83 vaches abattues à Pouilley-Français : LFI dénonce une “stratégie sanitaire dépassée et destructrice”

Suite à la décision du juge des référés du tribunal administratif de Besançon qui a rejeté la requête déposée par le Syndicat des usagers de la justice (SUJ), agissant pour le compte d’un exploitant agricole de Pouilley-Français, 83 vaches ont été abattues ce 2 décembre 2025 en raison d’un cas confirmé de dermatose nodulaire contagieuse. Ce même jour, de nombreux agriculteurs s’étaient réunis pour s’opposer à cette décision. La France Insoumise du Doubs a souhaité réagir.

Séverine Véziès © Alexane Alfaro

"La seule réponse du gouvernement Macron-Lecornu fut, une nouvelle fois, la répression : tirs de LBD, usage massif de gaz lacrymogènes, et déploiement de 175 gendarmes, alors même que le tribunal administratif ne s'était pas encore prononcé sur le référé déposé en urgence", déplore LFI.

"Ces méthodes sont intolérables et illustrent cette même politique violente de maintien de l'ordre qui depuis 2017 est systématiquement déployée à l'encontre des opposant(e)s", souligne le parti qui dénonce une "stratégie sanitaire dépassée et destructrice" : "Au-delà du traitement indigne réservé aux manifestant(e)s, cet épisode met en lumière les limites profondes des protocoles sanitaires actuellement en vigueur".

LFI rappelle qu’une alerte avait été donnée le 4 novembre dernier par la députée insoumise du Tarn, Karen Erodi sur les conséquences de la stratégie d'éradication fondée sur l'abattage total des troupeaux.

Une déconnexion des réalités du terrain ?

Pour les Insoumis, il est clair que ces situations démontrent "l’échec d'une méthode centralisée", "autoritaire" et "déconnectée des réalités du terrain". De plus, selon eux, cette gestion sanitaire démontre également "un mépris pour la condition animale" : "Dans la logique libérale productiviste, ces troupeaux ne sont que des marchandises qu'ils suffiraient d'éradiquer et de jeter à la benne pour régler le problème".

LFI rappelle que la Confédération paysanne dénonce depuis longtemps le classement actuel de la DNC dans la réglementation européenne, qui entraine "des contraintes disproportionnées sur la circulation animale dans les zones touchées", "L'obligation d'abattage total dans les troupeaux contaminés" et "des conséquences humaines et patrimoniales dévastatrices".

Quid des réactions politiques ?

"Le préfet du Doubs affirme soutenir l'exploitation touchée. Mais les mots ne suffisent plus. Quant à la ministre de l'Agriculture Annie Genevard, originaire du Doubs, c'est silence radio ! Quant au député macroniste Laurent Croizier, la députée RN Géraldine Grangier et le député Ciottiste Mathieu Bloch, leurs votes en faveur de l'agrobusiness prouvent que leur soutien affiché dans des postes Facebook lapidaires relève de l’imposture", précise LFI qui demande au gouvernement d'agir au niveau européen pour "obtenir une révision du classement de la DNC", afin que les mesures sanitaires soient "réellement adaptées aux réalités du terrain, tant sanitaires qu'économiques et humaines".

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