"L'enfant est le bras armé des violences conjugales"

Publié le 26/11/2014 - 15:23
Mis à jour le 26/11/2014 - 19:16

A l’occasion de la journée internationale de l’élimination de la violence à l’égard des femmes ce mardi 25 novembre, Stéphane Fratacci, Préfet du Doubs a visité le Centre d’accueil des victimes d’agressions sexuelles et de maltraitance (CAVASEM) de Besançon. En moins d’un an, le centre a accueilli 260 familles. 90% des violences observées sont des agressions sexuelles. 

Trop souvent, les enfants sont les victimes collatérales des violences conjugales. En France, il existe encore très peu de dispositifs dédiés aux enfants exposés à ces violences et peu de professionnels d'accompagnement spécialisés sur la question, excepté à Besançon. À titre expérimental depuis une année, le CAVASEM accueille des enfants exposés aux violences conjugales sous l'impulsion du Docteur Dominique Fremy. Cette structure est en lien avec le CHU de Besançon et le CH Novillars. 

"Cela nous paraissait important de mettre un coup de projecteur sur ce type de centre. C'est une manière de s'intéresser à la prise en charge des enfants victimes des violences conjugales en tendant compte des mamans" nous confie Stéphane Fratacci, c'est "une volonté d'accompagnement et de réparation pour se reconstruire".

Les conséquences sur les enfants 

Les violences conjugales sont à l'origine d'importants traumatismes sur les enfants qui en sont témoins et qui en subissent les répercussions. L'impact traumatique concerne :

  • Leur développement psychomoteur
  • Leur scolarisation
  • Leur socialisation
  • Leur vie affective à long terme

Ces enfants présentent fréquemment des troubles d'adaptation, des phobies scolaires, des angoisses de séparation, de l'hyperactivité, de l'irritabilité, des difficultés d'apprentissage, des troubles de la concentration et des troubles du comportement. "Par exemple, dans une fratrie, un petit garçon peut jouer un rôle violent parmi ses frères et sœurs, qui est la répercussion de la violence du père" explique Nathalie Deschamps, psychologue au centre.

Les soins proposés par le centre 

Le CAVASEM accueille des mères et des enfants lors d'entretiens individuels, mais aussi des entretiens ensemble ou des entretiens collectifs (des mères qui subissent la même chose d'une part, et des enfants d'autre part). "On a constaté qu'en groupe, les enfants sont devenus très solidaires les uns avec les autres lorsqu'ils racontent leur vécu" précise Nicolas Tarby, éducateur spécialisé. 

L'intérêt du travail en groupe est de rompre le silence au sujet de la violence et de déculpabiliser. En effet, l'enfant a tendance à croire que c'est de sa faute si ses parents agissent violemment entre eux ou avec eux. Le travail en groupe permet également de développer un plan de sécurité, faire face aux souvenirs traumatiques dans un cadre sécurisant, apprendre à gérer ses émotions. Il consiste également à travailler autour de repères : égalité homme femme, respect d'autrui, référence à la Loi, et différencier colère et violence. 

Pour les mères, des groupes de travail individuels, collectif ainsi avec leur(s) enfants(s) sont également mis en place.

Des pères victimes ? 

Jusqu'à mardi 25 novembre 2014, depuis l'ouverture de cette unité, le centre n'a pas encore reçu de père victime de maltraitance ou d'agression sexuelle. Toutefois, Dominique Fremy indique que "personne n'est ni tout noir ni tout blanc dans ces circonstances." Elle explique qu'"il y a des mères qui sont dans le cycle de la violence, souvent en lien avec leur propre histoire".

Dans la grande majorité des cas, les mères et les enfants cachent leur intention de se rendre au centre. "Si le père refuse que l'enfant fréquente le centre, on est dans l'illégalité" précise Dr Frémy. C'est pourquoi le CAVASEM souhaite "faire avancer les choses du côté de la loi". 

Quelques chiffres

  • ¾ des maltraitances sont physiques et morales
  • 90% des violences sont des agressions sexuelles
  • De janvier et ) décembre 2013, le centre a accueilli 250 familles. De janvier à novembre 2014, 260 familles ont été reçues.
  • En France, une femme décède tous les 2,5 jours
Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Santé

Qualité de l’air en Bourgogne Franche-Comté : une hausse des particules fines observée en cette fin d’année

Depuis plusieurs jours, la qualité de l’air se dégrade sous l’effet d’une hausse des concentrations en particules fines. Selon les informations d'Atmo Bourgogne Franche-Comté lundi 29 décembre 2025, "les concentrations en particules fines augmentent progressivement". Les conditions météorologiques actuelles expliquent en grande partie cette situation : un temps froid et sec favorise leur accumulation dans l’air, en limitant leur dispersion.

Don du sang : les réserves fragilisées par les fêtes de fin d’année

"Et si, cette année, le plus beau cadeau n’était pas sous un sapin ?" C’est par cette question que l’Établissement français du sang interpelle pour rappeler "que le plus beau des cadeaux c’est de donner" son sang surtout dans une période comme celles des fêtes de fin d’année où "la mobilisation est plus que jamais nécessaire". 

16 structures labellisées “France Santé” en Haute-Saône

Sous la conduite du préfet de la Haute-Saône et de l’agence régionale de santé, et en partenariat avec le conseil départemental et les acteurs locaux, seize structures ont été labellisées France Santé en Haute-Saône. Il s’agit d’une offre de soins de proximité rapide, lisible et équitable, apprend-on dans un communiqué de la préfecture le 23 décembre 2025. 

En France, la grippe s’invite aux fêtes de d’année

L’activité des infections respiratoires aiguës (IRA) a connu une nette augmentation en France durant la semaine 50, comprise entre le 8 et le 14 décembre 2025, selon le dernier bulletin national de Santé publique France. Cette hausse concerne l’ensemble des classes d’âge et est principalement portée par la circulation des virus grippaux.Dans ce contexte, les autorités sanitaires alertent sur un risque accru de recours aux soins dans les semaines à venir et rappellent l’importance des mesures de prévention à l’approche des fêtes de fin d’année.

Plus de 100 structures labellisées “France santé” en Bourgogne-Franche-Comté : quelles sont les promesses ?

Le réseau "France santé", destiné à renforcer l’accès aux soins de proximité sur l’ensemble du territoire, est désormais opérationnel en Bourgogne-Franche-Comté. À l’issue d’une première phase de labellisation, plus de 100 structures de santé ont obtenu le label à l’échelle régionale, a-t-on appris dans un communiqué du 19 décembre 2025.

Fêtes de fin d’année : l’ARS appelle à la vigilance face aux épidémies hivernales

À l’approche des rassemblements de fin d’année, l’Agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté appelle à une vigilance accrue face aux épidémies hivernales. L’agence rappelle "l’importance de la mobilisation générale contre toutes les infections respiratoires aiguës : gestes barrières et vaccination", soulignant la nécessité de protéger l’ensemble de la population, et en particulier les personnes les plus fragiles.

L’ARS BFC et l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé renforcent leur collaboration

L’ARS Bourgogne-Franche-Comté et l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) ont officialisé le 16 décembre 2025 un cadre commun de collaboration à Dijon, en marge d’une journée d’échange. A l’ordre du jour ? bon usage du médicament, impact environnemental, innovation et recherche…

Un nouveau centre médico-psychologique installé à Besançon

VIDEO • Ouvert depuis le mois de septembre 2025, le centre médico-psychologique Jules Verne située rue Gisèle Halimi dans le quartier du pôle Viotte à Besançon, a officiellement été inauguré ce 17 décembre. L’occasion de rencontrer les différents acteurs du centre et de découvrir leurs nouveaux locaux.

Haute-Saône : fermeture administrative pour le restaurant Frety’s Food à Fretigney-et-Velloreille

Le service de la protection sanitaire des consommateurs de la direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP) a procédé, vendredi 5 décembre 2025, à un contrôle sanitaire du restaurant rapide Frety’s Food, situé à Fretigney-et-Velloreille.

Une équipe dijonnaise met au jour un nouveau mécanisme impliqué dans les troubles du neurodéveloppement

Une avancée scientifique majeure a été annoncée ce jeudi 11 décembre par l’Université Bourgogne Europe. Les chercheurs de l’équipe GAD (Genetics of rAre Diseases) du laboratoire CTM, Unité Mixte de Recherche 1231 associant l’Université Bourgogne Europe et l’INSERM, ont identifié un mécanisme inédit impliqué dans certaines formes de troubles du neurodéveloppement. Ces travaux sont menés sous la direction du Professeur Antonio Vitobello, spécialiste en génétique médicale.

Cas groupés de légionellose à Port-sur-Saône : une source possible de contamination identifiée

Les autorités sanitaires poursuivent leurs investigations après l’identification d’une source possible de contamination liée à un épisode de légionellose ayant touché Port-sur-Saône entre août et septembre derniers, apprend-on dans un communiqué de l'ARS Bourgogne Franche-Comté ce jeudi 11 décembre.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 0.66
ciel dégagé
le 29/12 à 15h00
Vent
0.98 m/s
Pression
1022 hPa
Humidité
83 %