Connaissez-vous Marie-Lucie Cornillot ? Les musées des beaux-arts et du Temps explorent la carrière de cette grande dame...

Publié le 08/06/2023 - 12:04
Mis à jour le 08/06/2023 - 11:43

EXPOSITION • Première conservatrice d’un musée en province en 1946 à la vision encyclopédique des collections, Marie-Lucie Cornillot, surnommée la Grande mademoiselle, est le sujet de la nouvelle exposition du musée des beaux-arts et d’archéologie et du musée du Temps à Besançon du 9 juin au 17 septembre 2024. Retour dans le passé.

Née à Bordeaux et ayant grandi à Paris, fille d’un médecin devenu conservateur de la bibliothèque de la faculté de médecine du 6e arrondissement, Marie-Lucie Cornillot arrive à Besançon en 1934 après sa nomination à la bibliothèque. 

Diplômée du baccalauréat et d’une licence d’histoire-géographie, elle appartient à l’élite intellectuelle de son temps. Prenant rapidement la mesure de la richesse patrimoniale de sa ville d’adoption, elle soutient en 1938 une thèse à l’École du Louvre sur Luc Breton, le grand sculpteur bisontin du XVIIIe siècle. D’une part, cette thèse lui ouvre les portes du musée de Besançon qui conserve certaines œuvres du sculpteur et d’autre part elle lui permet, en mai 1941, de demander son inscription sur la liste d’aptitude des conservateurs de musées. 

En pleine seconde guerre mondiale, le conservateur en poste, Fernand Mercier (1884-1944), garde les chefs-d’œuvre du musée mis en sécurité à Sologny (Saône-et-Loire) et Marie-Lucie Cornillot, alors bibliothécaire, est chargée de surveiller les collections demeurées à Besançon. 

Peu avant la Libération, elle est habilitée officiellement à diriger un musée ; au décès de Mercier le 7 septembre 1944, elle prend aussitôt l’intérim. À la demande du maire et de la direction des Musées de France nouvellement créée, Marie-Lucie Cornillot organise en 1945 la première inspection du musée en vue de sa réouverture : elle n’est toujours pas officiellement nommée ! 

Enfin, avec le soutien de l’inspecteur des musées de province, Jean-Vergnet Ruiz (1896-1972) et de la municipalité, sa nomination en tant que conservatrice intervient en janvier 1946. L’envie de remonter à la capitale quitte définitivement l’esprit de la Grande Mademoiselle, qui renonce à ses responsabilités muséales que pour sa retraite en 1972. Conservatrice honoraire des musées, elle réside dans le quartier des Chaprais jusqu’à sa disparition en 2003, à l’âge de 98 ans. 

Une exposition dans deux musées !

Pour retracer la carrière de Marie-Lucie Cornillot, il ne faut pas moins de deux musées bisontins : le musée des beaux-arts dont elle a été conservatrice et le musée du Temps, pour lequel elle a travaillé dans le but d’en faire un lieu exclusivement patrimonial et muséal. En 1946, Marie-Lucie Cornillot, secondée par Pierre Mesnage, professeur puis directeur de l’Institut de chronométrie de Besançon. conduit le projet d’un musée d’horlogerie.

Au musée des beaux-arts, l’exposition consacré à cette Grande mademoiselle est divisée en cinq sections : la première intitulée ”Une adoption bisontine”, la deuxième appelée ”Façonner le musée”, la troisième nommée ”Marie-Lucie Cornillot and co.”, la quatrième ”Conserver, enrichir et faire briller les collections”, et la cinquième ”Exposer à un rythme effréné”.

Au musée du Temps, l’exposition se poursuit à travers quatre sections : la première appelée ”Investir le palais Granvelle”, la deuxième intitulée ”Vers un musée d’histoire régionale”, la troisième au sujet de ”1969 : l’aboutissement de 20 années de mobilisation au service du musée et du palais Granvelle”, la quatrième nommée ”La longue genèse du musée d’horlogerie de Besançon”.

Au cours de cette grande exposition pour cette grande mademoiselle, les visiteurs découvrent de nombreux documents, photos, affiches, lettres et courriers officiels, mais aussi des oeuvres d’art l’occasion de voyager dans le temps et se rappeler d’autres moeurs et la place des femmes dans la société avec toujours ce fil rouge : Marie-Lucie Cornillot, combattive, comme lui avait dit son frère aîné Pierre, avant de mourir : ”et surtout, sois combattive, ne te laisse pas marcher sur les pieds.”

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