L’intersyndicale alerte sur la précarité des femmes et appelle à la mobilisation le 8 mars à Besançon

Dans le cadre de la journée du droits des femmes le 8 mars 2024, l’intersyndicale lance un appel à mobilisation place des Droits de l’Homme à Besançon à 15h00. Une prise de parole se fera dès 15h40, heure où les femmes sont appelées à arrêter de travailler afin de marquer l’écart de salaire avec les hommes. Lors de cette mobilisation, la place sera symboliquement rebaptisée "Place des droits des Femmes"…

© Hélène Loget

L’intersyndical a souhaité aborder quatre points clés lors de la conférence de presse concernant la condition des femmes : les salaires, les retraites, la carrière et la précarité…

Les salaires

"Les inégalités au travail perdurent. Selon l’Insee, l’écart moyen entre les salaires des hommes et des femmes est de 24 % (soit un quart de salaire en moins)", explique Denis Cerveaux, secrétaire régional CFDT Bourgogne-Franche-Comté qui poursuit : "C’est pourquoi, nous appelons à la mobilisation le 8 mars à 15h40. À partir de cette heure-là, les femmes travaillent bénévolement chaque jour…"

Autre point relevé par le secrétaire : le niveau d’étude des femmes qui est "très souvent" plus élevé que celui des hommes… "Seulement 39 % d’entre elles occupent un emploi de cadre", précise-t-il en ajoutant que les métiers à prédominance féminine sont "mal rémunérés".

Les retraites

Danielle Gouffon, secrétaire générale CGT des Territoriaux de Besançon, dresse un triste constat (tiré du rapport 2024 du Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes) : "Les retraites des femmes sont inférieures de 40 % à celle des hommes" même si ces dernières la prennent plus tard qu’eux… Nombreuses sont celles à "subir une décote du fait de carrière plus courte ou incomplète" et ont donc des pensions plus faibles. En moyenne, elles touchent "909 euros nets"…

La carrière

Amélie Lapprand, co-secrétaire départemental FSU-Snipp (pour le 1er degré), tient à préciser que "70 % des emplois non-titularisés sont occupés par des femmes" dans la fonction publique. C’est pourquoi le syndicat demande une titularisation des femmes afin de leur permettre une possibilité d’évolution de carrière. La co-secrétaire demande également une "revalorisation des métiers dits féminins" tels que "l’aide à la personne, la santé para-médicale, l’enseignement…" Ainsi que "le dégel du point d’indice" (À noter : lorsqu’une prime est accordée, elle n’est pas prise en compte sur le calcul des retraites…).

Le FSU indique que "les hommes touchent 33% de primes en plus que les femmes pour le premier degré". Comment expliquer cela ? "Davantage de famille monoparentale" et "un manque de temps et de moyens" pour effectuer ces heures supplémentaires.

La précarité

Les femmes sont davantage impactées par la précarité suite à une multitude de facteurs, précise Laurence Mathioly, de l'Union syndicale Solidaires 25. On note un écart de 15 % entre la rémunération des femmes et des hommes dans le privé. "Deux fois plus de femmes que d’hommes qui sont au SMIC", précise Laurence.

Le rôle social semblerait également avoir une forte incidence sur la précarité des femmes avec des temps partiels pour "répondre aux besoins de la famille", nous précise le syndicat qui précise que la situation peut également s’aggraver en cas de séparation avec le conjoint. Une précarité "monoparentale" concerne donc "9 fois sur 10" les femmes.

Tous ces éléments combinés ont un "impact sur la santé des femmes", indique le syndicat qui déplore "une mauvaise alimentation" ou encore "des pathologies diagnostiquées parfois trop tard"…

La parole des femmes et le rôle des syndicats

Si le 8 mars est un jour de lutte pour l’intersyndicale, elle rappelle que les femmes et les minorités de genre doivent se faire entendre notamment lors de harcèlement. "Rappelons que l’inspection du travail et la médecine du travail peuvent être saisies". L’employeur qui a vent de tels agissements peut également "sanctionner sans jugement de justice", souligne l’intersyndicale qui déplore peu d’actions.

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