maCommune.info : Quel est l’objectif de Street art en sous-sol ?
Emmanuel Dumont : "Le street art n'est pas une fin en soi, mais constitue pour les élèves la porte d'entrée vers l'art. Par la diversité de ses réalisations, fresques, graffitis, installations, anamorphoses(...) le street art permet aux élèves de s'approprier des formes d'expressions artistiques contemporaines variées et d'en découvrir les techniques."
mC : Comment avez-vous eu l’idée d’organiser cette exposition avec du street art ?
E-D : "Depuis plusieurs années, avec ma compagne nous parcourons la plupart des expositions de Street art en France, nous visitons des galeries, des festivals.Bien Urbain, le festival d'Art Urbain de Besançon a trouvé sa place, son public et ne cesse de croitre, il porte l'image de Besançon en France et à l'international, dans ce secteur artistique en plein essor.
Je souhaitais vraiment que mes élèves ne passent pas à coté de ce mouvement artistique contemporain, pluridisciplinaire, complexe et populaire."
mC : Qui réalisent ces oeuvres ? Quels niveaux ont-ils ? Y-a-t-il des intervenants extérieurs au CFA ?
E-D : "Chaque œuvre est réalisée par un ou plusieurs élèves. Ils sont de niveaux différents, CAP, Mention Complémentaire, BP, BAC PRO...Nous envisageons des partenariats avec des interventions extérieures, à ce jour une seule à eu lieu avec les professionnels de l'ASEP, mais j'ai des contacts avec divers noms du Street art français, qu'il me faut faire aboutir."
mC : Quelle surface est utilisée dans le sous-sol ?
E-D : "Je tente de saturer l'espace, chaque recoin, chaque centimètre carré fait l'objet d'un traitement à la longue."
mC : Pourquoi travailler en sous-sol ?
E-D : "Les sous-sols sont utilisés comme vestiaires et salle de Tennis de Table par mes collègues d'EPS, ils offrent une grande surface de travail potentiel (plusieurs centaines de mètres carrés), leur revêtement en béton brut s'adaptait parfaitement à la technique du graffiti en pochoir, préparé en salle puis bombé ensuite."
mC : Quelles techniques artistiques sont employées pour décorer, remplir les murs du lieu ?
E-D : "Durant le cours, mes élèves appréhendent des techniques proches de celles de leur secteur d'activité, notamment le pochoir encore. Je veille à élargir le champ des techniques afin de leur permettre de mieux développer leur créativité et d'acquérir ces techniques."
mC : Quels styles artistiques y trouve-t-on ? Du Pop art ?
E-D : "En effet l'inspiration Pop art est bien présente, ainsi que l'Opt art et ses illusions d'optiques, des hommages aux grands graffeurs ont été réalisés, Blake le Rat l'inspirateur de toujours de Banksy... C 'est notre tour Paris 13 à nous.
mC : Est-ce que les apprentis artistes ont des consignes à respecter pour s’exprimer dans le sous-sol ou est-ce qu'ils ont carte blanche ?
E-D : "Je choisis en général les emplacements pour veiller à la cohérence globale, les élèves choisissent leurs visuels, le respect d'autrui et de la dignité humaine sont quasiment les seules règles."
mC : Pouvez-vous nous donner des exemples qui inspirent vos élèves ?
E-D : "Aprés la reproduction d’œuvres de locomotives du Street art, Blake le Rat, Banksy, Sheapard Fairey, ou d'artistes, Delacroix, Hecher, les personnages de chez Marvel ainsi que les héros de leurs jeux ou dessins animés ont fait leur apparition, la Mode également, avec une paire de Talons Louboutin..."
mC : Combien de temps leur a-t-il fallu pour remplir l’espace ?
E-D : "C'est un lieu vivant en constante évolution, nous avons commencé en janvier 2013, jusqu'en juillet de la même année, depuis janvier de cette année, c'est reparti! La directeur du CFA souhaite à présent que nous investissions aussi d'autre lieux avec d'autres formes d'expression, nous venons de commencer une salle de jeux de l'internat. La salle du self est en discussion."
Infos pratiques
- Ouverture au public le 15 mars 2014
- De 9h à 16h30
- Entrée gratuite
- CFA Hilaire de Chardonnet
- 3 Chemin de la Malcombe, 25000 Besançon