Un repas de Noël dans les tranchées il y a 100 ans, jour pour jour...

Publié le 25/12/2016 - 12:00
Mis à jour le 01/01/2017 - 19:45

Voici le témoignage de Gustave Saulnier, ancien directeur de l’école des Chaprais à Besançon jusqu’en 1939, sur son repas de Noël passé dans les tranchées, il y a 100 ans jour pour jour, en 1916 durant la Première Guerre Mondiale. Il était Sergent major… C’est son petit fils qui a retrouvé le texte manuscrit « au fond d’un tiroir chez ma mère » et qui souhaite le partager avec les lecteurs et lectrices de maCommune.info en ce week-end de Noël 2016.

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Témoignage de l’Histoire

"Joyeux Noël !

C ‘était un Noël de la guerre, 1916 probablement, ou peut être 1917, ces temps-là    s’estompent dans ma mémoire. On en a tant vu depuis ! 

Le régiment gardait les tranchées sur les pentes du Hohneck, le secteur était assez tranquille, il y avait beaucoup de neige. 

À 9 heures du matin (heure insolite pour un tel jour, par un tel temps, en un tel lieu), je ne fus pas peu surpris par la brusque irruption du Commandant de la Compagnie dans mon bureau d’autant plus que je savais par le rapport des cuisiniers que ces messieurs les officiers du Bataillon avaient joyeusement fêté Noël tard dans la nuit.  

Sans me donner le temps de le saluer il me dit d’un ton brusque : « Sergent Major, faites- moi chercher le cuisinier des officiers ! ». Je fis signe au planton de service et lui dis : «  Va chercher Raoul ! ». Il faut dire que ce Raoul était un auvergnat de pure souche, tout rond,  à la figure hilare et malicieuse,  de son métier restaurateur et marchand de charbon à Paris comme beaucoup de ses compatriotes. Après quelques minutes d’attente pendant lesquelles le Capitaine n’avait rien dit,  la figure rubiconde  de Raoul apparut à l’entrée du gourbi, toute illuminée d’un sourire. 

Mais le Capitaine ne riait pas. Il l’apostropha durement : «  Cochon ! qu’est ce que tu nous a fait manger ? » Sans cesser de sourire, de son pur accent auvergnat,  il répondit : « Mon capitaine, l’avez-vous trouvé bon ? ».  « Tu ne réponds pas à ma question, je te demande qu’est-ce que tu nous a fait manger hier soir ?»  insista le Capitaine. «Mon capitaine, l’avez-vous trouvé bon ? »  répondit Raoul. « Je te fourrerai à la boîte si tu ne me dis pas la vérité ! » menaça le Capitaine. Et à nouveau : «Mon capitaine, l’avez-vous trouvé bon ?».  Le capitaine eût beau tempêter, menacer,il ne put rien tirer d’autres du rusé Auvergnat. 

Mais moi qui ne savais rien de l’affaire, je compris que Raoul avait fait manger en civet le gros matou qui vivait dans les environs de la roulante. Evidemment, il ne l’avait pas fait de sa propre autorité, mais commandé par le lieutenant chef de cuisine, ancien adjudant de la coloniale,  braconnier invétéré, très habile tireur, et à qui il arrivait assez souvent de tirer des lièvres. N’ayant pas réussi à en tuer un pour Noël, il avait dépecé le chat de la cuisine , et tout se serait bien passé grâce au talent de cuisinier de Raoul si un autre lieutenant qui était dans la confidence ne s’était mis à miauler dès que les assiettes furent vides.  

Plus tard dans la journée je reçus encore la visite d’un autre officier qui avait aussi participé au repas de Noël et qui me demanda si le règlement permettait de faire manger n’importe quoi à ses collègues. Je compris que le chat lui était resté sur l’estomac et je me défilai en disant qu’un simple sous-officier comme moi n’avait rien à voir  avec la cuisine des officiers...

Gustave Saulnier"

Texte manuscrit (document transmis par la famille) :

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