Les déchets abandonnés représentent une source de pollution à plusieurs niveaux. Ils sont ”une nuisance visuelle, environnementale, sanitaire et économique”, souligne Anne Vignot, maire de Besançon et présidente de Grand Besançon Métropole. Pour y faire face, la Ville déploie un plan d’action global structuré autour de plusieurs axes : un diagnostic de terrain, une évaluation du sentiment de propreté auprès des habitants, et des actions de prévention ciblées.
La Ville prévoit des investissements tels que l’achat de balayeuses supplémentaires voté jeudi 19 juin en conseil municipal, le recrutement de personnel, et le recours à des prestations spécifiques, comme un partenariat avec l’association Intermed pour renforcer le nettoyage lors de la fête de la musique. Ce programme est soutenu à hauteur de 507.000 euros par an jusqu’en 2029, selon la municipalité.
Des équipements pour trier les déchets en dehors du domicile
Dans le cadre d’un appel à projet lancé par Citeo, Besançon a également été retenue pour renforcer le tri hors domicile. La Ville bénéficiera d’un soutien financier de 391.000 euros, sur un budget total de 2,5 millions d’euros.
Une première phase expérimentale en 2024 a permis l’installation de corbeilles de tri à double compartiment dans certaines rues du centre-ville. D’autres équipements ont été déployés dans les parcs : abri-bacs bi-flux aux entrées/sorties du square Salomon, corbeilles bi-flux avec compacteurs au parc Micaud et au parc des Chaprais. Ces dispositifs sont accompagnés de véhicules de collecte compartimentés, pour assurer la séparation des déchets recyclables.

La Ville prévoit de remplacer progressivement toutes les anciennes corbeilles de rue par ces équipements, avec pour objectif de généraliser le tri à l’ensemble des sites très fréquentés et aux établissements recevant du public d’ici 2028. Sur les 1.000 nouvelles doubles corbeilles prévues à terme, 200 sont installées actuellement. Des actions de sensibilisation accompagneront cette évolution.
"Il y a encore de nombreuses erreurs de tri, et beaucoup rassemblent leurs déchets dans un seul sac en kraft en sortant du fast-food, alors qu'il faut bien séparer les déchets afin qu'ils soient mieux triés", souligne la maire de Besançon. Bastien Ducret, chef du service Propreté de la Ville, abonde : "des actions permettront de sensibiliser les gens au jet de déchets, de petits déchets et les conséquences que ça peut avoir sur la nature : un déchet abandonné à Besançon finit en milieu naturel voire dans la mer", explique-t-il.
Une réponse à l’évolution des usages
Aujourd’hui, plus de la moitié des Français trie systématiquement ses déchets. Mais la consommation hors domicile (dans les rues, les bureaux, les espaces publics) génère une quantité croissante d’emballages jetables : canettes, bouteilles plastiques, cartons alimentaires. ”Bien que majoritairement recyclables, il manque souvent des équipements de pré-collecte adaptés pour les trier sur place”, constate Thomas Flusin, directeur régional de Citeo. La collaboration avec cette entreprise vise à répondre à ce besoin en assurant la continuité du geste de tri entre le domicile et les lieux de consommation nomade.
