Exposition Zoospective : des chimères à la Citadelle

Publié le 13/05/2018 - 12:31
Mis à jour le 14/05/2018 - 17:36

Jusqu’au 15 juillet 2018, la Citadelle de Besançon accueille l’exposition de Mauro Corda sur la sculpture animalière. Entre chimères fantasques et froides réalités, la soixantaine d’œuvres s’adresse aussi bien à des curieux avides d’animaux mythiques qu’à un public averti, ouvert aux problématiques de nos amis les bêtes…

On appelle ces bêtes des "chimères", des croisements provoqués par la main de l'Homme. Girafe-cerf, ours-morse, gorille-taureau, hyène porc-épic… A la Citadelle, où les animaux sont pourtant exotiques, ceux de Corda sont loin de passer inaperçus. Comme cette autruche-girafe de trois mètres, ou ce gorille-taureau qui se prélasse dans l'enclos des émeus. Par le bronze, le fer ou le plâtre, le sculpteur fait découvrir à son public de fantastiques animaux, seuls fruits de l'imagination humaine.

Une amusante étrangeté

A travers ces œuvres, Maura Corda se projette dans un inconnu "étrange", entre le bizarre et le drôle. Tantôt loufoques, tantôt douces, tantôt féroces et tantôt sauvages, ces créatures provoquent la réaction. Certaines impressionnent, d'autres font sourires. Elles nous plongent dans une réalité différente de celle qu'on connaît. Une réalité qui n'a pas l'air si lointaine, pas si difficile à atteindre ; et pourtant, une réalité si bizarre, si étrange, qu'on a du mal à la concevoir. Elle oscille entre le réalisme et l'impossible, mêlant malaise et amusement innocent. 

Entre bioéthique et environnement

Et c'est par ce sentiment de malaise que Corda tente de transmettre un message d'alerte et de prudence. "Et si ces bêtes se mettaient à exister, par la main de l'Homme ?" se demande invariablement le visiteur. "Voilà", lui répond le sculpteur, "voit ce qui peut être". Corda ne porte pas de jugement, il laisse l'observateur se faire son idée ; mais il pose la question du "Jusqu'où faut-il aller?" Certes, une girafe avec des bois de cerf peut paraître amusante ; mais si la science peut transformer la nature, faut-il nécessairement qu'elle le fasse ?

Une problématique d'actualité

Un livret de l'exposition présente ainsi les "chimères" crées par l'Homme : comme la "poule pékin", à laquelle les chercheurs ont rajouté des plumes aux pattes ; la "carpe Koï" dont les couleurs et motifs chatoyants sont le fruit de l'intervention humaine ; ou encore le "canard parapluie", canard à la forme drôle et incapable de voler. D'autres chimères de ce type, et même plus modifiées encore, peuvent être créées ; mais faut-il qu'elles voient le jour ? 

Corda en profite également pour dénoncer dans l'un de ses œuvres les plus récentes, "les suricates mazoutés", l'impact de l'Homme sur l'environnement. Mais malgré ces thèmes lourds qu'il aborde, le sculpteur reste à la portée d'enfants ou d'amoureux d'animaux, qui se plairont à admirer simplement les œuvres.

Un brin de mythologie

Les amoureux de mythologie - d'où proviennent ces fameuses chimères (le sphinx, le minotaure, la licorne, l'hippogriffe…) – seront heureux d'apprendre la thématique proposée par le musée de la Citadelle : l'exposition est disposée en "labyrinthe" et suit un "fil d'Ariane" via son livret de jeux annexes, pour que l'on s'y sente tel Thésée face au minotaure. Les plus curieux pourront ainsi y découvrir quelques secrets de la mythologie...  Même si le jeu le plus amusant de l'exposition reste encore le fait de deviner quels animaux ont été mélangés pour donner telle ou telle sculpture !

Infos +

  • Du 1er avril au 15 juillet 2018
  • Tarifs exposition : 5 euros / 3 euros réduit / gratuit pour les moins de 8 ans
  • 99 Rue des Fusillés de la Résistance, 25000 Besançon
Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Culture

Une statue à l’effigie de Jenny d’Héricourt se dressera bientôt place de la Révolution

Après Henriette de Crans et Colette, c’est désormais au tour de Jenny d’Héricourt d’être mise à l’honneur par la Ville de Besançon pour la représentation des femmes dans l’espace public. Une statue à l’effigie de l’écrivaine féministe révolutionnaire prendra place dans la capitale comtoise début mars 2025.

Appel à volontaires pour une conférence théâtralisée sur Jenny d’Héricourt à Besançon

L'arÊTE est à la recherche de volontaires pour une nouvelle co-création autour de la conférence théâtralisée n°2 "Jenny d'Héricourt, la femme affranchie", mettant en voix Jenny d'Héricourt, écrivaine, féministe et révolutionnaire franc-comtoise à l’occasion de la Journée internationale de lutte pour le droit des femmes en mars 2025.

Festival Drôlement Bien : encore 18.000 spectateurs cette année, une prochaine édition en 2026 ?

Une trentaine de spectacles, des séances de ciné pour revoir des classiques, des artistes auprès des publics empêchés… La troisième édition du festival d’humour Drôlement Bien a, cette année encore, séduit les Bisontines et les Bisontins et au-délà ! 18.000 personnes ont profité de l’évènement du 16 au 19 janvier 2025.

Les expos du Frac sortent des murs et des mallettes qui voyagent pour ”démocratiser” l’art contemporain en Franche-Comté

Chaque année, le Frac organise des expositions hors les murs : dans des écoles, des collèges, des lycées, en dialogue avec des associations culturelles, dans le cadre de festivals... Afin de proposer aux publics de découvrir sa collection, il vient au plus près des habitants, sur l’ensemble de la Franche-Comté jusqu’en mars 2025. Parmi les autres propositions faites aux publics figurent le Satellite, un camion aménagé en galerie d’art, et Les Mallettes, dispositifs qui offre à une classe la possibilité d’emprunter une œuvre. Au même titre que les expositions en région ou L’École des Médiateurs, ils sont les symboles de l’engagement du Frac en faveur de la démocratisation de l’art de notre temps.

Un fait divers de maCommune.info s’invite au Jamel Comedy club

INSOLITE • La troisième édition du festival Drôlement Bien s’est ouverte jeudi 16 janvier 2025 avec le spectacle du Jamel comedy club. Au cours de la soirée, l’actualité bisontine a d’ailleurs inspiré le maître de cérémonie Jamel Debbouze qui n’a pas manqué de citer l’un des articles de maCommune.info pour s’adonner à quelques plaisanteries. 

Festival Drôlement Bien… c’est parti !

Après une deuxième édition accueillant plus de 18.000 spectatrices et spectateurs en 2024, le festival Drôlement Bien, premier festival d’humour de France, démarre ce jeudi 16 janvier à Besançon sur les chapeaux de roue avec des artistes très attendus. Ce mercredi soir l’équipe du festival et son fondateur Hamid Asseila, ont lancé officiellement la troisième édition au Casino Joa entourés de leurs partenaires et de la maire de Besançon, Anne Vignot. 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 5.89
peu nuageux
le 26/01 à 12h00
Vent
3.46 m/s
Pression
1015 hPa
Humidité
70 %