Brass-Lab : quand l’horlogerie inspire la création artistique des étudiants de l’Isba…

24H du Temps • À l’occasion de l’évènement Les 24h du Temps, qui se tiendra les 21 et 22 juin 2025 à Besançon, le musée du Temps à Besançon accueillera la restitution d’un workshop inédit intitulé "Brass-Lab", fruit d’une collaboration entre l’Institut zupérieur des Beaux-Arts (ISBA), le Fablab des fabriques et le musée.

© Gilles Picouet

Ce projet pédagogique et artistique a été initié par Gilles Picouet, enseignant en volume à l’ISBA, en partenariat avec Guillaume Bertrand, artiste et animateur du Fablab des Fabriques. Ensemble, ils ont imaginé un atelier immersif mêlant vocabulaire technique de l’horlogerie, fabrication numérique et création artistique en volume. ”Travaillant moi-même au FABLAB pour réaliser des sculptures, j’avais envie que les étudiant·es connaissent cet endroit, vraiment incroyable de possibilités nouvelles”, nous explique Gilles Picouet.

"De nouvelles façons de travailler"

Depuis le mois de mars dernier, les étudiants de l’ISBA expérimentent, dans le Fablab des pratiques de Planoise, des processus de création à partir du laiton, matériau emblématique de l’horlogerie. Le workshop reste en cours à ce jour, et les œuvres conçues seront exposées au Musée du Temps pendant Les 24h du Temps.

L’atelier invite les participants à se réapproprier le lexique mécanique horloger pour le réinvestir dans des objets sculptés à l’aide de machines à commande numérique (tour, fraisage CNC) et de techniques de fabrication additive (impression 3D). Cette approche permet une exploration croisée entre tradition industrielle locale et pratiques artistiques contemporaines. ”Ils et elles en ont tiré de nouvelles façons de travailler, avec des outils qu’ils ne connaissaient pas, parce que la plupart n’équipent pas les ateliers de l’ISBA”, poursuit Gilles Picouet.

Une approche symbolique et une approche scientifique

Le projet Brass-Lab s’inscrit également dans une démarche pédagogique visant à ouvrir les étudiant·es à d’autres champs disciplinaires, en particulier les sciences dites “dures”. Pour Gilles Picouet, ce dialogue est fondamental : ”L’une des qualités essentielles d’un·e étudiant·e en école d’art est la curiosité.”

Le partenariat avec le Fablab des Fabriques s’est avéré déterminant. Il a permis aux participants de s’initier à un nouvel environnement technologique, en intégrant des processus de fabrication innovants, tout en développant une réflexion artistique sur la matière, la temporalité et le volume.

La collaboration avec Guillaume Bertrand, dont la démarche artistique s’ancre dans la question du temps — notamment explorée lors d’une résidence au laboratoire FEMTO-ST — ajoute une dimension conceptuelle à l’atelier. "Mon approche est plus symbolique, la sienne plus scientifique”, explique Picouet. ”Cette complémentarité nourrit les étudiant·es et les incite à développer leurs propres projets, en autonomie.”

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