L’importance de "changer le regard" porté sur les personnes en situation de précarité

Publié le 14/11/2024 - 08:00
Mis à jour le 13/11/2024 - 15:57

Le Secours Catholique a publié son rapport annuel ce mois de novembre 2024 sur l'état de la pauvreté en France. Si plusieurs facteurs participent à créer de la précarité, l’association note toutefois un important problème concernant l’éloignement des prestations sociales. En Franche-Comté, 15.000 personnes en situation de précarité ont été à la rencontre des bénévoles.

Pour Antoine Aumonier, délégué du Secours Catholique en Franche-Comté, il est important de "changer le regard" sur les personnes en situation de précarité. Il s’appuie notamment sur les données récoltées sur un échantillon de 57.000 personnes en France ayant fréquenté l’association.

Différents types de personnes concernées

Selon le rapport publié par le Secours Catholique, les femmes seules sont en première ligne. Elles représentent 57,5 % en 2022 contre 51 % en 1989. En cause ? "Elles sont souvent moins bien payées, à temps partiel subi et ont ensuite de faibles retraites", est-il précisé par l’association.

Autre cas de figure, les personnes en situation de problèmes de santé. Ces dernières se retrouvent inactives, sans emploi ni chômage ni formation. Elles ont augmenté de cinq points en 10 ans…

Enfin, l’association confirme qu’elle a majoritairement accueilli des personnes seules en 2023.

"Les demandes exprimées au Secours Catholique par les ménages sont d’abord de l’aide alimentaire (46 %), de l’écoute, de l’aide pour payer les factures (charges, loyer, énergie, mobilité). 46,1 % des ménages sont en situation d’impayé : ce sont principalement des familles monoparentales, de nationalité française (78 %), vivant en logement stable, plutôt dans le parc social, avec un niveau de vie insuffisant pour subvenir aux dépenses quotidiennes (765 euros) mais plus élevé que la moyenne des ménages rencontrés", explique l’association.

En France, le seuil de pauvreté est établi à 1.275 euros. Le revenu médian s’élève à 555 euros en 2023. Dans le Doubs, il est à 470 € euros.

La difficulté d’accessibilité aux démarches administratives

Autre point à ne pas négliger : beaucoup de personnes se retrouvent aujourd’hui confrontées aux difficultés de la dématérialisation. Les démarches administratives sont étant presque entièrement à réaliser sur internet. Plusieurs cas de figure se distinguent :

  • Ceux en zones rurales éloignées des maisons France Service "et dont les transports en commun ne permettent pas de se rendre", précise l’association.
  • Ceux qui n’ont pas d’ordinateur et ne connaissent pas suffisamment l’informatique soit un "manque de fraternité" et "d’humains" pour le Secours Catholique.
  • Ceux qui ne connaissent pas du tout le milieu de l’informatique

Le tout avec un système législatif" de "plus en plus stigmatisant" tient à souligner l’association.

Une hausse du non-recours aux prestations sociales

Autre point important à mentionner pour le Secours Catholique, une importante partie des personnes en situation de pauvreté ne font pas les démarches pour toucher des aides.

"Qu’il soit le produit d’un renoncement, d’une peur d’être stigmatisé, d’un manque de connaissances ou de difficultés d’accès dans les démarches, le non-recours aux prestations sociales n’est autre que la résultante de l’éloignement de la solidarité", explique le Secours Catholique dans son rapport.

L’association indique que "le non-recours au RSA a augmenté de 10 points en treize ans, passant de 26 % en 2010 à 36 % en 2023. La totalité des non-recourants vivent sous le seuil d’extrême pauvreté, contre 81 % des allocataires". Ce taux atteint 35 % en Franche-Comté.

À cela, s’ajoute la réforme du RSA qui "aggrave la situation" : L’association note une augmentation de 10,8 % en un an du non-recours dans les 18 départements qui expérimentent le dispositif, alors que le taux baisse de 0,8 % dans les autres départements. "Cette hausse a particulièrement affecté les hommes seuls et pères isolés ainsi que les moins de 40 ans", nous précise-t-on.

Pour rappel, le RSA est actuellement à 635 euros.

Les recommandations du Secours Catholique

L’association appelle à "réhumaniser le système d’accès aux prestations sociales" : "il faut garder des interfaces papier et des personnes en chair et en os qui vont accompagne", précise Antoine Aumonier.

Enfin, le Secours Catholique demande une "hausse du RSA" de "635 euros pour une personne seule à 850 euros".

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Société

Le Département du Doubs et la CCI Saône-Doubs récompensés au Salon des maires

Le Département du Doubs et la CCI Saône-Doubs ont été distingués au niveau national lors du Salon des Maires, le 19 novembre à Paris. Les deux institutions ont reçu le Trophée des Territoires 2025 de CCI France, une récompense qui vient mettre à l’honneur le Club RH Haut-Doubs, initiative conjointe destinée à accompagner les entreprises confrontées aux enjeux de recrutement en zone transfrontalière.

Face aux menaces russes, Emmanuel Macron va présenter un service militaire nouvelle génération

Emmanuel Macron doit présenter jeudi 27 novembre 2025 dans les Alpes un nouveau service militaire volontaire, plus long et nettement plus militarisé que le service national universel (SNU). L’objectif affiché : renforcer les capacités des armées face à la montée des menaces russes et constituer un vivier de jeunes mobilisables en cas de conflit.

Plan de lutte contre les violences faites au femmes : les institutions renouvellent leur engagement

L’actualité bisontine récente nous rappelle que la question de la violence envers les femmes reste un problème de société majeur. C’est dans ce contexte qu’a été signé ce mardi 25 novembre le 3e plan départemental de lutte contre les violences faites aux femmes en présence du préfet du Doubs Rémi Bastille et de la présidente du Conseil départemental Christine Bouquin mais également de représentants des collectivités locales, des forces de l’ordre et de l’administration judiciaire. 

La maire de Besançon appelle l’État à renforcer les moyens contre les violences faites aux femmes

À la suite du féminicide récemment survenu à Besançon et d’un quadruple féminicide le même jour en France, la maire de Besançon, Anne Vignot, a adressé le 25 novembre 2025, journée internationale pour l'élimination des violences à l'égard des femmes, un courrier à la ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé. Elle y relaie les inquiétudes locales sur la persistance des violences malgré les dispositifs existants.

Protoxyde d’azote : Laurent Croizier tire la sonnette d’alarme

Dans un communiqué du 25 novembre 2025, le député du Doubs a évoqué le "fléau de plus en plus récurrent" concernant l’usage détourné du protoxyde d’azote notamment chez les jeunes et a insisté sur la nécessité de définir un cadre législatif "strict" lors de la réunion d’un groupe parlementaire et d’élus locaux au ministère de l’Intérieur. 

Violences conjugales : la Banque postale généralise l’ouverture de compte en 24 h pour les victimes

À l’occasion de la Journée internationale de lutte contre la violence à l’égard des femmes, La Banque postale annonce l’extension nationale de son dispositif d’accompagnement bancaire destiné aux femmes victimes de violences conjugales. Cette mesure, présentée dans un communiqué daté du 24 novembre, sera désormais disponible dans plus de 3.000 bureaux de poste, soit l'ensemble des bureaux disposant d'un conseiller bancaire en Bourgogne Franche-Comté.

Pour ”briser le silence”, l’Université Marie et Louis Pasteur distribue des sifflets anti-agression

À l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, l’Université Marie et Louis Pasteur a annoncé, dans un communiqué daté du 25 novembre 2025, le lancement d’une action conjointe avec Pays Montbéliard Agglomération : la distribution de sifflets anti-agression sur l’ensemble de ses campus.

Besançon : la police incite les citoyens à signaler anonymement les points de deal

Face à la problématique majeure du narco-trafic dont la ville de Besançon n’est pas épargnée, le directeur interdépartemental de la police nationale du Doubs a souhaité promouvoir le réflexe de participation citoyenne dans la lutte contre les produits stupéfiants lors d’une conférence de presse vendredi 21 novembre 2025 à l’Hôtel de police. À travers le site gouvernemental, masécurité.interieur.gouv.fr Laurent Perraut, invite ainsi tous les citoyens à dénoncer de manière anonyme et sécurisée les trafics dont ils auraient connaissance. 

Un stand de lutte contre les violences faites aux femmes à la foire de la Sainte-Catherine de Vesoul

À l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le Département de la Haute-Saône "réaffirme son engagement en faveur de l’égalité Femme-Homme et de la protection des victimes" en installant un stand d’information et d’écoute place de la République le 25 novembre 2025 à l’occasion de la foire de la Sainte-Catherine de Vesoul.

Devenez accueillant familial dans le Doubs : un engagement qui a du sens !

PUBLI-INFO • Pour les personnes de plus de 60 ans ou adultes en situation de handicap, trouver un lieu de vie adapté et rassurant n’est pas toujours simple. Entre le maintien à domicile parfois difficile et l’hébergement collectif qui ne convient pas à tous, une autre option existe : l’accueil familial. Comment ça marche ? Comment devenir accueillant familial dans le Département du Doubs ? Réponses.

‘Briss”, des séries immersives inspirées d’une cyberattaque pour sensibiliser les professionnels de santé

Portée par l’ARS et la FHF Bourgogne-Franche-Comté, "Briss" propose des séries immersives comme "Plan Blanc", inspirée d’une cyberattaque dans un établissement de santé, comme celle survenue récemment au CH de Pontarlier, pour former les soignants et renforcer la culture de cybersécurité dans les hôpitaux. La plateforme a été lancé le 14 novembre 2025 à Dijon.

La Niaque arrive à Besançon : une nouvelle ressource pour accompagner le retour à l’emploi après un cancer

La Niaque l’Asso, fondée en 2022 après cinq années d’expérimentation du programme La Niaque, arrivera début 2026 à Besançon. Sa mission : accompagner gratuitement les personnes touchées par un cancer ou une longue maladie dans leur rétablissement et leur retour à l’activité professionnelle. Explications avec Caroline Gilles, déléguée La Niaque L'Asso Bourgogne Franche-Comté.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 1.18
couvert
le 27/11 à 18h00
Vent
0.88 m/s
Pression
1025 hPa
Humidité
91 %