Les Suisses votent dimanche pour ou contre la redevance audiovisuelle

Publié le 02/03/2018 - 07:08
Mis à jour le 16/04/2019 - 16:36

VOTATION Les Suisses se prononcent ce dimanche 4 mars 2018  par référendum sur la suppression de la redevance audiovisuelle, un vote qui pourrait entrainer la disparition de la seule radio-TV nationale, la SSR, qui diffuse en quatre langues.

 ©
©

La majorité des Suisses ont déjà voté par correspondance sur cette initiative populaire - un droit donné aux citoyens de faire une proposition de modification de loi - qui a été lancée par le mouvement de jeunesse du parti Libéral Radical.  Les électeurs doivent par ailleurs se prononcer dimanche sur le maintien de la TVA et de l'impôt fédéral direct. 

Actuellement, la redevance audiovisuelle en Suisse - qui compte 8,4 millions d'habitants - est l'une des plus chères d'Europe et s'élève à 451 francs suisses (392 euros). Dans certains pays européens, comme en Espagne, elle n'existe pas, alors que dans d'autres, comme aux Pays-Bas, elle a été abolie, ou est sur le point de disparaître complètement, comme en Belgique. 

Le vote sur la redevance est suivi de près à Berne car la SSR, diffusée dans les 4 langues officielles (allemand, français, italien et romanche), est financée à 75% par la redevance. 21 radios et 13 télévisions régionales remplissant un mandat de service public en bénéficient aussi.

Au total, 13.500 emplois directs et indirects sont menacés, selon les autorités fédérales. La SSR, où travaillent environ 6.000 personnes, "devra rapidement cesser son activité en cas de +oui+ à l'initiative", a indiqué à l'AFP son porte-parole, Daniel Steiner.

"Sans redevance, il serait impossible dans un petit pays quadrilingue comme la Suisse d'avoir une offre audiovisuelle remplissant, ne serait-ce que partiellement, le même mandat de service public qu'aujourd'hui", indique-t-il.

Millenials

Les abolitionnistes de la redevance font eux valoir que l'argent que le citoyen économisera permettra de libérer un "énorme pouvoir d'achat" qui sera réinvesti dans l'économie.Cette perspective a séduit le premier parti de Suisse, l'UDC (Union démocratique du Centre, droite populiste), le seul toutefois à avoir apporté son soutien à l'initiative.

A l'origine du comité antiredevance, des Millenials, cette génération de jeunes qui ont grandi avec internet et délaissent la télévision traditionnelle au profit des plateformes de vidéo en ligne sur abonnement.

La redevance "n'a plus rien à voir avec notre génération, elle est trop chère et correspond à un système étatique que nous n'avons pas envie de soutenir", explique à l'AFP Nicolas Jutzet, membre du comité à l'origine de l'initiative. Il faut "payer pour ce que l'on consomme", grâce aux abonnements, explique ce jeune homme de 23 ans, étudiant en économie à l'université de St-Gall.

Outre la suppression de la redevance, l'initiative demande aussi que l'Etat ne subventionne aucune chaîne de radio ou de télévision et qu'il n'exploite pas de chaîne publique en temps de paix. "Le système idéal, c'est l'abonnement. On choisit tellement d'autres choses: nos vêtements, notre nourriture, notre formation... pourquoi est-ce qu'il faudrait que cela soit différent pour les médias?", fait valoir Louise Morand, étudiante en droit de 20 ans à Genève et membre du comité.

365 francs

Les partisans de la redevance bénéficient du soutien des autorités fédérales à Berne, qui ont assuré que "beaucoup d'émissions, en particulier sur des thèmes politiques et sociétaux importants, disparaîtraient" sans redevance car "la publicité et le sponsoring ne suffisent pas en Suisse pour financer dans tout le pays des programmes diversifiés de bonne qualité".

Toutefois, d'après les sondages, le non à la suppression de la redevance devrait l'emporter, mais les milieux intéressés n'ont pas pris la menace à la légère.

Politiques, sportifs, cinéastes... nombreux sont ceux qui ont pris la parole pour défendre la redevance, même le patron de la première banque suisse UBS. La mobilisation a pris un caractère "exceptionnel" pour la Suisse, où l'abstention est très souvent le vainqueur des élections, a expliqué  le politologue Pascal Sciarini, de l'université de Genève.

Une chose est sûre: Berne a décidé que si les Suisses maintiennent la redevance dimanche dans les urnes, son prix sera abaissé à 365 francs dès 2019. Elle devra en revanche désormais être payée par tous, même ceux qui n'ont pas de TV ou de radio.

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Société

Publicités vandalisées à Besançon : les militants écologistes en soutien à l’un des leurs

Les militants écologiques des collectifs Alternatiba, ANV-Cop 21 et Extinction Rébellion ont tenu ce vendredi 3 mai une conférence de presse sur l’esplanade des Droits de l’Homme à Besançon en amont d’une convocation de l’un d’eux par le tribunal judiciaire suite à une plainte de l’entreprise JC Decaux. 

Cimetière Saint-Claude à Besançon : le nouveau carré musulman boueux, une famille en colère ne peut pas se recueillir…

Depuis 4 mois, une famille déplore les conditions dans lesquelles leur maman est enterrée, dans le nouveau carré confessionnel musulman du cimetière Saint-Claude à Besançon. Gadoue, flaques d’eau… l’accès aux tombes est difficile et accidenté pour les personnes qui souhaitent venir s’y recueillir.

10.000 élèves à la découverte des parcs éoliens en Bourgogne – Franche-Comté

Le 21 mai et jusqu’au 5 juin 2024, l’association France Renouvelables lance son évènement "Génération Transition". Pour la deuxième année consécutive, quelque 10.000 élèves, collégiens et lycéens de France pourront découvrir les coulisses de l’énergie éolienne notamment en Bourgogne – Franche-Comté.

Attaques contre les droits trans et reproductifs : une manifestation le 5 mai à Besançon

Nouvel esprit, association LGBTQIA+ née en 2007 à Besançon, a signé la tribune publiée mardi 30 avril 2024 dans Politis suite à l’initiative de plus de 800 autres organisations et collectifs de s’unir pour faire face ensemble aux attaques contre les droits trans et reproductifs. Une manifestation est prévue le 5 mai à Besançon.

“Résurrection” le nouveau jardin du musée de la résistance de Besançon rend hommage aux déportés

À l’occasion de la Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation, le Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon a inauguré dimanche 28 avril 2024 à 14h son nouveau jardin baptisé "Résurrection" en hommage à tous les déportés de la Seconde Guerre mondiale. 

Expo, marche et films à l’occasion de la Journée internationale contre l’homophobie à Besançon

Le 17 mai 2024, à l’occasion de la Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, Amnesty International inaugure à l’Hôtel de ville de Besançon une exposition militante et musicale pour défendre et promouvoir les droits des personnes LGBTI+. D'autres événements auront également lieu dans la ville dans le cadre de cette même journée.

L’armée présente son quotidien à travers trois régiments à la Foire comtoise

PUBLI-INFO • Comme chaque année, l’armée de terre participe à la Foire Comtoise du 4 au 12 mai 2024 à Micropolis. À cette occasion, trois régiments viennent vous présenter leur quotidien, leur matériel, leur équipement et échanger avec vous sur toutes les opportunités qu’offre l’institution. Des chasseurs alpins, en passant par l’arme blindée et l’infanterie, découvrez les 117 spécialités, dans 16 domaines d’activité, de l’armée de terre.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 17.18
légère pluie
le 04/05 à 18h00
Vent
4.78 m/s
Pression
1012 hPa
Humidité
60 %