Traversée par le Suzon - qui alimente une partie de l'agglomération dijonnaise en eau potable depuis le XIXe siècle -, cette forêt, dense par endroits, est constituée de pelouses calcaires, de prairies, de falaises, mais aussi de marais tufeux. Sur le plan de la faune et de la flore, elle abrite près de 70 espèces rares, dont 18 espèces de chauve-souris sur les 34 présentes en France. "Le Val Suzon a notamment pour caractéristique, sur le plan environnemental, de présenter des contrastes très forts de microclimats, d'où une grande richesse", a déclaré Albert Maillet, directeur des forêts et des risques naturels à l'Office national des forêts (ONF). "Il y a aussi une interaction entre la forêt et l'eau particulièrement marquée. C'est une forêt très documentée sur son occupation humaine depuis environ 6.000 ans grâce à une série d'études universitaires", a ajouté M. Maillet. Site classé comme réserve naturelle régionale et zone Natura 2000, le Val Suzon est la cinquième forêt en France à obtenir le label Forêt d'exception après Fontainebleau, Verdun, la Grande Chartreuse et Rouen.
19 forêts françaises candidates à ce label
Pour le géographe Paul Arnould, président du comité national d'orientation Forêt d'exception, si le Val Suzon n'a pas "l'aura nationale" des quatre premières forêts labellisées, elle détient toutefois "une gamme d'atouts très forte". "Les forêts d'exception ont pour vocation à servir de modèle pour irriguer toutes les forêts domaniales", a poursuivi M. Arnould, en ajoutant que ce label devait aussi "s'articuler avec les démarches européennes et internationales" telles que le récent classement des climats de Bourgogne au Patrimoine mondial de l'Unesco. La présidente PS de la région Bourgogne-Franche-Comté, Marie-Guite Dufay, a pour sa part estimé que le Val Suzon n'était "pas un lieu ordinaire", mais "un lieu de richesses et d'idées au service de notre nature". Au total, 19 forêts françaises sont candidates à ce label.