"Friche", "moche"... À Besançon, on laisse la nature reprendre quelques uns de ses droits... pourquoi ?

Publié le 29/07/2025 - 08:30
Mis à jour le 29/07/2025 - 13:48

Depuis quelques années, Besançon observe la multiplication d’herbes sauvages qui poussent librement au bord des trottoirs et dans les parcs, particulièrement en été. Ce mardi 29 juillet 2025, nous avons interrogé Fabienne Brauchli, adjointe à la maire, en charge de la transition écologique, des espaces verts et de la biodiversité, sur la politique de la ville. 

Fabienne Brauchli explique que la décision de laisser pousser les herbes sauvages, bien que pouvant sembler négligé, est en réalité le résultat d’une réflexion approfondie, s’inscrivant dans un projet de longue haleine, engagé depuis plus de 15 ans.

Une dynamique amorcée par Anne Vignot ?

Fabienne Brauchli souligne d’abord que Besançon est une ville engagée pour ses espaces verts depuis longtemps. Depuis les années 2000, la municipalité a banni les pesticides de l’espace public, "pour maintenir un équilibre entre la gestion de la biodiversité et la protection des pollinisateurs". En 2018, Besançon a été reconnue comme capitale française de la biodiversité pour ses efforts en matière d’espaces verts.

Elle précise néanmoins que cette politique s’est "largement intensifiée depuis le début de notre mandat mais aussi lors du mandat précédent". Lorsqu’Anne Vignot était adjointe au maire, un engagement particulier avait déjà été pris, avec l’organisation des premières "Assises nationales des insectes pollinisateurs". Depuis 2020, les initiatives se sont multipliées, avec des objectifs plus ambitieux : "on s’est engagé à planter 1.000 arbres par an dans la ville".

La gestion différenciée

La gestion différenciée, tout comme d’autres politiques municipales de protection de la biodiversité, est pour Fabienne Brauchli une "question de survie". Elle explique qu’auparavant, "on forçait la nature à apporter du fleurissement tout au long de l’année coûte que coûte", mais que ce n’est plus une option.

Cette méthode de différenciation établit des zones, dont certaines sont complètement tondues, dans les lieux de passage ou autour des aires de jeux, tandis que d’autres sont laissées à l’état sauvage, "sans même faucher du tout ou à la fin de l’été" : les zones refuges, les bords de haies, les fonds de pelouse dans les squares…

© Salomé Fabre

Cette politique se base sur des faits précis : l’herbe haute contribue entre autres à ombrager le sol, réduisant ainsi l’évaporation et évitant le dessèchement, ce qui permet de maintenir les espaces verts durant les périodes de canicule. Cela favorise également le développement d’autres espèces, entraînant un "enrichissement de la diversité floristique" et offrant refuge aux pollinisateurs ainsi qu’à de petits animaux comme les hérissons, les grenouilles et les oiseaux nicheurs au sol.

Fabienne Brauchli souligne : "on a une responsabilité en tant que municipalité par rapport à notre milieu naturel, qui passe par la protection des pollinisateurs, l’entretien des espaces verts et la lutte contre les îlots de chaleur". Elle précise que la gestion différenciée est essentielle pour atteindre ces objectifs, même si les résultats se feront sentir "sur plusieurs années et sur plusieurs mandats".

Des réactions mitigées, des réunions publiques pour expliquer

Ce sujet suscite des réactions variées au sein de la population bisontine. Certains critiquent ce "laisser-faire" de la part de la mairie. Fabienne Brauchli admet que "certains trouvent que c’est moche, disent que Besançon devient une friche… Je les comprends parce que quand on ne saisit pas l’intérêt, on peut ne pas aimer". Pour remédier à cela, la municipalité organise des réunions publiques avec des jardiniers pour expliquer l’importance de laisser pousser les plantes sauvages.

Aujourd’hui, au lieu de planter 250.000 fleurs par an, qui devaient être replantées chaque saison, la mairie privilégie désormais 50.000 plantations d’espèces plus résistantes, nécessitant moins d’arrosage. "Aujourd’hui, il y a des arrêtés préfectoraux de restriction d’eau qui s’imposent à nous (…) pour la même surface, on a plus besoin de faire du gâchis, et ça donne le même effet : la ville est toujours fleurie, colorée…"

© Salomé Fabre

Elle indique que les jardiniers municipaux eux aussi ont dû s'adapter : "certains me disaient qu'au début ils avaient du mal, mais qu'aujourd'hui ils se sentent utile, en plus de contribuer à rendre la ville jolie". Fabienne Brauchli conclut : "Aujourd’hui, on essaie de faire en sorte que la ville soit respirable, agréable à vivre au niveau des températures mais aussi agréable à regarder !".

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