Faux avis de disparitions en France: de l'art pour "interpeller sur la désespérance sociale"

Publié le 23/10/2014 - 11:38
Mis à jour le 23/10/2014 - 11:38

De faux avis de disparitions placardés dans une vingtaine de villes en France ces dernières semaines étaient une performance artistique pour « interpeller sur la désespérance sociale« , a révélé l’un des artistes à l’origine du projet.

C'était un "outil artistique en forme de cri d'alarme (...) pour troubler les villes qui ne sont plus qu'une bande passante où il n'y a plus d'émotions en commun", a dit Nicolas Turon, du collectif d'artistes Boijeot-Renauld-Turon.
Le trio avait inventé ce projet sur une demande des Centres nationaux des arts de la rue (Cnar), coordonnés par Jean-Marie Songy, directeur du festival international de théâtre de rue d'Aurillac et directeur artistique des Furies de Châlons-en-Champagne, a-t-il ajouté.
"Nous trois, personnellement, n'avons pas posé d'affichettes, mais il y a eu une centaine de citoyens" qui ont joué les colleurs d'affiches à travers toute la France, a précisé M. Turon.
"Disparue le 21 septembre 2014: Aurélie Schmitt, 25 ans, yeux verts, cheveux blonds, maquilleuse. Aperçue pour la dernière fois à Nouilly (57)", pouvait-on lire par exemple sur l'une de ces affiches, systématiquement ornées de photos de la personne décrite, avec toujours un même numéro de téléphone portable, qui renvoyait à un répondeur.
"Administratrice", "chargée de production" ou "technicien lumière": les professions des "disparus" renvoyaient toutes au milieu des intermittents du spectacle, ce qui a permis de subodorer rapidement une démarche artistique.

Des proches de personnes réellement disparues indignés

La CGT spectacle, fer de lance de la lutte des intermittents, avait pris soin de nier tout lien avec cette opération, dans un communiqué diffusé il y a quelques jours: "La CGT spectacle n'est pas à l'origine de cet acte. Ce n'est pas une initiative de la CGT, sinon, nous l'aurions fait savoir".
Plusieurs associations et proches de personnes réellement disparues, interrogés par des médias, avaient été indignés par cette action risquant, selon eux, de décrédibiliser les avis de recherche authentiques.
A Niort, une enquête policière a même été ouverte pour "atteinte à l'image et à la vie privée, atteinte à la représentation d'une personne, affichage sur équipement et matériel de signalisation routier, et dénonciation mensongère de crimes et délits entraînant des recherches inutiles".
La ville de Niort est allée jusqu'à porter plainte, mais le parquet pourrait classer l'affaire sans suite.
"L'utilisation du phénomène de la disparition peut avoir blessé les
personnes qui sont réellement dans le désarroi de la perte de vue de proches. Mais Boijeot-Renauld-Turon, ressentant plus largement cet état d'abandon (...), ont fait le choix de recourir aux mêmes procédés d'appel collectif à un secours demandé", pour questionner "nos inactions permanentes ou nos acceptations inconscientes" face aux "disparitions sociales", selon un communiqué des Cnar publié mercredi.

(Source AFP)
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