente Cathy Schmerber, en présence des magistrats, personnels de la juridiction, ainsi que le préfet du Doubs, la maire de Besançon, ainsi que plusieurs élus et représentants des forces de l’ordre et de l’armée.

Procès Péchier : “Avez-vous vu d’autres médecins vous demander du potassium en 11 ans ?”. “Jamais” : une infirmière à la barre du tribunal de Besançon

Le premier témoin entendu ce 16 septembre 2025 lors de l’ouverture du septième jour d’audience à la cour d’assises de Besançon est une ancienne infirmière en cardiologie de la clinique Saint-Vincent. Pour rappel, Frédéric Péchier est accusé de 30 faits d’empoisonnement, dont 12 mortels.

Procès Péchier : le deuxième avocat de l’accusé, Lee Takhedmit, jette l’éponge

Lors du septième jour du procès de Frédéric Péchier, anesthésiste soupçonné de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, dans deux cliniques de Besançon, ce mardi 16 septembre, le deuxième avocat de l’accusé, Me Lee Takhedmit, n’était pas présent aux côtés de son client. Pourquoi ? Randall Schwerdorffer nous explique.

Revivez la première semaine du procès de l’anesthésiste Frédéric Péchier à Besançon

La première semaine du procès du docteur Frédéric Péchier, anesthésiste bisontin accusé de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, s'est tenu du 8 au 12 septembre 2025 à Besançon. Revivez chronologiquement les cinq jours de ce premier procès hors normes. 

Procès Péchier à Besançon : “Soit Frédéric Péchier était incompétent, soit il savait ce que la patiente avait”

La cour d'assises du Doubs a examiné vendredi 12 septembre 2025 les secours apportés par l'anesthésiste Frédéric Péchier à une femme en arrêt cardiaque, selon un protocole qui, pour l'accusation, prouve qu'il connaissait la nature du poison qui lui avait été administré. Des débats techniques se sont ainsi enchaînés autour d’un poison et d’un remède.

“Arrêter l’hécatombe” : le rôle clé des lanceurs d’alerte dans le procès Péchier

Deux anesthésistes, qualifiés de "lanceurs d’alerte", ont mis en lumière ce que la justice décrit comme le "tabou de l’assassinat médical". Jeudi 11 septembre 2025, quatrième jour du procès, la cour d’assises du Doubs s’est penchée sur l’origine de l’affaire des 30 empoisonnements dont 12 mortels reprochés au docteur Frédéric Péchier.

“Un alibi monté de toutes pièces” : les débats s’intensifient au procès de Frédéric Péchier à Besançon

La cour d’assises du Doubs poursuit l’examen du dossier de Frédéric Péchier, l’ancien anesthésiste bisontin accusé de 30 empoisonnements présumés entre 2008 et 2017. Ce mercredi 10 septembre, troisième jour du procès, les débats ont porté sur les cas de deux patients : Sandra Simard et Jean-Claude Gandon.

“On tombait systématiquement sur le Dr Péchier” : l’enquête sous la loupe

Vidéos Me Schwerdorffer et Me Berna • L’après-midi du deuxième jour du procès du Dr Frédéric Péchier, ce mardi 9 septembre, a été consacrée à la suite de l’exposé du commissaire Olivier Verguet, directeur d’enquête, sur la genèse et l’évolution des investigations ouvertes en 2017 autour des arrêts cardiaques suspects à la clinique Saint-Vincent. La présidente de la cour, les deux avocates générales, deux avocats de la partie civile et me Randall Schwerdorffer ont également posé leurs questions au policier à la barre.

Procès de Frédéric Péchier : deux seringues pour “armes du crime”

Le procès de Frédéric Péchier, anesthésiste bisontin accusé de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, s’est poursuivi ce mardi matin au palais de justice de Besançon. Cette deuxième audience a consacrée à l’enquête préliminaire ouverte en 2017, présentée par le directeur d’enquête Olivier Verguet, de la police judiciaire.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 22.1
ciel dégagé
le 18/09 à 12h00
Vent
1.4 m/s
Pression
1025 hPa
Humidité
63 %