En Bourgogne-Franche-Comté, on y vit longtemps, mais pas forcément en bonne santé...

Publié le 05/11/2025 - 08:30
Mis à jour le 06/11/2025 - 16:40

ÉTUDE INSEE • Selon une étude publiée le 4 novembre 2025 par l’Insee Bourgogne-Franche-Comté, la population régionale présente ”un état de santé plus dégradé qu’au niveau national”. Malgré une espérance de vie élevée, les habitants de la région sont davantage touchés par les maladies chroniques et la mortalité prématurée.

 © Alexane Alfaro
© Alexane Alfaro

Les habitants de Bourgogne-Franche-Comté vivent longtemps, soit 85 ans pour les femmes, 79,1 ans pour les hommes selon les données provisoires de 2024. Mais l’élan semble brisé. "Depuis 10 ans, l’espérance de vie stagne", constate l’Insee dans son étude rendue publique ce 4 novembre 2025. L’institut rappelle pourtant que la France avait connu une progression continue pendant des décennies : "un trimestre de vie gagné chaque année", grâce à l’amélioration de l’hygiène, la généralisation des vaccinations et les avancées médicales. Aujourd’hui, ces progrès sont désormais acquis, mais de nouvelles menaces émergent : sédentarité, stress, alimentation déséquilibrée, pollution et canicules.

Une région un peu en retrait face à la moyenne nationale

La Bourgogne-Franche-Comté reste légèrement en deçà du niveau national. "L’espérance de vie est un peu inférieure au niveau national", souligne l’Insee, ajoutant qu’à âge et sexe égal, "les Bourguignons-Francs-Comtois sont davantage pris en charge pour les principales pathologies" et "davantage touchés par la mortalité”. Autrement dit, la population tombe plus souvent malade et décède un peu plus tôt que la moyenne française.

Des pathologies plus fréquentes

Les données issues du Système national d’information interrégimes de l’assurance maladie (SNIIRAM) montrent une région plus exposée aux maladies chroniques. Hypertension, diabète, troubles du rythme cardiaque, anxiété ou hypercholestérolémie : toutes ces pathologies sont "davantage prises en charge" dans la région qu’ailleurs en France. Quatre d’entre elles concernent directement l’appareil circulatoire, selon l’Insee.

Une mortalité plus élevée, notamment avant 75 ans

La Bourgogne-Franche-Comté paie aussi un tribut plus lourd à la mortalité. "À âge égal, les Bourguignons-Francs-Comtois tendent à décéder 2,8 % plus qu’en moyenne nationale", indique l’étude. Et avant 75 ans, l’écart s’accentue : la mortalité prématurée est 4,3 % plus élevée. Les causes sont bien identifiées : "une structure sociale de la population régionale moins favorisée", associée à "plus de consommation d’alcool et de tabac, une alimentation déséquilibrée, la sédentarité, l’obésité et un moindre recours aux soins".

Tabac et alcool, un poids toujours lourd

Ces deux facteurs restent majeurs dans la surmortalité régionale. "Un tiers des décès prématurés sont dus au tabac ou à l’alcool", précise l’étude, soit environ 2.060 décès par an liés au tabac et 1.120 à l’alcool.

À âge égal, la région enregistre une surmortalité de +11 % pour le tabac et +16 % pour l’alcool par rapport au reste du pays. Pourtant, la tendance s’inverse lentement : "La mortalité prématurée baisse, mais son recul est moins rapide désormais."

Les politiques publiques ont contribué à ce mouvement, rappelle l’Insee : "Depuis des années, une lutte active est menée contre la consommation au travers des lois : interdiction de fumer dans les lieux publics, paquet neutre, hausse des prix, limitation de la publicité, campagne “Mois sans tabac”…" Résultat tangible : -35 % en six ans pour les quantités de tabac vendues par les buralistes.

Des écarts marqués selon les territoires

Les inégalités territoriales demeurent fortes. La mortalité prématurée est plus de 20 % plus fréquente dans la Nièvre et l’Yonne, précisent les auteurs de l’étude, citant les données de l’Inserm et de l’ORS. Ces départements comptent une population plus âgée et socialement plus fragile, deux facteurs qui aggravent les risques de santé.

Autre tendance de fond : le vieillissement démographique. Le nombre de personnes âgées de 75 ans et plus augmenterait fortement dans les 20 années à venir. Une évolution qui, selon l’Insee, posera des défis majeurs pour le système de santé, notamment en matière de prévention, de dépendance et d’accès aux soins.

"Un état de santé plus dégradé"

En conclusion, l’Institut résume : "Après avoir fortement augmenté, l’espérance de vie à la naissance stagne. Elle est inférieure d’environ un an dans la région. À âge égal, davantage de patients sont pris en charge pour les principales pathologies et la mortalité est plus forte, surtout celle avant 75 ans, en particulier celle due au tabac et à l’alcool."

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Santé

Numérique en santé : Dijon accueille les journées régionales les 13 et 14 novembre

Les journées régionales du numérique en santé se tiendront les 13 et 14 novembre 2025 au palais des congrès de Dijon. Organisé conjointement par l’Agence Régionale de Santé (ARS) et le GRADeS Bourgogne-Franche-Comté, l’événement vise à mobiliser l’ensemble des acteurs du territoire autour d’un numérique au service des pratiques, des organisations et des usagers.

Accès aux soins : 58% des habitants de Bourgogne-Franche-Comté insatisfaits

Le média de Radio France, Ici, a partagé ce mercredi 12 novembre 2025 les résultats de la consultation citoyenne "Ma commune, mon maire et moi" concernant l’accès aux soins en Bourgogne-Franche-Comté. Il ressort de ce sondage que 58% des habitants de la grande région ne sont pas satisfaits de l’accès aux soins là où ils vivent. 

Les Bourguignons Franc-Comtois vivent vieux mais en moins bonne santé que le reste de la France...

ÉTUDE INSEE • Selon une étude publiée le 4 novembre 2025 par l’Insee Bourgogne-Franche-Comté, la population régionale présente ”un état de santé plus dégradé qu’au niveau national”. Malgré une espérance de vie élevée, les habitants de la région sont davantage touchés par les maladies chroniques et la mortalité prématurée.

Cancer colorectal : les infirmières libérales de Besançon bientôt autorisées à remettre des kits de dépistage

Le cancer colorectal est la deuxième cause de cancer alors qu’il existe pourtant "un test de dépistage fiable, simple et rapide" juge la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) CaPaciTéS Besançon & Métropole. Dans le cadre d’une expérimentation inédite en France, elle lance ainsi un appel aux infirmières libérales à se former afin de pouvoir délivrer des kits de dépistage directement auprès de leurs patients. 

Le kiwi, un “super-fruit” à savourer pour allier plaisir et santé selon Valentine Caput

L'OEIL DE LA DIET' • En juillet 2025, l’Union européenne a fait du kiwi, le premier fruit à obtenir une "allégation santé". L’occasion parfaite pour notre diététicienne, Valentine Caput, de revenir sur l’intérêt de ce petit fruit aux grands bienfaits.

Dermatose : les exportations de jeunes bovins vont reprendre dans les zones indemnes

Le ministère de l'Agriculture a annoncé jeudi 30 octobre 2025 la reprise des exportations de bovins, suspendues pendant quinze jours pour éviter la propagation de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), qui continue toutefois de progresser dans les Pyrénées Orientales et dans le Jura où la suspension perdure.

“Le médecin légiste, c’est le médecin de la violence” : la chambre mortuaire du CHU de Besançon avec Dr Elisabeth Martin

Patricienne hospitalière depuis la fin de ses études en 2010, le Dr Elisabeth Martin dirige depuis mars 2024 le service de médecine légale et de victimologie du CHU de Besançon. Derrière les portes souvent fantasmées de ce service, c’est un métier méconnu, à la croisée du soin, du droit et de la justice, qu’elle nous décrit avec précision et humanité.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 6.45
couvert
le 14/11 à 03h00
Vent
0.23 m/s
Pression
1012 hPa
Humidité
82 %