A quoi ressemble la vie d'agriculteurs aujourd'hui en Franche-Comté ?

Publié le 03/09/2015 - 09:05
Mis à jour le 03/09/2015 - 14:50

Mardi 28 juillet 2015, nous avons rencontré trois des quatre agriculteurs du groupe d’exploitation agricole en commune (GAEC) Kolly – Renaud situé à Gonsans, dans le Doubs pour leur demander de nous décrire leur vie. Quelles sont leurs contraintes ? Combien gagnent-ils ? Sont-ils heureux ? Ils nous ont répondu en toute simplicité… 

Le GAEC Kolly Renaud est en activité depuis 34 ans. Aujourd'hui, ce sont Benoît Kolly, 33 ans, Philippe Kolly, 37 ans, Loriane Kolly, 32 ans et Guillaume Renaud, 28 ans, quatre associés, qui ont repris l'affaire des parents Kolly et assurent la production de lait avec leurs vaches sur une propriété de 260 hectares depuis moins de 20 ans.

Chaque année, 700.000 litres de lait sortent de l'exploitation pour être vendus à des fruitières locales de comté et de morbier.

Soixante-dix hectares de leur terrain sont consacrés à la culture de céréales et 190 hectares servent de pâtures à leurs animaux. 

Une journée "type" 

Chaque associé commence sa journée à 6 heures et la termine à 18h30 coupée par 1h30 de pause le midi. Pour profiter de quelques week-ends libres dans l'année, les quatre agriculteurs "tournent". Philippe note que "s'il arrive quoi que ce soit en l'absence de l'un ou l'autre, il faut que tout le monde soit présent".

En ce qui concerne les vacances, ils peuvent se permettre une semaine de congés par an. 

Combien gagnent-ils ? 

Chaque mois, leur fiche de paie affiche le montant de 1.900 euros net à chacun. 900 euros repartent directement dans les remboursements de l'exploitation agricole. Il leur reste à 1.000 euros pour vivre. "Certains agriculteurs vivent avec 100 euros par mois", raconte Benoît. "Dans quelques années, quand tout sera remboursé, on sera au double, ce sera bien", ajoute-t-il.

Les parents Kolly, qui travaillaient à la ferme, bénéficiaient de plus d'avantages, surtout en nature.

Le stress

Contrairement au stéréotype persistant de l'agriculteur qui boit du vin rouge toute la journée et qui se contente de traire ses vaches matin et soir, la réalité est tout autre. Benoît ne cache pas son stress. Il explique que de nombreuses contraintes ternissent le quotidien des agriculteurs de manière générale. "On doit tout contrôler tout le temps puisqu'à tout moment, on peut être contrôlés pour n'importe quoi jusqu'aux branchements d'eau" explique-t-il, "même si on respecte les contraintes, on a toujours peur de l'erreur".

Le producteur parle de contraintes administratives telles que "la Politique agricole commune (PAC), les cahiers de charges, les permis de construire pour un hectare de terrain, l'utilisation des produits phytosanitaires (insecticides, désherbants), le certificat d'aptitude pour acheter et utiliser ces produits, la trésorerie à gérer avec la pression des banques, etc."

Des contraintes qui certifient aux consommateurs la qualité des produits du GAEC Kolly Renaud, mais qui, en même temps, surchargent l'emploi du temps des agriculteurs déjà bien rempli.

Sont-ils heureux ? 

Quand nous leur avons posé la question, Benoît, Philippe et Guillaume se sont regardés en silence en haussant les sourcils. Benoît nous répond avec timidité et hésitation : "Des fois je me pose la question pour savoir si je n’aimerais pas changer de vie".

Philippe, qui est agriculteur depuis 2006, indique que "Je ne veux pas dire qu'on est malheureux, mais il y a ce stress permanent… mais c'est le cas de tout le monde". 

"On a quand même un confort de vie", tempère Philippe. "On est nos propres patrons, on fait comme on veut quand on peut" enchérit Benoît, "si l'hiver on a envie de partir au ski avec les enfants, on y va". (Benoît et Loriane ont deux enfants, Philippe a trois enfants, et Guillaume en a un) "Sans oublier de rentrer le soir pour la traite" ajoute Philippe.

En dehors de leur métier, Benoît est pompier volontaire (comme beaucoup d'agriculteurs), Philippe donne un coup de main à son épouse au poulailler et Guillaume va au bois. Des activités qu'ils peuvent se permettre de réaliser en gardant bien en tête leur travail à l'exploitation.

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