Depuis ce week-end, la Suisse semblait hésiter à prendre des sanctions, mais était sous forte pression pour s’aligner sur les États-Unis et l’UE.
La Suisse va reprendre "l'intégralité" des sanctions économiques de l'Union européenne, y compris contre le président Vladimir Poutine, et le gel des avoirs, a annoncé lundi le président de la Confédération helvétique Ignazio Cassis. "Il s'agit d'une mesure de grande ampleur par la Suisse", a déclaré le président lors d'un point de presse, ajoutant que le Conseil fédéral "fait ce pas avec conviction, de manière réfléchie et sans équivoque".
Par ailleurs le ministère de la Justice suisse a précisé que cinq oligarques russes ou ukrainiens "proches de Vladimir Poutine" et ayant de forts liens économiques "étaient immédiatement interdits d'entrer en Suisse". Ces personnes visées -dont la Suisse ne veut pas rendre les noms publics- n'ont pas de permis de résidence en Suisse mais d'importants "liens économiques surtout dans la finance et le négoce de matières premières", a-t-elle ajouté.
Si la Russie n'est que le 23ème partenaire commercial de la Suisse, les banques du pays alpin comptent parmi les favorites des grosses fortunes pour placer leur argent. Selon la Banque des règlements internationaux, les engagements des banques suisses à l'égard de clients russes se montaient à 23 milliards de dollars au troisième trimestre 2021, dont 21,4 milliards sous la forme de dépôts.
La Confédération ??reprend les sanctions européennes à l'encontre de la Russie après l'invasion de l'Ukraine. Le Conseil fédéral a décidé ce lundi de geler les avoirs du président #VladimirPoutine et de plusieurs de ses ministres.
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— RTSinfo (@RTSinfo) February 28, 2022
Par ailleurs, 80% du négoce de pétrole et de gaz russes se fait en Suisse, selon les estimations citées par la presse helvétique alors que le pays abrite de grandes sociétés de négoce des matières premières telles que Gunvor, Trafigura ou Glencore.
(Avec AFP)