Depuis 2023, la Région Bourgogne-Franche-Comté mène une expérimentation dans 21 lycées situés à Dijon et Besançon pour intégrer davantage de produits locaux et bio dans la restauration scolaire. En deux ans, la part de ces produits est passée de 34 % à 43 %, malgré un contexte marqué par l’inflation. ”Manger local et bio dans les restaurants scolaires, c’est possible !”, affirme le communiqué de presse régional.
Les résultats sont d’autant plus marquants que les lycées hors expérimentation ont vu leur part de produits bio et locaux chuter de 29 % à 27 % entre 2023 et fin 2024, avant une légère remontée début 2025.
Un objectif régional ambitieux
La majorité régionale s’est fixé l’objectif de 75 % de produits locaux et/ou biologiques dans les assiettes des lycéens à l’horizon 2028, un taux supérieur à celui de la loi EGALIM (50 % de produits durables et de qualité). ”La Région est pleinement dans son rôle, en fédérant tous les acteurs de la restauration collective”, selon Marie-Guite Dufay, présidente de la Région. Elle ajoute que "l’idée est de déployer des actions qui créent du lien et qui permettent à tous d’acquérir de nouvelles compétences.”
Un levier pour l’agriculture régionale
La stratégie régionale a également pour but de bénéficier aux agriculteurs locaux, qui accèdent plus facilement aux marchés publics. ”L’expérimentation de la Région nous a permis de fournir les lycées dijonnais en viande de bœuf et de veau de notre production”, témoigne Sébastien Asdrubal, éleveur à Is-sur-Tille.
Sur les 9,5 millions d’euros alloués à l’achat de denrées pour les lycées expérimentateurs, 3,6 millions sont revenus aux producteurs locaux, dont 2,4 millions à l’agriculture biologique.

Une démarche collective et pédagogique
Cette évolution repose sur une mobilisation large : chefs de cuisine, personnels administratifs,
producteurs, élèves. Laetitia Priere, cheffe de cuisine au lycée Les Marcs d’Or à Dijon, salue l’apport du catalogue de produits mis à disposition : ”il nous permet de confectionner des menus équilibrés et variés, de valoriser nos agriculteurs locaux, et par ce biais d’éduquer ces futurs adultes à manger plus sainement.”
Le lycéen Paul-Charles, du lycée Jules Haag à Besançon, souligne quant à lui ”avoir de meilleurs produits, ça motive les élèves pour manger à la restauration scolaire et ça nous éduque à mieux nous alimenter.”
Une généralisation prévue jusqu’en 2028
Face à l’adhésion des établissements, la Région a décidé d’étendre progressivement l’expérimentation à tout le territoire. Le déploiement commencera dès septembre 2025 dans 20 lycées du nord de la région, puis se poursuivra par zones jusqu’en 2027.
Pour accompagner cette montée en charge, trois agents supplémentaires seront recrutés. Ils viendront en appui aux équipes de restauration et aux secrétaires généraux des établissements.
Des filières structurées et une logistique maîtrisée
Côté fournisseurs, les marchés ont été pensés pour favoriser les circuits courts. Les Jardins des Monts de Gy (Haute-Saône), les Cochons Bourguignons (Côte-d'Or), la Boucherie Comtoise (Besançon) ou encore la laiterie Rooh la Vache (Doubs) en sont quelques exemples.
”L’extension de l’expérimentation pour permettre aux lycéens de manger local et bio est un engagement fort de la Convention citoyenne pour le climat et la biodiversité”, souligne Frederick Le Goff Black, membre de cette assemblée consultative.