Dermatose nodulaire : expertises, échanges et éléments de réponses apportés ce lundi à Besançon

Publié le 09/12/2025 - 15:25
Mis à jour le 09/12/2025 - 16:06

VIDÉOS • Environ 200 éleveurs se sont rendus à Micropolis Besançon pour assister à la première des deux réunions publiques organisée lundi 8 décembre 2025 par la préfecture edu Doubs concernant la dermatose nodulaire contagieuse. Pendant près de 3h, le préfet du Doubs Rémi Bastille, entouré du directeur de crise au ministère de l’Agriculture pour la DNC, Olivier Debaere et l’épidémiologiste Guillaume Gerbier ont répondu aux questions soulevées par les éleveurs et exposés leurs conclusions concernant le cas de Pouilley-Français. 

En préambule de la réunion, le préfet du Doubs a rappelé que l’apparition du foyer de DNC à Pouilley-Français le 28 novembre dernier avait eu pour conséquence de repousser la levée de l’ensemble des restrictions prévue initialement à Noël. Depuis, ce sont 94 communes du département qui sont passées en zone réglementée, ce qui fait désormais 343 communes réglementées au total dans le Doubs.

Carte de la zone réglementée instaurée le 29 novembre 2025. © Préfecture du Doubs

Cela a également eu pour impact un élargissement de la zone de vaccination. Quelque 46.000 bovins supplémentaires devront ainsi être vaccinés dans 360 exploitations. Au total, 179.000 bovins seront alors vaccinés dans le département. Une réunion nationale doit se tenir ce mardi 9 décembre à Paris en présence de la ministre de l'Agriculture Annie Genevard. La question d'une vaccination généralisée en France devrait y être débattue. 

Un déplacement illégal d'animaux à l'origine de la contamination de Pouilley

Par ailleurs, "l’apparition d’un foyer à plus de 20 km d’Écleux démontre qu’à nouveau on a une infection qui est liée à un mouvement illégal d’animaux" a mis en avant le préfet. "La distance étant beaucoup trop grande pour que l’on soit sur une infection classique liée à un insecte qui serait passé d’un animal à un autre" a-t-il complété. Il ne s’agit pas non plus d’une vache qui aurait fugué, mais bien "d’au moins un bovin véhiculé dans une bétaillère dans la commune ou à proximité de Pouilley-Français".

Or, l’éleveur a déclaré ne pas avoir introduit de bovin dans son élevage et aucune demande de transport d’animaux n’avait été réalisée au sein de la zone réglementée d’après les services de l’État. Il y a donc "bien eu un mouvement illicite" même si celui-ci n’a pas pu être identifié mais, "on cherche" a précisé monsieur DeBaere. Une analyse validée par l’épidémiologiste monsieur Gerbier. Par conséquent, les contrôles sur les routes seront maintenus car "encore ce week-end un éleveur a été intercepté par la gendarmerie en train de déplacer des animaux sans autorisation" s’est désolé Rémi Bastille. 

Pouilley-Français : une infection durant la période inefficace du vaccin

Avant de répondre aux interrogations des éleveurs, le directeur de crise pour la DNC s’est employé pendant de longues minutes à expliquer comment le virus avait atteint l’élevage de Pouilley-Français et pourquoi il avait infecté des vaches pourtant vaccinées depuis le 22 octobre 2025. Décelés le 27 novembre par l’éleveur, les nodules du bovins déclaré aux services vétérinaires ont été analysés. Dès le lendemain, le résultat tombe, c’est bien la DNC. Les premières interrogations tombent alors "comment un bovin vacciné depuis 36 jours a pu contracter la maladie ?"

L’explication tient au fait que le soir même du dépeuplement, le 2 décembre 2025, "quatre bovins supplémentaires avec des nodules très visibles" ont été identifiés par les personnes sur place, soit : les services de l’État, les vétérinaires et les éleveurs qui ont aidé au dépeuplement. Après analyses, il est ressorti que trois des quatre animaux prélevés présentaient des nodules avec du "virus sauvage" révélant "qu’il n’y avait en réalité pas une seule vache infectée dans l’élevage mais au moins 1 + 3" a résumé Olivier Debaere. Ces lésions "non signalées aux services de l’État" dataient d’au moins trois semaines, a poursuivi le directeur. Cela veut donc dire que les premières lésions sont apparues au plus tard le 6 novembre, soit 15 jours après la vaccination, qui n’est, elle, efficace qu’à partir de 21 jours.  

"On aurait dû détecter ce foyer au moins trois semaines plus tôt mais les nodules ne nous ont pas été signalés, ils n’ont donc pas été prélevés. On a perdu trois semaines" - Olivier Debaere. 

Dans notre vidéo, Olivier Debaere revient sur le "risque inacceptable" qu’entraînerait une mise sous cloche d’un élevage contaminé par la DNC et insiste sur "la vérité scientifique".

Le préfet a ensuite pris le relais, "on peut sortir de cette crise" mais "on ne peut en sortir que si les règles qui s’imposent sont mises en place". Les experts ont donc pris le temps de revenir sur l’importance de la vaccination. Un argument appuyé par le président du groupement de défense sanitaire du Doubs, Lionel Malfroy qui a martelé "le vaccin est efficace mais le premier vaccin c’est nous de 0 à 21 jours. Les clés, c’est nous qui les avons entre les mains".

Experts et services de l’État ont ensuite pris le temps de répondre aux diverses questions des personnes présentes dans le public notamment en ce qui concerne l’inquiétude des éleveurs, la mise sous cloche des fermes, ou encore les contaminations possibles par engins agricoles non désinfectés. Face à un éleveur menaçant de ne pas déclarer des cas de DNC s’il en était lui-même victime, là encore, les experts se sont montrés patients et pédagogues tout en dénonçant le ridicule des théories du complot qui circulent sur internet.

Une profession divisée mais qui doit faire face

Division de la profession, appel à l’apaisement et à ce que chacun prenne ses responsabilités afin d’éradiquer la maladie... Christophe Chambon, éleveur à Sancey est revenu pour nous en vidéo sur les points qu’il a lui-même abordés au cours de la réunion publique.

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