Coopérative: un modèle économique et social en voie de développement

Publié le 13/09/2012 - 08:50
Mis à jour le 13/09/2012 - 08:58

Le nombre de coopératives a sensiblement augmenté en 2011 en France. Une tendance qui conforte l’idée qu’on peut développer une activité sur ce modèle alliant gouvernance démocratique et partage des bénéfices.

participation

« On ne risque pas de délocaliser notre entreprise, le conseil d’administration c’est nous ». Dans le contexte économique actuel, le slogan  de cette publicité interpelle. Existerait-il une recette magique pour faire vivre les entreprises ici et autrement ?

A la faveur de l’année internationale des coopératives décrétée par les Nations Unies, les Scop (sociétés coopératives et participatives, anciennement coopératives ouvrières de production) communiquent sur la pertinence de ce modèle économique et social. Les instances nationales et régionales des Scop cherchent à redorer le blason de ce système de gestion qui véhicule depuis quelques années une image plutôt désuète avec un côté quelque peu « soixante-huitard ».

Un rapport récent du Sénat vante également les mérites des scop en mettant en avant leur gouvernance démocratique. Les sénateurs considèrent qu’elles sont un véritable atout pour le redressement économique.

Le rapporteur du groupe de travail, Marie-Noëlle Lienemann (PS), originaire de Belfort, a présenté six grandes propositions pour accélérer le développement des coopératives : donner un nouvel élan au développement des Scop, créer de nouveaux modes de financements en faveur du développement coopératif, développer la coopération dans le domaine de l’habitat, assurer une gouvernance fidèle aux principes fondamentaux de la coopération, encourager un environnement concurrentiel équitable et adapté et encourager l’engagement dans les projets coopératifs.

A la fin 2011, la Confédération générale des Scop réunit 2 046 coopératives adhérentes. Elles emploient plus de 42 200 salariés (46 500 avec les filiales) et sont possédées par près de 38 000 associés, dont plus de 22 000 sont des salariés-associés de leur coopérative.

198 nouvelles coopératives sont nées en 2011, créées par 1 052 salariés-créateurs. C’est un chiffre supérieur à la moyenne annuelle de 175 créations sur les dix dernières années. Selon la confédération, ces nouvelles coopératives proviennent principalement de créations ex nihilo d’entreprises (73 %) mais aussi de transmissions d’entreprises saines (11 %), de transformations d’associations (11 %) et de reprises d’entreprises en difficultés (5 %).

D’après France 3 Franche-Comté, qui a récemment mis en exergue deux coopératives du pays de Montbéliard, Aciers Comtois et Pompes Japy, il existe une vingtaine de scops dans la région. Ses responsables mettent en avant « la motivation collective » que suscite cette forme de gouvernance démocratique basée sur le principe « un homme, une voix ».

Une formule qui se défend puisque, selon l’INSEE, le taux de pérennité à 3 ans des Scop est égal à 71 % contre 66 % pour l’ensemble des entreprises françaises. Et, à très long terme, les coopératives sont plus solides que les entreprises non coopératives : 3,1 % des Scop ont plus de 50 ans contre 1,8 % de l’ensemble des entreprises françaises. 

La Franche-Comté est-elle une terre de coopératives ?

La coopérative lancée par les Lip à Besançon reste gravée dans toutes les mémoires. Mais la Franche-Comté est-elle vraiment une terre d’élection pour cette forme de gouvernance ? Jean-Claude Daumas, professeur d’histoire économique contemporaine à l’Université de Franche-Comté a récemment répondu à cette question dans une interview accordée au magazine Histoire d’entreprises.

« Il faut bien distinguer les fruitières – des coopératives fromagères où les paysans mettent en commun leur lait pour fabriquer un fromage à pâte dure, le Comté, ou vinicoles (Arbois) – des coopératives ouvrières – de consommation ou de production – qui se forment à la fin du XIXe siècle. Il n’y a ni filiation ni influence réciproque. Concernant les coopératives ouvrières, la Franche-Comté tient en effet une place importante en raison de ce qu’on a appelé «l’école de Saint-Claude ».

Rappelons brièvement le contexte : dans le bouillonnement idéologique qui agite le mouvement ouvrier à la fin du XIXe siècle, on discute de la question de savoir comment améliorer le sort des ouvriers tout en préparant leur émancipation finale. La coopérative paraît un bon moyen d’y répondre : elle permet de lutter contre la vie chère tout en éduquant le prolétariat.

Plusieurs exemples jouent un rôle stimulant, en particulier la Maison du Peuple de Gand, ou encore la Bellevilloise en France. En Franche-Comté, à la fin du XIXe siècle, la ville de Saint-Claude voit naître une forme spécifique de coopération, désignée sous le nom d’« école de Saint-Claude ». Inspirée des principes théorisés à Lyon en 1834 par Michel-Marie Derrion (créateur d’épiceries coopératives), cette « école » interdit tout partage des bénéfices et préconise de les réinvestir dans le fonctionnement et le développement de la coopérative.

À l’inverse, « l’école de Nîmes », représentée par l’économiste Charles Gide, prône la distribution des bénéfices aux sociétaires. Partout en France, syndicalistes, socialistes et coopérateurs débattent des mérites des deux écoles, mais le modèle de Saint-Claude suscitera peu d’émules. En fait, l’école de Saint-Claude se développe principalement grâce à un personnage local très charismatique, Henri Ponnard, qui rédige en 1899 les statuts d’une Maison du peuple.

Il s’agit pour lui de créer un véritable « monde ouvrier » prenant en charge tous les aspects de la vie. Une coopérative de consommation (déjà créée en 1881 sous le nom La Fraternelle), un café, un restaurant, une imprimerie, une bibliothèque, ou encore un théâtre entourent peu à peu la Maison du Peuple qui est à la fois un centre d’activité sociale (caisse de secours, etc.), un lieu de réunion pour les syndicats, et le siège du journal Le Jura socialiste. Parallèlement à cette Maison du Peuple, des coopératives de production voient le jour à Saint-Claude, notamment dans le secteur du diamant : l’Adamas en 1892 et Le Diamant en 1897 ».

Extrait de la revue Histoire d’entreprises, janvier 2012

www.histoire-entreprises.fr

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