Les cinq protagonistes mis en cause dans ce dossier sont poursuivis pour "tentative de meurtre en bande organisée et association de malfaiteurs", a précisé lors d'une conférence de presse Paul-Edouard Lallois. Ils sont suspectés d'avoir été recrutés sur les réseaux sociaux par un commanditaire pour exécuter un contrat dans le cadre d'un trafic de drogue. Leur victime, un homme de 24 ans, a été visé par au moins deux coups de feu dimanche soir sur le parking de l'immeuble où il réside, à Montbéliard. Il a été blessé à l'épaule, mais ses jours ne sont pas en danger.
Dans ce genre de dossier, a rappelé le procureur, il est courant que l'un des membres du commando soit chargé de conduire la voiture, qu'un autre tire, et qu'un troisième filme la scène afin d'attester auprès des donneurs d'ordre que le contrat a bien été exécuté. En l'occurrence cependant, les enquêteurs n'ont pas encore éclairci qui a fait quoi - et en particulier quel rôle était dévolu aux deux adolescents.
Une "main d'oeuvre désinvolte"
L'un d'eux était connu de la justice pour détention d'arme et de munitions (en l'occurrence un pistolet automatique 9 mm), et s'était échappé en novembre d'un centre éducatif fermé (CEF) en Centre-Val-de-Loire. Il a été écroué. L'autre, qui n'a aucune mention à son casier, a été placé sous contrôle judiciaire.
Les adolescents se sont laissé recruter dans ce dossier comme une "main d'oeuvre complètement désinvolte", a commenté M. Lallois. Ils encourent 20 ans d'emprisonnement, mais "risquent surtout de voir leur espérance de vie réduite", a ajouté le magistrat, en référence à la multiplication des règlements de compte meurtriers dans le milieu du trafic de drogue.
Les trois majeurs, âgés d'une vingtaine d'années, ont plusieurs mentions à leur casier judiciaire, notamment dans le cadre d'affaires de stupéfiants.
(AFP)


