13 ans de réclusion criminelle pour avoir étouffé sa fille de 4 ans en 2012

Publié le 01/07/2017 - 10:07
Mis à jour le 15/04/2019 - 16:15

Pour la protéger d’éventuels abus sexuels, Stella Bruckner a étouffé sa fille de 4 ans avec un oreiller: elle a été condamnée vendredi à 13 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises du Doubs.

 © Alexane Alfaro
© Alexane Alfaro

Apathique et gonflée par une prise abondante d'anxiolytiques, l'accusée de 44 ans a peiné pendant trois jours de procès à expliquer pourquoi elle avait étouffé sa fille. La cour a retenu l'altération du discernement de cette femme qui enchaîne depuis de nombreuses années les hospitalisations périodiques en psychiatrie.

 Cette mère violée et abusée sexuellement à de multiples reprises, notamment par son propre père, "craignait de manière obsessionnelle que sa fille soit victime des même actes" et se sentait "incapable de la protéger", selon les experts. L'avocate générale, Margaret Parietti, a requis 15 ans d'emprisonnement.

 Selon elle, les parents de l'enfant ont rencontré des difficultés à partir de sa naissance, le père était parti. "Élisa était gênante, elle était un problème" pour la vie du couple, qui s'est remis ensemble après son décès.

Le soir du 12 août 2012 à Besançon, Élisa, 4 ans, était paisiblement endormie dans son lit quand sa mère lui a appliqué un oreiller sur le visage jusqu'à ce qu'elle arrête de se débattre. Quelques heures avant, elle lui avait donné un tranquillisant. "Je plaide pour un fantôme amputé psychiquement", a dit Me Jérôme Pichoff, l'avocat de cette femme "bousillée gamine, cassée à l'âge adulte".

 "Dans sa logique, on échappe pas au viol. Pour elle c'était une fatalité: sa fille sera violée, aujourd'hui ou demain", a-t-il expliqué, soulignant la "folie" d'un acte "irrationnel", "aussi soudain qu'incompréhensible". Et l'avocat de pointer les "responsabilités institutionnelles". Malgré plusieurs signalements des services sociaux, le juge des enfants avait ordonné une simple "mesure d'assistance éducative".

 La mère, qui entendait des voix, avait pourtant elle-même demandé le placement de l'enfant en 2010, s'estimant "dangereuse" pour sa fille. "Victime et auteur d'abus sexuels", le père d'Élisa avait confié aux mêmes services sa peur de "toucher" sa fille. "Les dysfonctionnements, ils existent", reconnaît Me Catherine Roth-Muller, avocate de l'association La Voix de l'enfant, "mais ne déplaçons pas les responsabilités, la main qui a tué Élisa, c'est celle de sa mère".

(AFP)

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Justice

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