La marque Jennyfer en liquidation judiciaire, un millier d'emplois menacés

Publié le 02/05/2025 - 10:17
Mis à jour le 02/05/2025 - 10:39

La crise des enseignes de prêt-à-porter continue: la marque tournée vers les jeunes adolescentes Jennyfer, sortie d'une période de redressement judiciaire en 2024, a finalement été placée mercredi 30 avril 2025 en liquidation judiciaire. À Besançon, une boutique est ouverte à la galerie Chateaufarine.

"L'explosion des coûts, la baisse du pouvoir d’achat, les mutations du marché textile et une concurrence internationale toujours plus agressive ont rendu son modèle économique intenable", a indiqué mercredi la direction à l'AFP, précisant que l'enseigne emploie 999 salariés. "Notre pensée profonde et sincère va à l'ensemble des équipes mobilisées depuis des années avec passion, créativité et engagement", a-t-elle ajouté. 

Le tribunal de commerce de Bobigny a prononcé mercredi la liquidation judiciaire avec poursuite des activités jusqu'au 28 mai. À cette date seront examinées les éventuelles offres de repreneurs de l'enseigne. "On espère que l’homme providentiel va sortir du bois pour reprendre la société", a déclaré auprès de l'AFP l'avocat des représentants du personnel, Stéphane Ducrocq.

Une "catastrophe sociale"

D'après un communiqué mercredi de la CGT Services, "les salariés ont été mis au courant de la situation" dans la matinée. Le syndicat déplore que "la direction, avec la complicité de l'Etat, va supprimer les 999 emplois de l’entreprise". Pour le syndicat, l'Etat aurait dû "garantir une vigilance" à la suite de plans sociaux successifs. "Cette annonce violente et brutale plonge les salariés dans une situation très précaire", juge le syndicat.

La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a dénoncé mercredi "une catastrophe sociale", avec "des femmes (...) principalement concernées", et voit, "dans le prêt-à-porter, une absence totale de réflexion stratégique sur la situation économique".

Le "nouvel actionnaire" n'a pas pu sauver la marque

L'enseigne fondée en 1984 comptait mi-2024 220 magasins en France et 80 à l'international, notamment en Belgique, et revendique environ 250 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel.

Tombée en redressement judiciaire en juin 2023 en raison de l'"augmentation soudaine des coûts cumulée à une inflation galopante", elle avait annoncé en sortir il y a moins d'un an, annonçant "un investissement initial de 15 millions d'euros" et "l'arrivée d'un nouvel actionnaire".

Un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) était intervenu entre temps, menant à la suppression de 75 postes (60 au siège et 15 dans les entrepôts) sans fermeture de magasins. L'entreprise avait un temps essayé de se relancer via une nouvelle identité de marque, "Don't Call Me Jennyfer", qui n'avait pas prise auprès des clients. Elle était finalement revenue en 2024 à son nom historique, Jennyfer.

Son nouveau directeur général, Yann Pasco, avait déclaré en avril 2024 vouloir "préserver l'ADN de Jennyfer", qui a "15% de part de marché sur les 10-14 ans" mais aussi "élargir la cible de clientèle" en se positionnant sur les 15-19 ans et les 20-24 ans.

Crise du secteur

Une violente crise frappe le prêt-à-porter en France depuis plusieurs années. La marque de mode néerlandaise C&A, implantée en France depuis plus de 50 ans et qui restructure depuis plusieurs années son parc de magasins, a annoncé mi-mars un nouveau plan menaçant plus de 300 emplois. Camaïeu, Kookaï, Gap France, André, San Marina, Minelli, Pimkie, Comptoir des Cotonniers, Princesse Tam Tam, IKKS, Kaporal: nombreuses sont les marques qui ont fait les frais de cette tourmente.

Elle a été fatale à certaines, qui ont été liquidées, comme Camaïeu en septembre 2022, avec le licenciement de 2.100 salariés qui avait fortement marqué les esprits. Les marques ont souffert d'un cocktail détonant: pandémie, inflation, hausse des prix de l'énergie, des matières premières, des loyers et des salaires ou encore concurrence de la seconde main.

Dernièrement, le développement de "l'hyper fast-fashion", dont le site Shein est le symbole, a continué de menacer le modèle économique des enseignes plus anciennes bon marché. Cette mode éphémère aux très bas prix et aux collections renouvelées très fréquemment, grignote chaque jour un peu plus des parts de marché en France.

Si bien que le gouvernement souhaite mieux contrôler son expansion: il a proposé mardi la mise en place de "frais de gestion" d'un faible montant sur chaque petit colis entrant en Europe, dont ceux venus d'Asie.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Economie

La Bourgogne-Franche-Comté, région la plus touchée par la vulnérabilité énergétique

Selon une étude de l’Insee Bourgogne-Franche-Comté, 295.000 ménages de la région doivent consacrer plus de 9,2 % de leur revenu disponible pour maintenir un confort thermique standard dans leur logement. Cela représente 24 % des ménages, un taux bien supérieur à la moyenne nationale de 17,4 %. ”La Bourgogne-Franche-Comté est la région la plus touchée par la vulnérabilité énergétique liée au logement”, souligne le rapport de l’Insee BFC.

Cap vers l’emploi à Besançon : plus de 3.850 visiteurs pour la 4e édition

La quatrième édition du salon Cap vers l’emploi s’est tenue ce jeudi 18 septembre au parc des expositions Micropolis à Besançon. Organisé par Grand Besançon Métropole avec le soutien du Département du Doubs, l’événement a réuni plus de 3.850 personnes venues à la rencontre des 143 entreprises, institutions et cabinets de recrutement présents. Au total, plus de 1.000 offres d’emploi étaient proposées.

À Besançon, le concours Talents des Cités valorise l’énergie entrepreneuriale des quartiers

Le 11 septembre dernier, l’édition locale du concours Talents des Cité a récompensé plusieurs entrepreneurs issus des quartiers prioritaires de Besançon et de ses environs à la préfecture du Doubs. Créativité, engagement et persévérances ont ainsi été mis à l’honneur en présence du préfet du Doubs Rémi Bastille et de la maire de Besançon, Anne Vignot. 

La Rochère fête ses 550 ans avec un verre signé matali crasset

Installée à Passavant, en Haute-Saône, la verrerie La Rochère célèbre en 2025 ses 550 ans d’existence. À cette occasion, la plus ancienne verrerie encore en activité en Europe s’associe à la designeuse matali crasset pour créer un gobelet emblématique. Celui-ci met en lumière la goutte d’eau, élément central du projet.

Nouvelles offres shopping à la Galerie Chateaufarine !

Quoi de 9 ? La Galerie Chateaufarine continue d’évoluer et d’enrichir son offre pour surprendre les Bisontins. Deux nouvelles enseignes – Kiko Milano (ouverture le 13 septembre) et Kraft (ouverture prévue le 20 septembre) vont apporter un vent de fraîcheur à l’expérience shopping. Une troisième enseigne d’accessoires nommée Balaboosté verra le jour mi-octobre. Et ce n’est pas tout : en fin d’année, les visiteurs pourront découvrir le nouveau visage de leur Intermarché, fraîchement transformé. Un hypermarché repensé pour rendre les courses du quotidien encore plus simples, modernes et agréables ! 

WEMA, nouveau nom de l’expertise comptable, du conseil et de l’audit

PUBLI-INFO • WEMA est un cabinet indépendant d'expertise comptable, de conseil et d'audit en Alsace. Ce nom est maintenant largement présent en Bourgogne et Franche-Comté grâce à son rapprochement avec ACTIS. Découvrez ce groupe et son offre de service  aux entreprises, mais pas que...

Jurisprudence relative aux congés payés : le sénateur Olivier Rietmann écrit au Premier ministre

À la suite de la décision de la Cour de Cassation relative à la récupération de congés payés durant un arrêt maladie, le sénateur de la Haute-Saône, président de la délégation aux entreprises, Olivier Rietmann, a écrit au Premier ministre le 12 septembre dernier pour alerter sur les dangers économiques de la nouvelle législation. 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 16.61
ciel dégagé
le 19/09 à 09h00
Vent
0.62 m/s
Pression
1026 hPa
Humidité
89 %