Publicités vandalisées à Besançon : les militants écologistes en soutien à l'un des leurs

Publié le 03/05/2024 - 17:51
Mis à jour le 03/05/2024 - 17:51

Les militants écologiques des collectifs Alternatiba, ANV-Cop 21 et Extinction Rébellion ont tenu ce vendredi 3 mai une conférence de presse sur l’esplanade des Droits de l’Homme à Besançon en amont d’une convocation de l’un d’eux par le tribunal judiciaire suite à une plainte de l’entreprise JC Decaux. 

Les militants écologiques se sont réunis pour afficher plusieurs revendications. La première, demander la relaxe de leur camarade convoqué ce même jour au tribunal judiciaire de Besançon et suspecté d’avoir "dégradé ou détérioré environ 200 panneaux publicitaires à Besançon en 2023" rappelait Extinction Rébellion dans un communiqué du 3 octobre 2023. Une convocation "qui survient dans un contexte d’urgence climatique" a rappelé Téo Gallego d’Alternatiba.

La "pub recourt essentiellement à des stéréotypes" ce qui invisibilise les minorités" et "nourrit des idéologies néfastes : matérialisme et individualisme, sexisme, culte de l’apparence et jeunisme" avance Nicolas Millot d’Alternatiba et ANV-COP21. Il a d'ailleurs cité comme exemple "extrême" une publicité pour une campagne pour un livre ouvertement transphobe à Paris qui a provoqué la colère et l’incompréhension de la municipalité qui a depuis obtenu le retrait de la pub par JCDecaux. Le même groupe qui "poursuit aujourd’hui notre camarade".

"L'abus de publicité est néfaste pour le climat"

Mais quel est le rapport entre publicité et militants écologistes ? Pour Téo Gallego, il ne fait aucun doute que "l’abus de pub est néfaste pour le climat". Les publicités "ne nous informent pas pour faire des choix raisonnés" approuve Nicolas Millot. Au contraire, elles "nous mettent sous le nez une tentation sucrée où alcoolisé pendant que l’on attend le bus". La publicité pousse ainsi à la consommation et notamment à "faire consommer plus, ceux qui en ont les moyens, ou pas et frustrer ceux qui ont le moins" résume Nicolas Millot. Cela même alors que "pour limiter le dérèglement climatique, il y a urgence à redéfinir nos besoins". 

© Zoé C.

Selon eux, les Français subiraient 1.200 messages de publicité par jour. "Sommes-nous condamnés à subir cela dans l’espace public ?" interroge Nicolas Millot qui estime que le citoyen doit pour lui "être libre de ne pas être soumis à ce qui constitue une forme d’agression lorsque la publicité n’est pas recherchée par le citoyen ou la citoyenne".

Dans un contexte de lute contre l’urgence climatique,"la publicité nous enfonce" argue encore le militant écologique qui dénonce entre autre le fait que de le montant des entreprises pour la publicité en France (33 milliards) égale celui de l’investissement en recherche et développement (35 milliards) en 2019. 

La désobéissance civile comme "outil démocratique"

Revendiquant une "légitimité de la lutte contre la publicité", leurs actions menées à l’encontre des affichages et donc notamment de JC Decaux rentrent ainsi pour eux dans le cadre de la "désobéissance civile non violente", qui est d’après eux un "outils démocratique". À ce titre, les militants dénoncent d’ailleurs une "injustice de traitement" entre militants écologistes et autres militants en prenant le cas par exemple des "exactions agricoles" des syndicats agricoles "qui font 1.000 fois pire que nous, mais on ne leur dit rien du tout, on leur envoie même les préfets" condamne encore cet autre militant qui a demandé la parole. 

Les Red Rebels ont précédé le cortège silencieux jusqu'au tribunal. © Zoé C.

"Les actions que l’on fait sont illégales, ça c’est l’affaire de la justice devant laquelle on assume nos actes, par contre on estime qu’ils sont légitimes par rapport à l’urgence climatique" assure Nicolas Millot. Des actes qui appellent d’ailleurs à "l’application stricte du règlement local de publicité de la Ville de Besançon" et "l’interdiction de la publicité numérique dans la métropole"rappelle Téo Gallego. 

Thomas, le militant convoqué ce jour au tribunal, n’a pas souhaité répondre "avant le procès" aux questions des journalistes présents mais a tout de même indiqué que si ses actions avaient permis "ne serait-ce qu’à une personne de ne pas subir une publicité, c’est quand même un combat gagné". À l'issue de la journée, nous avons appris qu'il avait été relaxé.

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