Unanimité politique autour du "Chêne de Flagey" de Courbet

Publié le 24/03/2012 - 09:40
Mis à jour le 24/03/2012 - 15:39

Le département du Doubs multiplie les efforts pour ramener « Le chêne de Flagey » de Gustave Courbet sur la terre natale du peintre: l’œuvre, mise en vente 4 millions d’euros par un collectionneur japonais, deviendrait alors la pièce maîtresse du musée qui lui est dévolu à Ornans. PS et UMP s’accordent sur ce point.

pièce maîtresse

"Pour développer l'attractivité du musée, visité par 62 000 personnes depuis sa réouverture l'été dernier, nous avons besoin d'une œuvre majeure qui fasse l'affiche", explique le président PS du conseil général du Doubs, Claude Jeannerot.

Le tableau peint en 1864 à Flagey, petite commune près d'Ornans, "est exactement l'œuvre qu'il faut au musée Courbet", s'enthousiasme pour sa part la conservatrice Frédérique Thomas-Maurin.

"Gros plan d'un arbre massif, cette très belle peinture est un autoportrait de Gustave Courbet (1819-1877), elle résume à la fois l'homme enraciné dans sa région et le républicain opposé à Napoléon", analyse Mme Thomas-Maurin.

Appelant aussi son œuvre "Chêne de Vercingétorix", sous-titrée "Camp de César, près d'Alésia, Franche-Comté", l'artiste prenait parti contre la thèse officielle de Napoléon III selon laquelle la célèbre bataille s'était déroulée en Côte-d'Or.

Le tableau, propriété de la sœur de Gustave Courbet, a été acquis en 1896 par un collectionneur de Philadelphie (Etats-Unis) qui l'a mis en vente 450.000 dollars en 1987. Michimasa Murauchi, riche industriel, l'a acquis pour son musée qui rassemble des œuvres d'artistes français du XIXe siècle dont Millet, Corot, Monet, Renoir ou encore Buffet, à Hachioji, près de Tokyo.

"Au début, M. Murauchi, voulait vendre cette toile avec l'ensemble de sa collection pour que sa valeur ne baisse pas. Il avait déjà un acheteur", raconte M. Jeannerot. Alors, l'élu s'est rendu au Japon pour convaincre le riche industriel de le céder au département.

"Une investissement économique"

"Cet homme, qui a un vase rempli de terre de Flagey sur son bureau, a une relation affective particulière avec ses toiles. Il a compris la cohérence symbolique et émotionnelle du musée d'Ornans. S'il avait été un simple marchand d'art, il nous aurait envoyés paître", souligne-t-il.

Pour rassembler les quatre millions d'euros nécessaires, le département lance un appel au mécénat et une souscription publique. Si la mobilisation est au rendez-vous, la transaction est prévue en septembre. La toile devrait alors retrouver à l'automne la ville natale du peintre.

Une demande a été adressée au ministère de la Culture pour obtenir l'inscription du tableau comme "œuvre d'intérêt patrimonial majeur", permettant aux mécènes des bénéficier d'une réduction d'impôt de 90%. Le ministère apportera son soutien financier à hauteur de 500 000 euros et le Département, qui est "une variable d'ajustement", investira, en fonction des sommes récoltées, entre 500.000 et un million d'euros, précise le président.

"Il y aura toujours des grincheux pour dire que dans le contexte financier actuel, c'est trop cher. Mais c'est un investissement économique sur le territoire: la venue de touristes crée de la vie et donc des emplois", dit Claude Jeannerot.

Du même avis, le maire (UMP) d'Ornans et chef de file de l'opposition départementale, Jean-François Longeot, estime que "si on veut garder la culture en milieu rural, il faut s'en donner les moyens". "L'offre se fait à cette date et si nous la laissons passer, nous ne la retrouverons pas", souligne-t-il.

La bonne volonté de M. Murauchi, qui possède une dizaine de Courbet, ne se limite pas à Ornans. Il a accepté le principe de réserver "La femme au podoscaphe" (1865) au musée d'Orsay.

(source : AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Culture

Eurockénnes 2026 : Aya Nakamura, Orelsan, The Offspring, Pulp, et bien d’autres… attendus cet été à Belfort

VIDÉO • L’équipe des Eurockéennes de Belfort a présenté, vendredi 14 novembre 2025 à Belfort, une première partie de la programmation de leur édition 2026. Jean-Paul Roland, directeur du festival, Kem Lalot, programmateur, et Anthony Fernandez, responsable du pôle partenariats, ont dévoilé 26 artistes qui se produiront du 2 au 5 juillet prochains au Malsaucy.

32e Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul : Louison Mangard et Joakim Aubry, coprésideront le jury Jeune 

Louison Mangard et Joakim Aubry, élèves du lycée des Haberges en option théâtre, membres du conseil de la vie lycéenne et du club cinéma, seront les coprésidents du Jury Jeune du 32e Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul se déroulant du 27 janvier au 3 février 2026.

Pontarlier consacre la prochaine édition du festival Couleur urbaine à la santé mentale des jeunes

Cette année, le Pontarlier Festival Couleur Urbaine propose un format recentré et ciblé autour de la santé mentale des jeunes du 26 au 28 novembre 2025. Au programme de cette édition : spectacles, soirée musicale, ateliers et rencontres… le tout dans un cadre bienveillant et accessible, pour aborder cette question sensible et d'actualité.

Attentats du 13 novembre : des hommages au cimetière des Champs Bruley et à La Rodia à Besançon

Jeudi 13 novembre 2025 marquera le dixième anniversaire des attentats du 13 novembre 2015, survenus à Paris et à Saint-Denis. Ces attaques, qui avaient visé la salle de concert du Bataclan, plusieurs terrasses de cafés et le Stade de France, avaient causé la mort de 132 personnes et fait 493 blessé(e)s.

Le RN veut interdire un concert en faveur d’Urgence Palestine, sous le coup d’une procédure de dissolution

Le Rassemblement national a interpellé le Préfet du Jura à propos de la tenue d’un concert organisé à Arbois mardi 11 novembre. Selon le communiqué diffusé par les élus du parti, l’évènement est porté par "des collectifs d’extrême-gauche" et les fonds récoltés doivent être reversés à l’association Urgence Palestine.

Festival Lumières d’Afrique à Besançon : une 25e édition… sans salle de cinéma

Le festival Lumières d’Afrique, créé en 1996 et reconnu comme le plus ancien festival de cinéma d’Afrique de France en activité, célèbre cette année sa 25e édition dans des conditions exceptionnelles : aucune salle de cinéma du centre-ville de Besançon n’accueillera les projections. Un paradoxe, selon les organisateurs, dans la ville natale des frères Lumière, où le cinéma a vu le jour.

Festival de la Paille : une dernière danse en 2026 avant de tirer sa révérence

Après un quart de siècle d’histoire, le festival de la Paille vivra finalement sa dernière édition en 2026. Face aux coûts de production de plus en plus élevés et à la diminution de leurs recettes, le Collectif Organisation en charge du festival est arrivé à la décision "lucide" de vivre un dernier été les 24 et 25 juillet prochain à Métabief. Pour autant, pas question de nostalgie, ni de se morfondre, le festival de La Paille 2026 sera "une apothéose, une célébration vivante, impertinente et lumineuse" promettent les organisateurs… qui envisagent déjà de renaître sous d’autres formes en 2027. 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 10.44
couvert
le 14/11 à 18h00
Vent
1.23 m/s
Pression
1010 hPa
Humidité
88 %